Fonds de tiroir


Un Conseiller municipal socialiste de Meyrin, inquiet des risques de contagion des ébats municipaux de la Ville de Genève dans les autres com-munes, propose d'étendre la «Charte de bonne conduite» en vigueur au Conseil municipal meyrinois à la conduite des élus sur les réseaux sociaux. La Charte est une annexe, non contraignante, du règlement du Conseil municipal. Elle deman-de aux élus d'agir « avec intégrité, objectivité et impar-tialité ». La présence de l'«impartialité» dans cette énu-mération est d'ailleurs étrange puisque par définition, dans les communes dont les conseils municipaux sont élus à la proportionnelle, ils le sont sur des listes de partis, et sont donc, toujours par définition, par-tiaux. Et puis, qu'est-ce que ça pèse, une « Charte de bonne conduite », que ce soit en séance ou sur les réseaux sociaux ? Rien de plus que la creuse exhortation ânonnée en début des séances du Conseil municipal de la Ville, ou du Grand Conseil. Pour le reste, les injures, les menaces, les exhalaisons racistes, sexistes ou homophobes sont déjà sanction-nées par la loi et par les règlements des conseils munici-paux. Alors une « Charte de bonne conduite », hein, ça ne serait qu'une sorte de gri-gri propitiatoire. Un exorcisme, quoi. Et pas efficace pour un denier : si on a décidé de se mal conduire, on se conduit mal, on en assume les conséquences et puis voilà.

Donc, on va construire à Genève une nouvelle prison. On va, ou on veut, mais quand il s'agit de construire une prison, on ne prend pas les mêmes précautions que quand il s'agit de construire des logements : on la construit même là où on n'en aurait pas le droit, comme on vient de le voir avec celle de la Brenaz, construite (avec un parking) sur un terrain in constructible. Donc, il est prévu de construire une nouvelle prison, celle des Dardelles : 450 places, 230 millions.. Un projet pour lequel a été choisi un groupe de mandataires. Dont fait partie du bureau d'architectes. Un projet étudié par la commission des travaux du Grand Conseil, commission dont fait partie une députée PLR. Qui fait aussi partie du bureau d'architectes mandaté pour réaliser le projet. La députée se fait certes remplacer à la commission lorsque celle-ci a le projet à l'ordre du jour, mais elle reçoit tous les procès-verbaux de la commission (y compris ceux des séances où elle a été remplacée), et tous les documents annexes. Et donc tout plein d'informations utiles à son bureau d'architectes. Qui ne les aurait pas obtenues (et qui ne devrait pas les obtenir) si elle n'était pas membre de la commission. Ouala. On est une toute petite République, quand même, avec plein de gens qui ont plein de casquettes cumulatives et interchangeables. Et que ça ne gêne pas. Pourquoi ça les gênerait, d'ailleurs ? On se le demande...

Premier tour de l'élection du Conseil d'Etat valaisan : Le Génie des Alpages se prend une baffe et sort sixième, derrière trois PDC et les deux socialistes.  Finalement, il aura peut-être servi à quelque chose au gouvernement, Freysinger : chauffer le siège de Rossini

« Le Ministère public genevois a-t-il perdu la tête », s'inquiète «Le Temps» après que « dans plusieurs affaires récentes, des procureurs ont essuyé des revers importants, avec des réquisi-toires largement revus à la baisse par les tribunaux » : 7 ans de prison au lieu des douze requis pour des braquages de bureaux de change, 20 mois au lieu des six ans requis pour une évasion avec violence. Mais pas de panique : le Ministère public genevois n'a pas «perdu la tête» puisque sa tête, c'est Jornot, qui ne perd la sienne que dans des teufs bien arrosées...

(Communiqué de Pascal Holenweg) :
En l'absence d'unité de ma famille politique derrière, dessous, dessus et à côté de ma personne, laquelle ne peut d'ailleurs incarner l'in-dispensable renouvellement du personnel politique dans un contexte où mon âge, mon expé-rience, mon image de sérieux et de respect des institutions finissent par être des handicaps, je constate, avec regrets, que les conditions de ma candidature au Conseil d'Etat ne sont pas réunies. Je renonce donc à me présenter. Je sais, c'est dur, mais j'ai confiance, vous saurez surmonter votre légitime déception. D'autant que des can-didates et des candidats à la candidature au Conseil d'Etat, parti comme c'est parti, y'en aura plus que de places sur la liste.

Fêtes de Genève (on ne s'en lasse pas): la fondation « Genève Tourisme », toujours chargée (on se demande pourquoi) d'organiser la chose (elle a cinq mois pour ça) accorde un budget minimal, de 3 millions à l'organisateur Christian Kupferschmid, et garantit un déficit minimal de 450'000 balles pour des fêtes « rationalisées » et « moins ambitieuses » que les précédentes. La « Tribune de Genève », de mauvaise humeur, titre sur des « Fêtes au rabais ». Un rabais sur le déficit  ? Celui laissé par son prédécesseur s'est élevé à 3,5 millions. Plus que le budget entier de l'édition 2017, donc. Le président de « Genève Tourisme », Yves Menoud, explique que Kupferschmid a été choisi parce qu'il « comprend mieux les problé-matiques locales » que son pré-décesseur. ça nous présage d'un déficit dépassant de combien celui autorisé, ça ? Et d'un succès de quelle ampleur de l'initiative populaire pour des Fêtes de durée, de coût et d'organisation raisonnables ?  Parce que « Genève Tourisme », qui doit rentabiliser les Fêtes, en veut toujours à la Ville de lui avoir imposé la suppression des «pré-Fêtes»: « sans les pré-Fêtes », c'est « trop court pour être rentable ». Mais on s'en fout, que ça soit rentable ou non, on vut juste que ça soit festif. Est-ce qu'on demande à la Fête de la Musique d'être rentable ? On sait qu'elle ne l'est pas, qu'elle n'a pas à l'être, et qu'elle peut ne pas l'être parce qu'elle est organisée par la Ville et pas par une fondation privée... Tiens, d'ailleurs, ça tombe bien, c'est justement ce que réclame l'initiative populaire que le Conseil municipal a refusé de soutenir...

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