Fonds de tiroir


La salle des séances du Grand Conseil et du Conseil municipal de Genève, dans l'Hôtel-de-Ville, devant être rénovée, le parlement cantonal et le parlement communal genevois vont devoir se réunir ailleurs. Et ils ont choisi. Le Grand Conseil siègera dans une salle de l'Union internationale des télécommunications, et le Conseil municipal dans une salle de l'Organisation météorologique mondiale. Alors, hein, qui c'est qui fait la pluie et le beau temps à Genève, hein ?

Lors de sa séance de son comité du 14 décembre dernier, la Communauté genevoise d’action syndicale (CGAS) a décidé à l'unanimité moins 1 voix et 1 abstention) d’exclure la Société des employés de commerce (SEC), qui a signé (seul syndicat à le faire) une convention collective de travail avec les associations patronales genevoises du commerce de détail, qui avaient refusé de négocier avec les syndicats SIT et Unia, signataires de la précé-dente CCT et qui comptent le plus de salariés du commerce de détail dans leurs rangs. La CGAS a appris que la section locale de la SEC a été totale-ment contournée par la centrale suisse, et n’a même pas été informée par ladite centrale de la possible conclusion d’une CCT locale... La démocratie syndicale, ça doit mal se traduire en suisse-allemand. La CGAS adresse en outre un message aux autorités politiques genevoises : « les syndicats ne se laisseront pas imposer des CCT au rabais négociées en catimini par des structures ultra-minoritaires afin d’exclure les syn-dicats combatifs » et « une éventuelle extension de la CCT signée entre la SEC et les représentants patronaux signifierait concrètement une décla-ration de guerre et ne manquerait pas d’avoir des répercussions tant sur le partenariat social que le tripartisme bien au-delà du secteur du commerce de détail ». C'est assez clair, ou il faut qu'on traduise ?

Le président de la section « jeunes » de l'UDC neuchâteloise a démis-sionné de toutes ses fonctions politiques, y compris de celle de con-seiller général (conseiller municipal, quoi) à La Chaux de Fonds, après qu'aient été révélées ses accointances néonazies, attestées par le fier tatouage sur tout son avant bras : la devise des SS, «Meine Ehre heisst Treue». Commen-taire du président de l'UDC suisse, Albert Rösti : « les idées d'extrême-droite n'ont rien à faire à l'UDC ». Qui comme chacun sait est un parti centriste totalement étranger à la xénophobie et au racisme. Même qu'on se demande comment elle a fait, l'UDC, pour siphonner toute l'extrême-droite suisse et attirer à les électeurs et les membres des «Dé-mocrates Suisses» (l'ex Action Natio-nale) ou du Parti des Automobilistes. Un hasard, sûrement. Ouais, ça doit être ça, un malencontreux hasard.

Le 9 décembre, on avait Conseil Municipal, à Genève (un samedi matin, putain...). Et la droite coagulée dudit Conseil municipal (l'addition chimérique du PDC, du PLR, de l'UDC et du MCG) a réussi à faire intégrer dans le règlement du Conseil une petite merveille : une disposition qui fait « élire » par le Conseil admi-nistratif (qui n'élit personne) les représentants de la Ville de Genève à la Banque cantonale, et en même temps les fait « désigner » par le Conseil municipal (à qui la loi ne donne pas cette compétence), « en respectant les forces politiques présen-tes dans le délibératif » (qui compte sept groupes politiques alors qu'il n'y a que deux représentants à désigner...), et tout ça, « dans la mesure du pos-sible » en procédant à une désigna-tion « égalitaire ». Egalitaire entre qui et qui ? les gros et les maigres, les grands et les petits, les vieux et les jeunes, les chevelus et les chauves ?  Le Conseil municipal de la Ville de Genève, c'est le salon du bricolage.

Il y a une vingtaine d'années, seul-e un-e conseiller-e municipal-e sur quatre démissionnait en cours de mandat. Lors de la dernière «législa-ture» municipale  (2011-1015), la majo-rité des élu-e-s municipaux et pales ont renoncé à leur siège. Les conseils muni-cipaux les plus frapopés par cet esca-pisme sont ceux d'Onex et de Vernier, et les partis les plus touchés sont l'UDC (65 % de départs) et le MCG (63 % de départs). On s'en fout, on est en Ville de Genève et au PS (36 % de départs) et on y est bien. Et faut pas croire que ce sont les meilleurs qui partent les premiers. Même qu'y'en a qu'on est contents de voir les talons.

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