Fonds de tiroir


Drame dans le commerce de détail helvétique : le 24 décembre de cette année tombe un dimanche. Et le dimanche, la plupart des grands magasins et des centres commerciaux sont fermés en Suisse (sauf ceux des gares et des aéroports). Mais ouverts en France et en Allemagne. Tellement ouverts qu'ils ont prolongé leurs horaires et cassé leur prix pour attirer la clientèle. Or à Genève, selon la Chambre de commerce et d'industrie, 97 % de la population accède à un supermarché français en moins de 15 minutes de bagnole (même ceux qui n'ont pas de bagnole ? faut croire : la CCIG peut pas raconter des conneries, quand même...). Alors, même si les magasins genevois seront ouverts le samedi 23 jusqu'à 20 heures, les mercandiers du bout du lac sont vénères. Le plus curieux, c'est qu'il ne semble venir à l'idée de personne que pouvoir faire ses courses de noël jusqu'à 20 heures le 23 décembre, c'est suffisant. C'est là qu'on voit le niveau d'aliénation consumériste qu'on a atteint. Au point qu'on en finirait même par exiger le retour des fêtes religieuses avec fermeture obligatoire de tous les commerces, et la résur-rection des lois somptuaires calviniste. C'est dire si les sanglots longs des violons du commerce local nous impressionnent...

La droite coagulée meyrinoise (PLR, UDC, MCG -ben ouais, y'a pas qu'en Ville...) voulait lancer un référendum contre le budget municipal, pour faire baisser le centime additionnel (l'impôt communal). Or comme ce centime n'avait pas changé avec l'adoption du budget, le référendum ne pouvait être lancé : la loi exclut en effet tout référendum contre le budget, et n'autorise que des référendums contre des modifications de lignes budgétaires ou du centime additionnel. La droite meyrinoise n'avait donc pas lu la loi. Ni la constitution. Explication d'un udéciste : « on a autre chose à faire que de lire la nouvelle constitution genevoise ». En vigueur depuis quatre ans, quand même. Et de toute façon, l'ancienne constitution (et les lois conséquentes) ne permettait pas non plus de référendum contre le budget. Ouala, ouala. La droite meyrinoise mérite un soutien plein et entier de la droite de la Ville de Genève : dans l'incompétence, elles sont jumelles -celle de la Ville a voté samedi dernier une modification du règlement du Conseil municipal totalement illégale, concernant la désignation des représentants de la Ville de Genève au Conseil d'administration de la Banque Cantonale : elle n'avait sans doute pas non plus « eu le temps de lire la nouvelle constitution » et les lois conséquentes.... Décidément...

Samedi matin, y'avait une séance extraordinaire du Conseil municipal de Genève. Pour rattraper un peu le retard pris dans le traitement de l'ordre du jour. Et à l'ordre du jour, y'avait la pétition  « Le Plaza ne doit pas mourir  », lancée il y a deux ans et demi, demandant à l'exécutif de la Ville de tout faire pour empêcher la démolition du cinéma. Et Donc, le Conseil municipal s'est prononcé sur la pétition.... et a décidé sans même en débattre, de la soutenir... et on n'était même pas là pour l'y inviter. Ah ben, après tout, c'est peut-être mieux qu'on soit pas là quand une de nos propositions passe en débat, ça lui donne des chances qu'elle n'aurait pas si on intervenait. On est bien peu de choses, quand même...
Lors de la même séance extraordinaire (à tous points de vue) du Conseil municipal, la pétition du PS visant à annuler les jetons de présence des commissaires siégeant à la commission des naturalisations a été classée par une large majorité. Dans la mesure où le fonctionnement de cette commission a été reconnue illégal, que de toute façon, même si elle fonctionnait légalement, ce qu'elle produit (des propositions de préavis sur les dossiers de naturalisation) n'aurait toujours aucun effet et que les mesures visant à la supprimer se font attendre, les socialistes ont proposé aux ferventes et fervents défenseurs de cette commission de siéger bénévolement. C'est pour ça qu'on nous aime : on est capables de rêver à voix haute.

Un conducteur des TPG sur sept était en arrêt maladie (ou en arrêt pour une autre raison) le 1er décembre dernier, a calculé (mais pas annoncé) la régie, qui, une fois cette proportion rendue publique, évoque un chiffre « ponctuel », et précise que son taux global d'absentéisme, calculé sur l'ensemble de son personnel (dont les deux tiers sont des conducteurs et conductrices) est de 9 %, soit plus du double de l'absentéisme moyen en Suisse (4 %), et largement plus que ce taux aux Transports publics lausannois (5,32 %) ou dans l'ensemble de la branche (7 %). Le 1er décembre, tous les contrôleurs des TPG (sont jamais malades, eux ? dommage...) ont été réquisitionnés pour remplacer les conducteurs. Qui devraient donc s'annoncer malades plus souvent : on avancerait ainsi paisiblement et sans débat vers la gratuité des transports publics.

En 2018, la grève générale suisse fêtera son centième anniversaire. Il y a cent ans, 250’000 travailleurs et travailleuses en grève ont marqué l’histoire suisse de manière déterminante. Les neuf reven-dications alors énoncées ont tracé le chemin de la Suisse tout au long du 20ème siècle. Il est temps maintenant, un centenaire plus tard, de mettre en place les revendications pour le siècle à venir. La Jeunesse Socialiste suisse a ouvert un site internet participatif pour recueillir les propositions : c'est sur
https://generalstreik-reloaded.ch/fr/

On se permet de vous recommander le dernier numéro, exceptionnel-lement quadrilingue (vu l'enjeu) du magazine « Culture enjeu », qui porte sur l'initiative « No Billag » ... En français, en allemand, en italien et en romanche, on vous dit en quoi il importe que cette initiative purement mercantiliste soit refusée le plus nettement possible.
 
http://www.cultureenjeu.ch/

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