Fonds de tiroir


Mercredi dernier, la « Haute Autorité pour la transparence de la vie publique» française (voui, ça existe, et y'a de quoi faire) a rendu publiques les décla-rations de patrimoines (biens im-mobiliers, comptes bancaires, parts de sociétés, voitures, objets d'art etc...) des onze candidates et candidats à l'élection présidentielle française. On vous résume ces déclarations, faites «sur l'honneur » et qui engagent leurs signataires. Donc, le patrimoine total déclaré des candidats va des 36'000 euros de Philippe Poutou aux 2,322 millions de Nicolas Dupont Aignan, en passant par les 271'000 euros de Nathalie Arthaud, les 336'000 euros d'Emmanuel Macron (placements et épargne), les 461'000 de Benoît Hamon, les 510'000 euros de Jacques Cheminade (dont 18'000 euros d'objets préhistoriques et précolombiens), les 630'000 euros de Marine Le Pen, les 730'000 euros de Jean Lassalle, le 1,1 million de Jean-Luc Mélenchon, le 1,18 million de François Fillon, le million et demi de François Asselineau (dont des biens en Polynésie). Toutes et tous les candidats sont propriétaires immo-biliers, sauf Philippe Poutou : Nathalie Arthaud d'un appartement acheté (à deux) pour 248'799 euros, Marine Le Pen d'un patrimoine immobilier de 612'000 euros, Benoît Hamon de deux appartements achetés pour un total de 812'000 euros, François Fillon d'un patrimoine immobilier de 925'000 euros, Jean-Luc Mélenchon d'un appartement et d'une maison pour 990'000 euros, Nicolas Dupont-Aignan de sept propriétés immobilières pour un total de 2,3 millions. Au moins deux candidats ont aussi bénéficié de prêts : 80'000 euros pour François Fillon (dont 50'000 de sa propre fille), 6 millions d'euros pour Marine Le Pen, auprès d'une société de son père. Belles preuves d'unité familiale, non ?

Nouvelles de l'égalité entre femmes et hommes s'agissant de la retraite (suite) : Quelque 33'000 personnes ont touché pour la première fois en 2015 une rente de la prévoyance professionnelle (2e pilier) et 41'000 personnes se sont fait verser un capital vieillesse par ce même pilier. Or l'office fédéral de la statistique relève que « les prestations du 2e pilier touchées par les hommes sont nettement plus élevées que celles perçues par les femmes ». D'accord, on le savait déjà, mais c'est pas inutile de le rappeler. Les rentes de la prévoyance profes-sionnelle versées pour la première fois en 2015 ont atteint 3278 francs par mois en moyenne pour les hommes contre 1839 francs pour les femmes. Les montants moyens des versements en capital ont avoisiné 210'000 francs chez les premiers et 93'000 francs chez les secondes. Quant au « troi-sième pilier » (l'épargne-vieillesse individuelle), en 2015 les hommes ont touché 66'000 francs en moyenne, et les femmes 51'000 les femmes.  Pour l'Office fédéral de la statistique, « ces écarts im-portants entre les sexes s’expli-quent en grande partie par les différences de parcours profes-sionnel entre les hommes et les femmes (interruption de l’activité professionnelle ou travail à temps partiel chez les femmes pour des raisons familiales) ». On ajoutera qu'ils s'expliquent aussi par les iné-galités de salaires et de revenu en général, puisque les rentes AVS et 2e Pilier sont basées sur des cotisations elles-mêmes basées sur le salaire, et que le « 3e Pilier » dépend évidemment du revenu. Donc, comme les salaires et les revenus des femmes sont plus bas, leurs rentes et leur capital vieillesse est plus bas aussi. C'est logique : une inégalité nourrit les autres. Ouala. Mais faut pas croire : l'égalité, on est pour. La preuve : on va faire travailler les femmes aussi long-temps que les hommes, en repoussant l'âge de leur retraite d'un an. Bon, ça va pas résorber l'inégalité des salai-res et des revenus, mais on peut pas tout faire à la fois, merde, quoi, bande d'extrémistes !

Le « Wall Street Journal » accuse la Corée du Nord d'avoir volé plus de 80 millions de dollars à la Banque centrale du Bangladesh, en piratant son compte auprès de la Réserve fédérale améri-caine. Bah, pas de quoi s'affoler : quand des pauvres volent d'autres pauvres, qui c'est qui est peinard ? ben, les riches...

Une commune argovienne refuse la naturalisation suisse d'une militante néerlandaise de la cause animale, nous annonçait le 5 janvier la «Tribune de Genève ». Faut dire qu'elle avait poussé le toupin très loin, la hollandaise : elle avait dénoncé comme nuisible au bien-être des vaches le bruit des cloches qu'on leur accroche au cou. Faut pas toucher aux tradition  quand on est étrangère. Donc, à Gipf-Oberfrick, une assemblée com-munale forte de 200 participants (sur 260 habitants de la commune) a rejeté sa demande. Mais comme c'est le canton qui décide au final (ben ouais, les communes ne don-nent que des préavis), le Conseil d'Etat argovien pourrait tout de même accepter la requête de la métèque, sous quelques prétextes futiles tout juste bons pour les Welches : elle vit en Suisse depuis 34 ans, elle y est arrivée enfant, elle parle le dialecte, elle subvient à ses besoins et à ceux de ses filles, elle n'a ni poursuites ni casier judiciaire et l'exécutif communal, contrairement à l'assemblée communale, préavise en faveur de sa naturalisation. Comme d'ailleurs le Conseil d'Etat. Du coup, si sa demande est encore refusée (elle va la redéposer), la candidate annonce qu'elle déména-gera dans la commune voisine, ousque c'est justement l'exécutif qui donne le préavis municipal, et pas une assemblée tribale. Ben ouais, même en Argovie, y'a des communes qui abandonnent les saines traditions des rites de passage initiatiques. Tout fout le camp.

Le canton et la Ville de Genève, avec le soutien de la Confédération, ont lancé une campagne contre la discrimination à l'embauche, dans le cadre de la Semaine contre le racisme (c'est cette semaine, d'ailleurs). Dans un canton qui prône la « préférence cantonale » (tout en sachant qu'elle ne sert à rien), c'est assez amusant. Non ? Ben c'est qu'on n'a pas le même sens de l'humour, alors...

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