Brèves de comptoir


On retrouve dans nos archives récentes cette information intéres-sante, qui date du mois d'avril dernier : le Département de la Sécurité et de l'Emploi, celui de Pierre Maudet, avait, aurait, l'intention d'obliger les syndicats (de la police et de la prison) à attendre soixante jours avant de déclencher une grève, afin de « laisser une chance à la négociation ». Commen-taire judicieux du président du Cartel intersyndical de la fonction publique, Marc Simeth : « Quand nous décidons d'une grève, c'est justement parce que nous n'avons pas été entendu et que nous sommes arrivés au bout du processus» de négociation, sans résultat. Le vice-président du syndicat de la police résume : Maudet veut « instaurer la peur au sein des troupes, comme il l'a fait avec les gardiens de prisons. C'est la méthode Maudet ». Une méthode pour être soutenu dans une candidature au Conseil fédéral par tous ceux qui voudraient bien, comme  un policier présent au 1er août à Collex-Bossy, où Maudet, justement, faisait le discours officiel, l'envoyer à Berne, qu'il lâche la grappe à Genève. Manque de pot, c'est pas le tour d'un PLR genevois, au Conseil fédéral, mais plutôt celui d'un PLR tessinois. Et l'UDC ne veut pas de Maudet à cause qu'il n'est pas europhobe et qu'il régularise des sans-papiers. Et qu'il est binational. Et Genevois. C'est vrai que ça fait beaucoup de tares pour un seul homme.  Bah, c'était bien essayé, quand même.

Un Conseiller municipal MCG de la Ville de Genève s'est allé à des propos homophobes sur Facebook à propos du décès de Pierre Bergé, qualifié de pornocrate, de pédophile, de gauchiste dégénéré...  Oraison funèbre : « Sa disparition est un bienfait pour l'humanité. Alors, champagne ! ». Disert sur Facebook, le Conseiller municipal en question est mutique en séance du Conseil. Savoir aligner trois mots dans le bon ordre pour exprimer une idée, c'est un truc de pédé ?

Le Tribunal fédéral a confirmé en avril dernier le verdict de la justice bernoise contre l'ancien secrétaire général de l'UDC, Martin Baltisser, et sa suppléante, condamnés pour avoir violé la norme pénale antiraciste en prêtant aux Kosovars en général un caractère particulièrement violent. La Commission fédérale contre le racisme a salué la décision du Tribunal fédéral en y voyant qu'il y a une limite à la liberté d'expression, y compris celle des discours politique : le respect de la digité humaine. Le problème, c'est qu'il ne s'agit que d'une limite légale et que comme toutes les limites légales, on décide de la franchir (en assumant le risque qu'on prend de se faire, éventuellement, condamner) ou de la respecter, tout en n'en pensant pas moins (si on peut parler de « pensée » dans le genre de cas qu'on évoque ici). De toute façon, les deux udécistes condamnés ne vont pas devenir des adeptes du multiculturalisme et de l'ouverture aux mondes parce qu'ils ont été condamnés pour avoir proféré le fond de leur «pensée» tribale et xénophobe, vu que sur c'est sur ce (bas) fond que l'UDC prospère. Elle n'est d'ailleurs pas la seule à culiver ce terreau (voir le MCG et la Lega...), si c'est elle qui y fait pousser plus de votes.

Il y a sept ans, le 22 septembre 2010, Simonetta Sommaruga succédait à Moritz Leuenberger au Conseil fédéral. Du coup, les femmes devenaient majoritaires au sein du gouvernement suisse. Et la Chan-celière fédérale, Corina Casanova, complétait le quatuor. Sept ans plus tard, Il n'y a plus que deux femmes au Conseil fédéral : Simonetta Sommaruga et Doris Leuthard. Qui a annoncé qu'elle exerçait son dernier mandat. Après quoi, il se pourrait bien qu'il n'y ait plus qu'une femme sur sept membres du collège exécutif. Comme au temps d'Elizabeth Kopp. Etonnez-vous après cela qu'on demande aux femmes d'accepter que l'âge de leur droit à la retraite soit repoussé d'un an et qu'on ne fasse rien de sérieux pour réduire l'écart salarial qui les prétérite de 7000 balles (en moyenne) par année. Bon, cela dit, on ne va pas pour autant soutenir la candidature d'Isabelle Moret à la succession de Burkhalter. Ni demander à Maudet de changer de sexe.

Selon le cabinet londonien Scorpio, c'est toujours UBS qui tient la tête du classement mondial des banques privées pour le montant des actifs qu'elles gèrent. Et UBS a même accru de 6,4 % son propre volume d'actifs sous gestion, pour le faire atteindre en 2016 la somme délirante de plus de deux mille milliards de dollars. Ou d'euros. Ou de francs suisses. Sur les 25 banques championnes mondiales de la gestion de fortune, cinq sont suisses : outre UBS, c'est le Crédit Suisse (en sixième position), Julius Bär (11e), Pictet (14e) et Safra (20e). Entre les cinq, ces banques suisses gèrent cinq mille milliards d'actifs. Et le premier ou la première qui dit qu'avec tout ce pognon, on éradiquerait pour toujours la famine et la malnutrition, les épidémies et l'analphabétisme, et qu'en prime on pourrait financer la lutte contre le réchauffement clima-tique, n'est qu'un-e bisounours-e coupé-e des réalités. Non mais.

Suspense insoutenable : Blaise Pascal sera-t-il béatifié par le pape François ? L'idée est dans l'air. Et la béatification d'un janséniste par un jésuite, ça vous a un petit air réjouissant de solde pour tout compte. N'empêche qu'il y en a qui sont contre: le philosophe Vincent Carraud, par exemple, qui explique d'abord, dans « Le Monde », que la béatification ne se « mérite pas », que « mériter la béatification, c'est ne pas la mériter ». Et ensuite, que ce brave Blaise n'a pas toujours eu un comportement de bienheureux et que, même si, pour un janséniste comme pour un calviniste, la grâce comme le salut ne s'atteint pas par les oeuvres mais par la seule volonté de Dieu, se livrer à la délation, la calomnie et la polémique dont Pascal fit grand usage dans son combat contre les Jésuites (qui faisaient d'ailleurs de même), ça ne mérite tout de même pas d'être passé par pertes et profit dans un procès en béatification. Donc voilà, on ne sait pas si Pascal sera ou non béatifié par François. Autant dire qu'on en dort pas la nuit...

Pour pouvoir fabriquer les centrifugeuses nécessaires à l'enri-chissement de l'uranium pour que leurs missiles soient chargés de têtes nucléaires, les nord-coréens se sont équipés de machines-outils numé-riques et de robots de fabrication chinoise, japonaise... et suisse. Ah ben inalement, le Kim de service à Pyongyang, il est pas si antipathique que ça...

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