Fonds de tiroir


Demain, jeudi, la Catalogne élira son parlement. Qui élira son gou-vernement. Des élections régionales qui sont devenues un enjeu natio-nal, pour toute l'Espagne, et même international, pour toute l'Europe. Samedi dernier, dans une école de Barcelone qui fut un local de vote lors du référendum sur l'indépen-dance assez brutalement réprimé par le gouvernement de Madrid, le 1er octobre, not'bon Maire, Rémy Pagani, répondant à une invitation personnelle, et ne s'exprimant donc pas en tant que Maire mais en tant que militant, a apporté dans un discours public son « soutien plein et entier au processus démocratique et au mouvement social qui s'est manifesté dans le référendum » catalan. Et évidemment, ça a fait râler la droite genevoise (appa-remment, la droite catalane et espagnole, elle, s'en fout), moins cependant pour ce que Pagani a dit (et avec quoi on est d'accord) mais parce que c'était Pagani qui le disait. Faut se résigner, les uns et les autres : nous à ce qu'on ne changera pas la droite genevoise, et la droite genevoise à ce que Pagani ne changera pas. ça doit être ça, la permanence des choses...

Comme chaque année, « Le Temps » et la « Neue Zürcher Zeitung » ont classé sur une échelle gauche-droite, selon une étude de l'institut Sotomo et en fonction de leurs votes, les parle-mentaires fédéraux. Tout à droite (paraît que faut pas dire extrême-droite, mais quand même, c'est bien là qu'ils sont...), on trouve l'udéciste bernois Erich Hess (avec un positionnement maximal à droite, 10 sur 10), et tout à gauche (on peut dire extrême-gauche ? on peut...), la socialiste bâloise Silvia Schenker (avec un position à gauche de 9.9 sur 10). Au centre absolu (avec un position-nement de 0 sur 10 à droite et de 0 sur 10 à gauche), le PDC tessinois Fabio Regazzi. Ce paysage politique est marqué par une plus grande cohérence interne des groupes  : les dissidences marquées (genre Jean Ziegler au sein du groupe socialiste, ou Gilles Petitpierre au sein du groupe radical, ou Monique Bauer-Lagier au sein du groupe libéral pour ceux qui ont l'âge et la mémoire de s'en souvenir) se font rares. On note cependant que le «popiste» neuchâ-telois Denis de la Reussille, unique représentant aux Chambres fédérales de la « gauche de la gauche » estampillée comme telle (par elle-même), se retrouve plus à droite, et la Verte genevoise Lisa Mazzone plus à gauche, que la plupart des socialistes. On note aussi que le petit groupe du PBD, scission de l'UDC, est bien ancré à la gauche du PDC. Accessoirement, ce classement effectué en fonction des votes des parlementaires permet de vérifier leur assiduité, et a contrario leur absentéisme, et que le Conseiller national le plus absent est l'UDC zurichois Roger Koeppel, supposé avoir été le mieux élu de tous les parlementaires suisses. Il a donc été élu pour des prunes. Même qu'on se demande comment il a fait pour re-marquer que sa collègue de parti Céline Amaudruz portait suvent des jupes courtes et des tailleurs moulants -mais bon, hein, les fantasmes, ça n'a pas besoin voir la réalité pour être nourris... Plus sérieusement, et plus politiquement, on notera que la gauche de la gauche de l'échiquier (les dix parlementaires les plus à gauche) n'est occupée que par des socialistes, et la droite de la droite (les dix, vingt, trente, quarante, cinquante et soixan-te parlementaires les plus à droite) que par des udécistes. Au moins comme ça, les choses sont claires, non ?

L'« affaire Yannick Buttet » ayant trouvé une sorte de « conclusion provisoire » avec la démission du principal intéressé de ses mandats politiques, on peut, avec la socialiste vaudoise Géraldine Savary ou la psychologue Véronique Ducret, se demander pourquoi les hommes qui étaient au courant du comportement du démo-chrétien valaisan, voire en avaient été témoins, se sont tus. Réponses assez faux-derche des PLR genevois Hugues Hiltpold (« ce n'est pas aux hommes à prendre les devants») et valaisan Philippe Nantermod (« c'est à la victime d'en décider »). Sauf que quand ce sont les femmes qui « prennent les devants » et que les victimes « décident », on le leur reproche, comme l'ont reproché à l'udéciste genevoise Céline Amaudruz plusieurs de ses collègues de parti...

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