Transports publics genevois : Pour en finir avec les bricolages...


Reparlons de gratuité !

Il avait annoncé une réduction punitive de l'offre des transports publics genevois si le peuple avait le mauvais goût de refuser la hausse des tarifs qu'il proposait (avec le Conseil d'Etat, la majorité du parlement et le Conseil d'administration des TPG), il fait marche arrière : le Conseiller d'Etat Luc Barthassat a trouvé quatre millions pour éviter de supprimer un tram sur deux aux heures creuses entre les Augustins et Carouge. Et il explique que l'annonce de la réduction de l'offre était une "stratégie pure de ma part et de mes services". La stratégie à Lulu, c'est comme la tacatacatactactique du genda-arme. On trouvera mieux ailleurs, par exemple dans la proposition annoncée à Neuchâtel par le député Vert Laurent Debrot : la gratuité des transports publics dans le canton. A Genève aussi, même si la proposition a été une première fois refusée en votation populaire, elle mériterait d'être renouvelée. Ne serait-ce que comme un bon moyen d'en finir avec les bricolages "stratégiques" à la Barthassat.

En voyage, le trajet le plus long est le franchissement de la porte pour partir..

Les lendemains de votation sur (contre) la hausse des tarifs des transports publics genevois, et d'expression de grognes multiples et variées contre les menaces de réduction punitive des prestations des TPG, ont tout de même permis à la fois de remettre quelques tocantes politiques à l'heure, de se pencher sur les lacunes des prestations, d'avancer des propositions intéressantes pour y remédier (ainsi de la substitution de la cadence à l'horaire), et de faire ré-emerger l'idée de la gratuité des transports publics. A Neuchâtel, un député Vert l'a relancée pour son canton, et à Genève, où elle avait succombé une première fois en votation populaire, il est sans doute temps de remettre cet ouvrage sur le métier.

En remplaçant les recettes de billetterie par un centime additionnel d'impôt direct (c'est ce qu'on a fait pour financer l'aide à domicile, et le peuple l'avait accepté en votation), en économisant sur tous les frais induits par le paiement par les utilisateurs, et tous les frais induits par la répression de la resquille, la gratuité est financièrement assumable par le canton, le cas échéant avec une participation des communes. Qu'attends-on pour la reproposer avec quelque chance de la voir être acceptée ? peut-être seulement une prise de conscience de sa faisabilité, et de sa légitimité, quelque chose comme un apprivoisement d'une idée apparemment neuve (mais en réalité assez ancienne, et déjà concrétisée ailleurs). Un peu comme pour le revenu de base. Ou comme l'AVS il y a un siècle : il avait fallu trente ans pour que cette revendication de la Grève Générale de 1918 devienne réalité. Mais il avait bien fallu la poser une première fois, clairement, cette revendication, et surmonter son premier refus, et ceux qui suivirent.
En voyage politique aussi, le trajet le plus long est le franchissement de la porte pour partir...

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