Budget 2017 de la Ville de Genève : Hosannah !

Hosannah ! La droite municipale genevoise (sauf le PLR) a décidé mardi soir d'étudier le projet de budget (révisé) du Conseil administratif. Le Conseil municipal va donc pouvoir faire son travail. Dans l'urgence et sans avoir vraiment le temps de le faire correctement pour accoucher d'un budget avant la fin de l'année, mais au moins aura-t-il commencé à bosser. On n'en revient pas. Bon, le premier projet de budget se soldait par un déficit de 20 millions (soit 1,7 % d'un budget de plus de 1,1 milliard...), le second efface ce déficit sans couper dans les prestations, grâce essentiellement à une hausse des rentrée fiscales (d'ailleurs prévisibles, et prévues) -mais qui ne pouvaient être intégrées au projet puisqu'il fallait attendre que le canton les confirme), il devenait difficile de refuser d'entrer en matière sur son étude quand on clamait depuis des années qu'on n'accepterait pas de budget déficitaire, mais cela ne préjuge en rien du résultat du travail (accéléré, puisqu'il devra se faire en moins de deux mois au lieu de quatre) en commission, puisque la droite s'accroche à son exigence fétiche de plusieurs millions de boni annuels, plusieurs dizaines de millions sur une législature... pour n'en rien faire. Comme si cette exigence avait un sens, quand au terme de l'exercice, les comptes affichent, obstinément, un bénéfice (55 millions par an en moyenne décennale). Et puis, de toute façon, la procédure budgétaire en Ville de Genève aboutit depuis deux ans devant le peuple lorsque la droite municipale s'attaque à la solidarité sociale, à la solidarité internationale, au pluralisme culturel...
Quand les bons comptes ne font pas de bons amis

Les bons comptes ne font pas forcément de bons amis : la droite municipale genevoise (et donc le Conseil municipal, où elle est majoritaire quand elle s'agglutine à l'extrême-droite, ce qui a été le cas) avait refusé les comptes 2016 de la Ville de Genève, présentés par le Conseil administratif, tout en admettant qu'ils reflètent fidèlement la réalité, flatteuse, des recettes et des dépenses de la commune -c'est d'ailleurs tout ce qu'on demande à des comptes, quand on ne les confond pas avec un budget. Bon, le refus des comptes municipaux par la droite et l'extrême-droite, il faut bien dire qu'on s'en tamponnait un peu, puisque les comptes allaient être validés par l'autorité de surveillance. Et qu'en plus, ils sont bons, c'est-à-dire que les recettes y excédent les dépenses. Comme depuis quatorze ans (à la seule exception de 2013, du fait de la recapitalisation de la caisse de retraite). Et comme le seront les comptes 2017. C'est de la chance, du pot, de la baraka, maugrée la droite. A ce niveau d'obstination chanceuse et de miracle répétitif, la droite coagulée, qui clame depuis des lustres que la Ville est au bord du gouffre, devrait dénoncer la partialité gauchiste de la chance et la  seule chose que le Conseil administratif pourrait faire pour la satisfaire c'est de lui en dessiner un, de gouffre, de lui mitonner des comptes calamiteux mais factices, avec un trou profond, un gros déficit, une impasse abyssale -enfin, les comptes les plus mauvais possibles. Sans rapport avec la réalité, mais conformes aux fantasmes. Pour soigner le mal par le mal -ou par la mise en scène du mal. Une sorte d'effet placebo. ça peut marcher, sur les malades imaginaires. L'hypocondrie politique, quand ça ne peut plus se soigner, autant l'entretenir.

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