Fonds de tiroir


Nouvel épisode comique dans le feuilleton « Le Maire qu'on voit danser le long des urnes claires » : le MCG porte plainte contre Rémy Pagani dans l'« affaire » de la brochure de présentation des enjeux de la votation municipale du 24 septembre sur les coupes budgétaires opérées par la droite municipale en Ville de Genève, pour « abus d'autorité » (voilà au moins un chef d'accusation que nul ne songera jamais à coller à quelque èmecégiste que ce soit)  et «subsidiairement gestion déloyale des deniers publics» (et pourquoi pas «menaces alarmant la population», c'est bien, « menaces alarmant la po-pulation », non ? Ou alors « compli-cité de formation d'une organisation criminelle » ? ça redonnerait un peu de lustre révolutionnaire à « Ensemble à Gauche »...). Les avocats du MCG expliquent que « Rémy Pagani a «manifestement abusé de sa fonction dans le but d'en tirer un avantage illicite, en l'occurrence politique ». Ce qui n'est pas du tout le but du MCG quand il porte plainte contre Pagani. Parce que là, le MCG, il roule carrément pour le PLR. Par pur dé-sintéressement. Et c'est bô.
Presqu'en même temps qu'on apprenait que le MCG en rajoutait une louche dans la chasse au Pagani lancée par la droite, on apprenait que le Tribunal fédéral, faisant preuve d'une inhabituelle célérité, déclarait irrecevable le recours lancé il y a trois semaines par une trentaine de militants de la gauche de la gauche (qui estimaient que leur liberté de vote avait été violée) contre l'annulation du scrutin municipal du 24 septembre. De toute façon, ce recours n'avait pas empêché le Conseil d'Etat d'ouvrir une procédure disciplinaire contre not'bon Maire. Et même si le recours (auquel Pagani jure ne pas avoir été associé) avait été accepté, ça n'aurait rien changé au report du vote en mars prochain, et encore moins à l'annulation du vote du 24 septembre dernier. Alors vous, on sait pas, mais nous, cette histoire, on commence à trouver qu'elle tire un peu en longueur...

Harcèlement et agressions sexuelles, et même viols, abus et actes sexuels sur des élèves mineures... Tariq Ramadan est, comme tout accusé, présumé innocent jusqu'à ce que la preuve de sa culpabilité ait été ratifiée par la justice et qu'il ait été condamné, mais sauf à emboucher comme ses partisans et son frère Hani, directeur du Centre Islamique des Eaux-Vives, les trompettes de la théorie du complot (sioniste, bien sûr -et sûrement piloté par Strauss-Kahn ?), ou celles de la victimisation (« on profite de cette affaire pour attaquer l'islam et les musulmans », geint le président de l'Union vaudoise des associations musulmanes), on aura quelque difficulté à le prendre pour une blanche colombe, vu le nombre et la convergences des accusations qui pleuvent sur lui depuis quinze jours, alors qu'il ne s'est jamais privé d'enseigner aux femmes musulmanes la valeur de leur pureté et de leur chasteté. Et puis, on a surtout quelque difficulté à comprendre, après les témoignages de quatre de ses anciennes élèves genevoises du Cycle d'Orientation et du Collège (Tariq Ramadan a enseigné à Genève pendant vingt ans, de 1984 à 2004), comment le Département de l'Instruction Publique aurait pu ne pas être alerté, alors que certains témoins de l'époque, autres que les victimes présumées, assurent avoir averti la direction du collège des pratiques de Frère Tariq. Toujours est-il que les deux conseillers d'Etat et la conseillère d'Etat qui ont succédé à André Chavanne à la tête du DIP assurent n'avoir jamais été alertés de quoi que ce soit. Dominique Föllmi assure qu'« aucune rumeur, même la plus légère » n'est remontée jusqu'à lui, Martine Brunschwig Graf également (sinon elle aurait ordonné une enquête, et le cas échéant pris des sanctions et dénoncé les faits, aujourd'hui prescrits,  à la justice et Charles Beer itou). Le DIP, en tout cas à l'époque, c'était Le Monde du Silence de Cousteau ?

Pour se réfugier à Bruxelles, afin d'échapper à la justice espagnole, le président catalan (destitué par Madrid) Carles Puigdemont a rejoint l'aéroport de Marseille par la route. Il aurait pu prendre d'abord le train pour Perpignan, en Catalogne française, et dont la gare a été proclamée centre du monde par le Catalan Salvador Dali. Faut tout leur expliquer, aux indépendantistes...

Les parlementaires fédéraux udécistes romands avaient tenté, le mois dernier, de faire un peu parler d'eux en faisant mine de revendiquer la présidence du groupe UDC aux Chambres fédérales. Faut de poids suffisant et de candidatures cré-dibles, ils y ont renoncé. Et devront se contenter, le 17 novembre, d'essayer de peser dans l'élection du chef, en choisissant l'un des trois candidats (tous alémaniques) qui briguent la place, et d'essayer de faire élire l'un-e des leur à une des quatre vice-présidences du groupe. Eh ouais, quand ça veut pas, ça veut pas...

La commission des naturalisa-tions du Conseil municipal de la Ville de Genève ne nous décevra jamais, comme productrice de petites Genfereien ne méritant pas d'être proposées au classement annuel du comité occulte, mais tout de même capable de nous égayer. Ainsi, l'année dernière, le président PLR d'alors du Conseil municipal avait-il déposé plainte contre X pour violation du secret de fonction, après qu'un article du « Courrier » ait évoqué les conditions dans lesquelles la commission des naturalisations avait donné un préavis défavorable à l'octroi de la nationalité suisse à une candidate coupable de porter un foulard sur sa photo d'identité, de se promener enfoulardée et de travailler sans enlever son foulard. Bon, comme de toute façon les préavis de la commission municipale des naturalisations ne pèsent rien et que tout le monde s'en fout, celui-là n'avait eu aucun effet, mais la plainte avait quand même été déposée. Et comme le Procureur Général, Olivier Jornot, a pour principe, louable, de traiter toutes les plaintes, il a traité celle-là. Comme il se doit. Et après avoir entendu quelques témoins, et une possible accusée, vu le vide sidéral du dossier (et des témoins), il a classé la plainte. Et une bonne chose de faite ! Reste plus qu'à classer la commission elle-même, mais ça, ça risque de prendre un peu plus de temps, vu le nombre de berniques qui s'y accrochent.

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