Brèves de comptoir


Les « évangéliques » vaudois (des protestants fondamentalistes) voulaient être reconnus comme une communauté religieuse au même titre que les églises traditionnelles ou la communauté juive -mais ils ont de la peine à en accepter les conditions, et refusent de signer une déclaration prohibant (comme la constitution cantonale) la discrimination fondée sur l'orientation sexuelles. Or les «évangéliques» sont homophobes. Et n'entendent pas du tout renoncer à l'être. Et demandent donc à la commission consultative qui préavise sur les reconnaissances des communautés religieuses de ne pas faire du refus de la discrimination à l'encontre des homosexuels un motif de non-reconnaissance. Ils ont même un argument imparable : l'église catholique est reconnue par l'Etat (le canton de Vaud, en effet, n'applique pas le principe de la séparation des églises et de l'Etat, contrairement à Genève). Or elle discrimine ouvertement les femmes, en leur refusant l'accès à la prêtrise. Réponse du théologien Pierre Gisel, membre de la commission consultative : nous n'intervenons pas dans le religieux et dans l'organisation interne des communautés religieuses. Ouais, mais alors pourquoi autoriser les catholiques à discriminer les femmes et pas les évangéliques à discriminer les homosexuels ? Euh... Bon, ben finalement, ils seront certainement reconnus, les évangéliques vaudois. C'est vrai quoi, on va pas en faire un plat, de leur homophobie. Pas plus que de la misogynie de l'église catholique (ou des musulmans intégristes, ou des juifs orthodoxes). Et quand une «communauté religieuse» ouvertement raciste demandera à être reconnue, on dira quoi ? Reconnaissons-les tous, Dieu reconnaîtra les siens ?

Après trois jours de manif du syndicat SIT devant le siège de la filiale genevoise d'Implenia, le géant suisse de la construction a rompu le contrat de sous-traitance qu'il avait passé avec l'entreprise Multisol Chapes, qui ne payait pas ses employés, ou les payait en-dessous du salaire conventionnel en empochant la différence. Le syndicat avait organisé une grève dans cette entreprise et déposé une dénonciation pénale contre l'administrateur de l'entreprise, Aziz Kosmann -lequel est d'ailleurs aussi le propriétaire d'une boîte des Pâquis, et recourt pour ses chantiers à de la main-d'oeuvre déclarée comme travaillant dans sa boîte -souvent des Kosovars en situation illégale et inconscients de leurs droits. Mais après la grève, et alors qu'une cinquantaine d'entreprise du bâtiment susceptibles de passer contrat avec Multisol Chapes avaient été averties par lettre des infractions dont le sous-traitant se rendait coupables, celui-ci avait réussi à se faire attribuer de nouveaux mandats, dont un par Implenia, dans le cadre de la réalisation du nouveau bâtiment d'Onusida (un chantier de 100 millions de francs). Implenia savait donc parfaitement à qui elle avait affaire. « J'ai rien fait, ce sont juste les syndicats qui ont décidé de me faire la guerre », geint le patron indélicat (pour user d'un euphémisme). Comme quoi il y a des guerres justes. Et comme quoi, le syndicat, ça sert à quelque chose.

« Toutes les organisations de salarié(e)s de Suisse appellent à voter 2x Oui », nous assure l'Union Syndicale Suisse dans sa Newsletter du 29 août. Bon, ben camarades syndicalistes genevois, faut vous y faire : vos syndicats ne sont pas suisses...

Une étude publiée début juillet sonne l'alarme : le règne animal est victime d'une extinction de masse (la sixième depuis l'apparition de la vie animale sur terre), qui pourrait avoir des conséquences dramatiques sur l'éco-système (la pollinisation, l'assai-nissement de l'air et de l'eau, le stockage du CO2) et la vie d'une espèce apparemment pas menacée, sinon par elle-même : l'espèce hu-maine. En analysant l'évolution de plus de 27'000 espèces de mammifères, reptiles, oiseaux et amphibiens, sur cinq continents, et en se concentrant sur 177 espèces de mammifères, les scientifiques ont constaté que plus de 40 % d'entre elles ont perdu en 25 ans (de 1990 à 2015) plus de 80 % de leur espace de vie. Il n'y aurait plus que 35'000 lions dans le monde (43 % de moins qu'en 1993), plus que 80'000 Orangs-outans (25 % de moins en dix ans) et 97'000 girafes (15 % de moins en 70 ans). La population des pangolins est quant à elle tombée à zéro. Les causes de ces disparitions ? l'agriculture (intensive et extensive), l'exploitation forestière, la chasse et la pêche, l'urbanisation, la pollution, la surconsommation humaine dans les pays les plus riches. Il ne resterait que 20 à 30 ans pour renverser la vapeur, notamment en aidant les pays en développement à maintenir leur habitat naturel et leur biodiversité. Ouais, c'est bien beau tout ça, mais comment on fait pour maintenir l'habitat naturel et la biodiversité des pays de métèques où on puise les matières premières nécessaire à notre mode de vie à nous, pays développés ? Ousqu'on va la produire, l'huile de palme utilisée dans l'agroalimentaire? et les biocarburants ? Et les métaux rares nécessaires à la production de nos smartphones  ? Alors, hein, le sort des orangs-outans et des girafes, comparé à notre confort, il pèse pas bien lourd... Faudrait leur donner le droit de vote, aux zanimaux, vous verriez que les grands décideurs des démocraties se mettraient à se soucier de leur sort. Au moins juste avant les élections. Comme pour les pauvres, quoi. Ah bon, ils ont le droit de vote, les pauvres ?  Ben ouais, paraît...

Chouette, un nouveau grand projet d'infrastructure sportive totalement payé, promis, juré, par des in-vestisseurs privés. Vous avez aimé le Stade de Genève ? Vous allez adorer la patinoire du Trèfle Blanc. Un «complexe multiusage» autour d'une patinoire de 10'000 places (transformable en aire de concert de 13'500 places), qui pourrait être inauguré en 2022. Des investisseurs privés canadiens et un banquier privé allemand amèneraient les 300 millions nécessaires. Par amour du hockey, bien sûr, pas du tout pour placer des fonds dans un projet en Suisse. Et ces investisseurs se feraient en plus sponsors du club de hockey local (le Servette). Il n'y aurait pas besoin de financement public pour l'investissement. Pour le fonction-nement et l'entretien, on s'autorisera à nourrir de gros doutes. A côté, au-dessus, au-dessous de la patinoire principale, il y aurait une deuxième patinoire, une place centrale, des bu-reaux, une clinique sportive, un hôtel familial, des commerces, un restaurant, un bar, un bordel... euh, non, un bordel, c'est pas prévu. Ce qui est prévu, en revanche, c'est que le projet soit présenté aux zautorités, et que les permis de construire soient accordés à temps pour que les travaux puissent se terminer 2022. D'ici là, on aura le temps de relire la saga du Stade de Genève et de la comparer à celle qui s'annonce avec la Patinoire du « Trèfle Blanc ». Parce que franchement, ça nous étonnerait qu'il soit à quatre feuilles...

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