Tarifs TPG : en attendant la gratuité, NON à la hausse !


Dimanche, à Genève, on vote (entre autres), pour la troisième fois, sur les tarifs des TPG. Parce qu'il faut s'y reprendre à (au moins) trois fois pour faire comprendre à kidedroit que "non, c'est non !". NON à la hausse des tarifs des transports publics. En attendant de pouvoir dire, enfin, OUI à leur gratuité. Parce qu'elle devra bien finir par s'imposer, pour tout le monde, et pas seulement pour ceux qui en reçoivent le cadeau, élus du peuple qui ignorent le message réitéré du peuple : parce que les transports publics bénéficient à tout le monde, même à ceux qui n'en usent pas, et qu'un canton dont le budget est de 8 milliards peut se permettre non seulement d'augmenter la subvention à son entreprise de transports publics, mais même de la hausser au niveau nécessaire pour en financer la gratuité : les usagers couvrent directement, par les billets et les abonnements, 39 % du coût des TPG- mais les usagers sont aussi des contribuables, et ils paient donc deux fois : une fois en tant qu'usagers, une deuxième fois en tant que contribuables. La gratuité équivaudrait ainsi à ne plus les faire payer qu'une seule fois, en tant que contribuables. Et à faire économiser au passage aux TPG l'ensemble des coûts occasionnés par la prise de billets et d'abonnements, et par la répression de la resquille.

Parler fort, dimanche, pour redire ce qu'on a déjà dit deux fois

En refusant à deux reprises déjà une augmentation des tarifs des transports publics, et en donnant, en ces mêmes deux reprises, au parlement et au-delà de lui au peuple, le droit de se prononcer sur es hausses, les citoyennes et citoyens genevois-es ont parlé clair -mais il n'est, à Genève comme ailleurs, pire sourds que ceux qui ne veulent entendre que ce qui leur est agréable à entendre. En tout cas, ils n'ont pas voulu entendre, ces durs de la feuille, que le peuple n'avait jamais voté pour une baisse des prestations -or c'est ce qui a été imposé aux usagers des TPG, dans le même temps où la nécessité d'une amélioration de ces prestations est évidente si l'on veut (mais le veut-on ?) libérer la ville, la banlieue et même la campagne du flux de circulation automobile qui les congestionnent. Sans doute leurs tarifs ne sont-ils qu'un élément parmi d'autres (la fréquence, le confort, la rapidité) de l'attractivité des transports publics, mais même les partisans de leur hausse ne vont pas jusqu'à prétendre qu'elle va renforcer cette attractivité : tout au plus se livrent-ils au chantage à la baisse des prestations si la hausse des tarifs n'est pas acceptée. Vieille rengaine.

La hausse proposée, qui frappe-t-elle d'abord ? les jeunes (le prix de l'abonnement mensuel "juniors" est augmenté de près de 9 % et les bas revenus (les tarifs TPG sont évidemment indifférents aux revenus de ceux qui les paient -ils sont donc plus lourds pour les bas revenus que pour les hauts, contrairement à l'impôt), et les personnes qui ont choisi, volontairement, de ne pas contribuer à l'encombrement de l'espace urbain, suburbain et rurbain par les bagnoles -on a d'ailleurs appris que Genève était de tous les cantons romands celui où la mobilité douce, y compris l'usage des transports publics, avait la part la plus importante dans la mobilité en général : les habitants du canton montrent la voie à suivre, mais leurs autorités (les majorités du Conseil d'Etat et du parlement, le Conseil d'administration et la direction des TPG) sont aussi aveugles à cet engagement de la population qu'elles sont sourdes à leur vote réitéré contre les hausses de tarifs.

Il a donc fallu que la gauche (et le MCG) lance un référendum, contre la hausse votée par la majorité de droite du parlement, et par les Verts, pour que l'on puisse dire pour la troisième fois NON à une hausse des tarifs des transports publics genevois. Les socialistes, Ensemble à Gauche et le MCG ont en outre déposé au Grand Conseil un projet de loi qui exige le retour au niveau des prestations offertes en 2014, c'est-à-dire l'annulation de toutes les réductions de prestations opérées depuis, et une augmentation de la subvention cantonale au niveau nécessaire à cette restauration des prestations. Manière de sortir du chantage dans lequel le Conseil d'Etat s'enferre depuis trois an, sur le ton : ou vous acceptez une hausse des tarifs, ou nous réduisons l'offre. Ce qui a en effet été mis en oeuvre, et menace de l'être à nouveau si l'on en croit le Conseiller d'Etat Barthassat : si le NON l'emporte dimanche, il faudra réduire l'offre aux heures de pointe après l'avoir déjà réduite aux heures creuses.

Il va falloir parler fort, dimanche, pour redire ce qu'on a déjà dit deux fois : NON à la hausse des tarifs et à la baisse des prestations. Et pour le dire assez fort pour que ce NON soit aussi un refus du chantage infantile aux prestations.

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