Brèves


Bon, voilà, Vaud est pauvre et Genève est riche. C'est le résultat de la définition pour 2018 des contributions et des allocations de la péréquation fédérale des ressources cantonales : les cantons riches versent dans le pot, les cantons pauvres y prennent. Alors évi-demment, Genève râle : payer pour les Vaudois, quand même, y'a de l'abus. Déjà qu'on payait pour les Valaisans, les Fribourgeois, les Jurassiens et les Neuchâtelois, mais les Vaudois... Parce que Genève, c'est désormais le seul canton romand à être considéré comme riche, et donc contributeur à la péréquation intercantonale. Pourrait en être fier, ben non, ça le fait chier. Reste plus qu'à quitter la Confédération et à restaurer la République indépen-dante, pour garder nos sous. En voila, un projet élevé et mobilisateur, non ?

Rémunérations inférieures aux barèmes syndicaux, sous-effectif chronique pour rogner sur les charges salariales et embellir les comptes : une pratique patro-nale courante. Et dénoncée par des syndicalistes. Jusque là, tout est normal. Sauf que la pratique en question, les syndicalistes en question en accusent... leur syndicat, Unia Fribourg. Qu'une dizaine de collabo-rateurs (le tiers des effectifs) a quitté, par toujours volon-tairement (burn out, licen-ciements...). Ouala. Sachant que le travail des syndicats est de défendre les salariés, et que les syndicalistes professionnels sont les salariés des syndicats, quel syndicat défendra les syndicalistes en conflit avec leur employeur syndical ? Et d'ailleurs, ils sont syndiqués où, les syndicalistes ? ça existe, un syndicat des syndicalistes ? Apparemment, ça devrait...

Cortège des promotions des écoles primaires de la Ville de Genève, le 28 juin : les chtis nenfants défilent dans la joie et la bonne humeur, avec un petit chapeau en carton sur leur petite tête, jusqu'aux Bastions. Et la caméra de la télé locale Léman Bleu, qui retransmet le cortège en direct, révèle l’impensable, l’innom-mable : une fillette défile voilée (ou plutôt enfoulardée). Avec le chti chapeau en carton. Et elle sourit, l'impudente. Dont on ne sait d'ail-leurs pas, malgré une investigation menée par le département de l'instruction publique, qui elle est et dans quelle école elle est scolarisée. Peu importe : une question parlementaire a été posée au Conseil d'Etat : qu'allez-vous faire pour que cesse « la maltraitance des fillettes scolarisées à Genève et obligées de se soumettre à des pratiques barbares contraires à leurs droits les plus élémentaires ». C'est vrai qu'obliger les chtis nenfants à défiler dans les rues de Genève en se couvrant  le chef de chapeaux ridicules en carton, c'est pas ce qu'on trouve de mieux comme marque de respect de leurs droits les plus élémentaires.

« Un conseiller fédéral qui a deux passeports, cela peut poser des problèmes » a déclaré la vice-présidente de l'UDC Céline Amaudruz, qui soupire : «Lorsque j'entends que Pierre Maudet vote pour l'élection présidentielle française, ça m'in-terpelle« ». Et alors ? Elle vote bien à Berne sur le financement fédéral de la lutte contre l'alcool au volant, la Conseillère nationale Amaudruz...

Faut pas croire : la Suisse, c'est pas aussi paisible qu'on le dit. Tenez, le 24 juillet dernier, un frapadingue armé d'une tronçonneuse a attaqué les employés de sa caisse maladie à Schaffhouse, en a grièvement blessé deux, et avant de prendre la fuite (il a finalement été rattrapé à Thalwil, près de Zurich). Et c'est pas le premier cas du genre (on parle d'« amoks » pour ces coups de folie) : En décembre dernier, une jeune homme tue un ami, puis tire sur le Centre islamique de Zurich, blesse trois personnes et se donne la mort. En février 2013, un employé d'une entreprise de Menznau, à Lucerne, tire dans le tas de ses collègues, en tue trois et se flingue. En septembre 2001, un type de 57 ans se pointe à une séance du Grand Conseil de Zoug et tue 11 élus et trois conseillers d'Etat, puis se fait descendre par la police. En en avril 1986, le chef de la police des constructions de Zurich abat quatre fonctionnaires de son service, et prend la fuite, pour se faire arrêter trois semaines plus tard en France. Ouais, finalement, on est un pays comme les autres, on a notre quota de fous dangereux. Même que, pour peu qu'ils aient fait leur service militaire, on leur a fourni une arme de guerre qu'ils ont pu garder chez eux. C'est notre petite touche particulière à nous. Fallait bien qu'on se distingue un peu, quoi. D'ailleurs, le frapadingue de Schaffhouse, il n'avait pas qu'une tronçonneuse pour sévir, il avait aussi, outre un pistolet et un taser, deux arbalètes. La touche de couleur locale. Ben ouais, on était juste avant le 1er août.

A l'occasion du 1er août, l'hebdomadaire de la Coop, « Coopération », nous a compilé un paquet de statistiques pour nous faire le portrait du Suisse typique. Qui d'ailleurs n'est pas un Suisse, mais une Suissesse, vu que les meufs sont majoritaires dans ce pays. Donc, le Suisse typique est une femme. Elle a un téléphone portable, utilise l'internet au moins une fois par semaine, regarde la télé deux heures par jour et écoute la radio à peu près autant. Question nourriture, son plat préféré est un plat de pâtes. Elle porte des lunettes ou des verres de contact mais n'est pas tatouée. Elle a les cheveux châtains, et se les teint (sans forcément en changer la couleur). Elle travaille à temps partiel dans le secteur tertiaire, travaille à une quinzaine de kilomètres de son domicile, dans le même canton mais pas la même commune, et fait le trajet en bagnole. Son activité de loisirs et de sport préférée est la randonnée, elle passe ses vacances en Suisse, joue du piano (ou ne joue d'aucun instrument de musique), visite au moins une fois par année un musée ou une exposition, et dépense une centaine de francs par mois pour des activités culturelles. On vous dira pas son âge parce que ça se dit pas. Mais on la connaît, c'est même une amie. Bon, d'accord, une amie Facebook.

Grande pub (un bandeau sur toute la largeur et sur un tiers de la hauteur de la page) pour le « oui » à la réforme de la prévoyance vieillesse : « Les syndicats disent OUI ». Et c'est dans la « Tribune de Genève ». Genève, où les syndicats, justement, disent NON. C'est peut-être à ce genre de détails qu'on constate que la « Julie » est devenue l'édition locale de « 24 Heures »...

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