Fonds de tiroir


Donc, le député PDC Guy Mettan pourra porter la « médaille de l'amitié » que lui a décernée la Russie, malgré que le règlement du Grand Conseil genevois interdise en principe aux élus cantonaux d'accepter ce genre de colifichets. Mais Mettan a obtenu une dérogation, grâce à la voix du président PDC du Grand Conseil, qui a tranché entre les 35 avis favorables et les 35 avis défavorables, qui mettaient en exergue les pratiques détestables du régime de Poutine (comme de tous les régimes russes depuis que la Russie existe comme Etat, soit dit en passant). L'UDC et le MCG penchaient pour le « oui », le PLR hésitait mais a été convaincu par l'argumentation du PDC (le parti de Mettan) : « il a oeuvré au rapprochement de ce pays avec la Russie et favorisé l'implantation d'entreprises russes en Suisse ». En ce cas, évidemment... il sait parler au coeur du PLR, le PDC... Cela dit, on rappellera le mot du fondateur du « Canard Enchaîné », Maurice Maréchal : refuser une décoration, c'est facile, l'essentiel serait de ne pas l'avoir méritée. D'illeurs, que Mettan soit décoré par la Russie, on s'en fout. Il peut même se faire décorer autant de fois qu'il veut par la Russie, jusqu'à ressembler à un maréchal soviétique et à tintinabuler à chaque pas, si ça lui chante.

Marine Le Pen a un programme de politique étrangère. Si, si. Et pas de doute, il est clair, et cohérent. D'abord,mettre fin à la « diplomatie des droits de l'homme », dont n'avait même pas remarqué qu'elle avait été engagée. Cette formalité étant remplie, la France doit «tendre la main à Donald Trump et à Vladimir Poutine ». Une main pour chacun ? mais alors, qu'est-ce qu'elle va tendre à Viktor Orban et à Bachar el Assad ? Répondez pas tous à la fois.

Lénine est en larmes à l'entrée du paradis des révolutionnaires. Le camarade Sacha arrive et lui demande : « Vladimir Illitch, pour-quoi pleures-tu ? »... Dans un sanglot, Lénine répond : « Le camarade Saint Pierre me refuse l'entrée au paradis des révolutionnaires »... « Ne pleure plus, je sais comment faire pour te faire entrer, suis-moi », dit Sacha. Il frappe à la porte. Saint Pierre ouvre. Sacha lui demande : « camarade Saint-Pierre, il y a bien un certain Karl Marx ici ? ». Saint-Pierre consulte le registre de la Nomenklatura admise, et confirme : « Karl Marx est bien ici...». Alors Sacha, s'effaçant pour laisser passer Lénine, conclut : « Ce Karl Marx a laissé "Le Capital" chez les vivants. Je vous ramène les intérêts ». ça vous fait pas marrer, vous ? Ben nous, si...

A Genève, on aime construire des prisons. Et même les construire là où on n'aurait pas le droit de les construire. C'est ainsi que la prison de la Brenaz 2 a été construite sur des terrains inconstructibles (zones agri-cole ou forestière). Et une fois la prison construite, avec un parking de 325 places en prime, et une forêt pour compenser les arbres abattus pour créer le parking, le Conseil d'Etat demande au Grand Conseil, mis devant le fait accompli, de voter un projet de loi déclassant les zones inconstructibles en zones construc-tibles. Et c'est là qu'on voit les progrès de la laïcité (si, si) : dans les temps obscurs de la religiosité triomphante, on construisait partout des églises et des temples sans demander d'autorisations à personne, et on s'arrangeait ensuite. Aujourd'hui, on fait la même chose, avec des prisons. Un progrès de la laïcité, on vous dit. Comment ça, non ?

On observe avec une certaine incrédulité qu'au chapitre « Econo-mie et Emploi » du projet de programme du PS genevois, il n'y a pas la moindre proposition ni le moindre engagement pour la réduction du temps de travail et le partage du travail. On oublie ses fondamentaux, camarades ?
On observe aussi, au chapitre «Services publics et droits sociaux», qu'on ne dit rien non plus de l'externalisation de tâches publiques à des entreprises privées (sauf pour le convoyage des détgenus), et de la nécessité d'y mettre fin. On oublie les urgences, camarades ?
Et puis, au chapitre « Fiscalité », on dit bien que le PS s'opposera à la suppression de la taxe professionnelle, mais pas qu'il s'opposera à la suppression de l'imposition dans la commune de travail. C'est un oubli ou un renoncement ?
Au chapitre «Droits fondamentaux», le PS veut « faciliter la natura-lisation des personnes intégrées ». C'est bien, mais comme l'intégration est de toute façon une condition de la naturalisation, et qu'on ne peut naturaliser que des « personnes intégrées », on va faciliter leur naturalisation par rapport à celle de qui ? de personnes qu'on ne peut pas naturaliser ? ça mange pas de pain... Et on aurait quand même pu aller un peu plus loin dans l'amélioration du processus de naturalisation en demandant que dans toutes les communes, le préavis municipal sur les dossiers de naturalisation soit donné par l'exécutif, et non plus par les conseils municipaux...
Ouala. Et comme c'est trop tard pour faire des propositions d'amendements, on se contentera d'espérer que d'autres les feront à notre place. Ben ouais, c'est comme ça quand on laisse passer les délais. Mauvais militants qu'on est.

Dans le patinage en couple, on se souvient, parce qu'on est vieux, des Protopopov, illustres étoiles soviéti-ques de la danse sur glace qu'on regardait virevolter sur la télé en noir et blanc (on est vieux, on vous dit). Mais un autre couple mérite désor-mais toute notre admiration : le couple Gusmeroli-Lambiel. La premiè-re, Vanessa Gusmeroli, championne française, avait été choisie par la Ville de Genève pour diriger l'école de patinage des Vernets, et avait été préférée au second, le Valaisan Stéphane Lambiel, étoile helvétique se situant quelque part entre Roger Federer et Courgette dans le coeur des patriotes suisses. D'où hurlements de bêtes blessées et rétropédalage de la Ville : on renonce à l'école de patina-ge et donc à la championne française. Mais le rétropédalage sur glace, c'est casse gueule. Et il aura donc fallu dédommager Vanessa Gusmeroli de 40'000 francs pour avoir été traitée à la légère. Elle pourra toujours les partager avec Lambiel : lui non plus ne dirigera pas l'école de patinage, puisque d'école de patinage, apu. Ouais, ben question patinage en couple, on continuera à se souvenir avec attendrissement des Protopopov.

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