Fonds de tiroir


On n'est plus chez nous, j'vous dit : l'Office genevois de la statistique nous apprend que six habitants du canton sur dix sont issus de la migration étrangère (par différen-ciation de la migration suisse), c'est-à-dire sont de nationalité étrangère, sont nés à l'étranger ou de parents nés à l'étranger.  A Genève, au cours de la période 2012-2014, en moyenne, 61 % de la population résidante âgée de 15 ans ou plus est ainsi « issue de la migration ». Parmi ces personnes, 40 % possèdent la nationalité suisse (y compris les binationaux), principalement acqui-se par naturalisation, et 60 % sont de nationalité étrangère. Par conséquent, seuls quatre habitants du canton sur dix ne sont pas considérés comme issus de la migration. Il s’agit surtout de Suisses de naissance nés en Suisse. Les quatre pays européens les plus présents dans le canton (Portugal, France, Italie et Espagne) repré-sentent 56 % des étrangers de première génération et 86 % de ceux de deuxième génération. Au fil du temps, la population étrangère s'est diversifiée. En 1960, seules six nationalités comptaient au moins 1000 personnes dans le canton. En 1990, le nombre passe à treize nationalités et, en 2014, à 30 nationalités. Et ça va pas se réduire. Ouais, Genève, c'était mieux avant. Quand, on sait pas précisément, mais avant. Longtemps avant. Du temps des Allobroges. Avant l'arrivée des Romains. Puis celle des Burgondes. Puis celle des Francs. Puis celle des Savoyards. Puis celle des Français. Puis celle des Suisses.

Après Oskar Freysinger, lourdé par les électeurs valaisans de son fauteuil de Conseiller d'Etat, c'est Yvan Perrin qui, après la déculottée subie par l'UDC neuchâteloise aux élections canto-nales a démissionné de la présidence du parti. L'UDC genevoise n'est pas bien fringante non plus, mais comme sa con-currence directe, le MCG, est crapoteux et indiscernable, elle pourrait bénéficier de son recul aux prochaines élections canto-nales : à eux deux, UDC et MCG rassemblent un bon quart de l'électorat du canton. Reste que même si un parti gagne les élections, il lui faut ensuite assumer sa progression et assurer le travail politique parlementaire. Autrement dit : il lui faut du «personnel politique». Et quand on entend les udécistes (ou les èmecégistes) sévissant au parle-ment cantonal ou au parlement municipal genevois, on a comme un doute sur la capacité du parti d'être personnifié par plus que quelques élus capables d'aligner (en français) quelques phrases contenant quelques idées. Cela dit, présenter des branques n'a jamais empêché un parti de gagner des sièges et de les y asseoir. Simplement, même quand leur titulaire est assis dessus et peut appuyer sur le bouton du vote électronique, ces sièges restent vides. Au fond, c'est un moindre mal... Et puis, au Conseil Municipal, quand certains d'entre eux se mettent à parler, ça nous donne quelques belles occasions de nous fendre la poire. Bon, d'accord, quelques autres aussi de nous consterner, mais ça dure pas longtemps. On a la commisé-ration facile, à gauche. Normal, on est le camp des gentils, non ?

En 2014, le salaire mensuel brut médian (standardisé à 40 heures de travail hebdomadaire) s’établissait, selon l'Office cantonal de la statistique, à 7 154 francs dans l’ensemble de l’économie du canton de Genève. Le salaire des hommes s'élevait à 7 234 francs, alors que celui des femmes, 7 069 francs, lui était inférieur de 2,3 %. En Suisse, le salaire médian était de 6 427 francs, inférieur de 727 francs à celui perçu à Genève. L'écart salarial entre hommes et femmes était (et reste) nettement plus marqué à l'échelon national qu'au niveau cantonal : il s'établit au plan suisse à 12,5% (soit un salaire moyen de 6 751 francs pour les hommes, 5 907 francs pour les femmes). Bon, c'est d'accord, y'en a point d'égalitaires comme nous en Suisse. Quoique... si on réduit l'écart salarial selon le genre, on ne le réduit pas vraiment selon l'origine ou le lieu de domicile : à Genève, le salaire médian des employés de nationalité suisse atteignait en 2014 7 500 francs, contre 6 217 francs pour les étrangers. Au sein de ces derniers, les titulaires d'un permis frontalier (permis G ; 6 329 francs) avaient des rémunérations plus élevées que les détenteurs de permis d'établissement (permis C ; 6 132 francs) ou de séjour (permis B ; 5 852 francs). Ces écarts sont largement expliqués par des différences de profil socioprofes-sionnel, notamment de niveaux de formation. « Largement expliqués », ça signifie que, comme pour les écarts entre femmes et hommes, il y a une composante de l'inégalité qui ne s'explique que par une discrimination de genre, de nationalité ou de domicile, à travail égal et compétence (formation) égale. Bon, ben voilà, y'a encore du boulot pour assurer l'égalité. On s'inquié-tait pas de ne plus avoir de revendications à se mettre sous le mégaphone, notez bien...





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