Brèves


Voilà, c'est fait, vive le retour (ou le maintien) des vraies valeurs, nom d'une couille ! La bureau du Conseil municipal de la Ville de Genève a été constitué, par une coalition majoritaire de la droite et de l'extrême droite. Trois hommes à la présidence, quatre femmes au secré-tariat. Une vraie entreprise des années cinquante du siècle dernier. «Que penser de l'organe délibératif de la deuxième ville de Suisse qui ignore délibérément 50 % de sa population ?», se demande, innocem-ment, le Parti socialiste... Qu'en penser ? Ben... que la droite et l'extrême-droite, ensemble, sont majoritaires, Et fidèles à elles-mêmes. Quoi d'autre ? Que la gauche aurait dû, dans ses con-ditions, s'abstenir de même présenter des candidates aux trois strapontins que la droite et l'extrême-droite lui ont concédé ? Oui, peut-être... mais on se refait pas: on est respectueux des règles. Un peu cons, en fait.

Une semaine avant le premier tour des législatives en France métropolitaine, il a eu lieu dans l'outre-mer et pour les Français de l'étranger. Et partout, les candidats macronistes ont fait un tabac. En Suisse (première circonscription consulaire par le nombre de Français dont elle a la charge -200'000, dont 127'000 inscrits sur les listes électorales), le candidat macroniste, Joachim Son-Forget, a même fait un tabac, dans cette circonscription traditionnelle-ment de droite (au premier tour de la présidentielle, deux votants sur trois avaient choisi Macron ou Fillon, moins d'un sur quatre Mélenchon ou Hamon), avec 62,76 % des suffrages et plus de 45 points d'avance sur la candidate de la droite traditionnelle (les «Républicains»), Claudine Schmid, pourtant députée sortante élue il y a cinq ans avec 57 % des suffrages... En troisième position, on trouve le candidat des socialistes et des Verts, le Conseiller municipal de la Ville de Genève Jean Rossiaud, suivi de la candidate des « Insoumis » de Mélenchon, avec 5,87 % des suffrages. Bon, il va falloir relativiser tout ça avec le taux de participation assez ridicule, de 19,87 %, qui va obliger à un second tour le 18 juin, ce qui ne devrait être qu'une formalité pour le candidat macroniste. Faut dire qu'organiser un premier tour le week-end de Pentecôte, c'était pas favoriser la participation, surtout quand on a interdit le vote par internet de peur des cyberattaques. A moins qu'on en attendait précisément une Pentecôte, avec des langues de feu, le don des langues, la révélation, tout ça. Ben ouais, quoi, le prénom de Macron, Emmanuel, c'est carrément celui du Messie, alors autant jouer le jeu... surtout pour un second tour le 18 juin...

Drame : sur les 25'000 places disponibles au Stade de la Praille pour la finale de la Coupe de Suisse de foot (qui opposait Bâle à Sion), les Genevois, qui ont payé ce stade, n'en ont obtenu que 1800 (7,2 % du total), à 80 balles la place, et les billets n'étaient disponibles ni en kiosque, ni par internet, seulement par copinage entre les clubs de foot et les communes. Pour une fois que le stade qu'ils ont payé et qui est généralement aussi vide que le cerveau d'un supporter, pouvait être rempli, les Genevois n'y avaient pas accès. C'est malin. Ils pourront toujours se consoler en se disant qu'en plus d'avoir payé ce machin, ils auront aussi payé l’impressionnant dispositif policier déployé pour éviter que les trépanés des clubs de supporters se foutent  sur la gueule entre la gare et le stade. On se console comme on peut.

Elections cantonales genevoises de 2018, on vous résume la situation à la gauche de la gauche : solidaritéS et le Parti du Travail ont bouclé leurs listes pour le Grand Conseil et le Conseil d'Etat (Pablo Cruchon et Jocelyne Haller pour solidaritéS, Salika Wenger pour le Parti du Travail), mais ne devraient pas pouvoir se présenter dans le cadre de l'habituelle coalition «Ensemble à Gauche», puisque ce nom a été déposé par les initiateurs de la liste « Pour Genève », soit le Parti Radical de Gauche et La Gauche, qui vont donc eux aussi présenter des candidats au Grand Conseil et au Conseil d'Etat, sans alliance avec leurs anciens alliés de «Ensemble à Gauche». Les Verts et une partie des socialistes appellent à une alliance de toutes les forces de gauche dès le premier tour. C'est pas pour dire, mais y'a du boulot. Notez bien, du boulot pour des défenseurs des tra-vailleurs, c'est assez logique. Tant que c'est pas du boulot de singe...

L'autre soir au Conseil Municipal, on a dit bien du mal de la Commission des Naturalisations. Elle le mérite certes, mais on a quand même été ingrats avec ce truc parasitaire, car il a une utilité  : il nous rapporte des sous, et en rapporte à nos partis. Ainsi, entre le 1er juillet et le 15 novembre 2016, et entre les jetons de présence pour des séances (d'un ennui mortel et d'une inutilité absolue) et la remise des rapports sur les demandes de natura-lisations (rapport tout aussi inutiles que les séances), à nous tout seul on s'est fait payer 4000 balles par la Ville, dont on a remis la moitié à notre parti préféré. 1000 balles par mois pour des prunes, vu que (comme on a essayé vainement d'en convaincre le Conseil municipal) tout ça ne sert à rien puisque les décisions sur les dossiers de naturalisations échappent complètement à la commune. De l'art pour l'art, quoi. Mais qui produit du lard.

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