Fonds de tiroir


Nouvelle dénonciation syndicale d'une entreprise voyou à Genève : l'entreprise Multisol Chapes, déjà connue, repérée et dénoncée pour ses pratiques (salaires non payés, cotisa-tions sociales non versées, impôts non acquittés, dettes auprès des four-nisseurs, poursuites pour plus d'un million de francs), au point qu'elle fait l'objet d'une interdiction de marchés publics... ce qui n'a pas empêché une fondation pour le logement social, la fondation Emma Kammacher, de lui avoir confié un mandat sur un chantier de HBM... chantier sur lequel elle sous-traite à une autre entreprise, dont les ouvriers sont dans une situation très précaire. Le syndicat SIT a alerté la Fondation, qui a reconnu son erreur et a arrêté les travaux sur le chantier, bloqué tout paiement à l'entreprise voyou et révoqué son contrat. Désormais, le syndicat se bat pour défendre le personnel de l'entreprise sous-traitante. Et dénonce en outre la pratique consistant pour une entreprise à se faire mettre en faillite pour n'avoir pas à payer ses dettes, pour se reconstituer sous un autre nom sans avoir payé ni son personnel, ni ses cotisations sociales. Eh ouais, l'eldorado genevois, c'est aussi ça : un petit Far West. Et il est où, alors, Clint Eastwood ? Ben, il fait une visite de chantier...

«Genève, c'était mieux avant», vous êtes sûrs ? Bon, vous pouvez vous en faire une idée en vous promenant dans une reconstitution 3D en ligne (
www.geneve1850.ch) de la Genève de 1850. On s'y est baladé, c'est assez bluffant. Et c'est vrai que vue comme ça, sans y vivre, uniquement en la regardant, elle était chouette, la Genève de 1850. Enfin, son cadre, sa matérialité. Parce que la reconstitution, elle tient un peu de Chirico : y'a pas âme qui vive, personne dans les rues, tout est nickel, propre comme un sou neuf. Nous est avis qu'à l'époque, les rues, les places, les ponts et les quais, ils devaient tout de même être un peu plus crados que leur reconstitution. Et que les gens qui y vivaient devaient pas rigoler tous les jours. Surtout les ouvriers. Et puis, pour peu que vous habitiez les quartiers urbains construits après la démolition des remparts, vous ne retrouverez pas grand chose de votre cadre de vie : les Eaux-Vives, Plainpalais, les Pâquis, le Petit Saconnex ? des prés, des champs, des bosquets, une maison par ci, par là... Zauraient quand même pu mettre quelques vaches dans toute cette verdure. Il paraît qu'ils vont la peupler et un peu la salir, leur Genève virtuelle, ses concepteurs. C'est bien : le vivant, c'est du désordre, et une ville, c'est vivant. N'empêche, on s'est bien promenés dans la Genève de 1850. Allez-y donc faire un tour, pour le plaisir de retrouver des lieux qui n'ont quasiment pas changé (la vieille-ville) ou qui ont changé sans être bouleversés (St-Gervais), ou qui ont été bouleversés mais qu'on peut encore reconnaître sans effort (les rues basses)...

Abus de confiance, escroquerie par métier, faux dans les titres, gestion déloyale : une curatrice qui avait ratissé 488'000 francs à sa pupille, une vielle dame seule et alcoolique, a été condamnée le 3 octobre à Genève à 3 ans de prison, dont deux ans et demi avec sursis. Une condamnation fina-lement assez légère, vu les cir-constances très atténuantes de la culpa-bilité de la curatrice ratisseuse : elle avait été candidate à la candidature à la Cour des Comptes pour le PDC, qui n'en avait pas voulu, et du coup elle était passée au MCG et s'était portée candidate sous cette étiquette au Conseil d'Etat. Bon, ben il ne lui reste plus qu'à adhérer à « Genève en marche ». Mais en marche vers quoi et où, on sait pas trop.

« Agenda culturel et militant » de « Gauche Hebdo » du 6 octobre : Au programme le 9 octobre, soirée de commémoration de l'assassinat d'Ernesto Che Guevara; le 11 octobre, soirée hommage à Charlie Chaplin; le 13 octobre, hommage à Eric Decarro. RIP à tous les étages... ça manque un peu de vivants, tout ça.

Selon une analyse du cabinet de recrutement (on dit couramment : de « chasseurs de tête ») Aebi et Kuhni (drôles de noms pour des jivaros), les conseils d'administration des grandes entreprises (le cabinet a analysé la composition des conseils des sociétés publiques ou privées employant au moins 1300 personnes) restent des bastions masculins : seulement 18 % des 916 administrateurs sont des administratrices, seulement 5 % des présidences et 11 % des vice-présidences sont assumées par des femmes, et 48 des 130 entreprises analysées ne comptent aucune femme dans leurs instances dirigeantes. Le Conseil fédéral aimerait bien arriver à 30 % de femmes dans les conseils d'administration (proportion attein-te à l'UBS, chez Nestlé, Axa et à la Coop), mais ne propose aucune mesure contraignante pour cela. Bon, on n'en fera pas un drame : seulement 5 % de femmes présidentes de conseils d'administration ? C'est pas grave, on compensera ailleurs pour respecter l'égalité. Dans la proportion de femmes au chômage après avoir été licenciées par une entreprise présidée par une femme, par exemple. Ou dans la proportion de femmes dans les plus bas salaires. Là, sûr que les 30 % voulus par not'bon gouvernement sont atteints. Et même dépassés.

La Conseillère nationale UDC zurichoise Yvette Estermann a déposé une motion demandant l'instauration de la gratuité de l'envoi des bulletins de vote par correspondance lors des scrutins fédéraux, comme c'est d'ailleurs déjà le cas dans plusieurs canons (dont Genève, Zurich et Bâle-Ville) pour tous les scrutins. Selon elle, cette gratuité de l'affranchissement postal, assurée par la Poste ou payée par un sponsor privé, ferait monter la participation de deux points là où les votants doivent payer aujourd'hui eux-mêmes l'affran-chissement postal. Soit 85 centimes ou un franc par votation. Notez bien qu'on peut de toute façon voter partout en Suisse sans payer un timbre postal : en se déplaçant au local de vote de la commune le dimanche matin.  A quoi ça tient, l'exercice des droits politiques, quand même : au prix d'un timbre poste ou de l'écourtement d'une grasse matinée... Ah, il est loin le temps où on se battait pour pouvoir voter... euh, tiens, non, en fait : en Catalogne, on y est toujours...

Commentaires

Articles les plus consultés