Fonds de tiroir


Le conseiller national valaisan Yannick Buttet, vice-président du PDC, président (Maire) de Colombey-Muraz, pressenti pour le Conseil des Etats en 2019 (là, en tout cas, c'est râpé...) colonel à l'armée et grand défenseur de la famille traditionnelle (monogame, hétéro et procréatrice) s'est fait choper par la police dans le jardin d'une ancienne maîtresse (membre elle aussi du PDC) qu'il harcelait. A Berne, des journalistes et des politiciennes confirment de nombreux « actes inappropriés » et les « pulsions sexuelles incontrôlées » du bonhomme. Y'a pas à dire, le PDC se modernise, et le dialogue inter-religieux progresse, les cathos conser-vateurs ont désormais leur Ramadan -mais on souhaite tout de même à Buttet de prendre un défenseur moins caricatural que celui de Frère Tariq.

En 2016, 36.8% de la population suisse résidente permanente de 15 ans ou plus est issue de la migration, c'est-à-dire est soit de nationalité étrangère soit naturalisée – à l’exception des personnes nées en Suisse (et n'y ayant donc pas immigré) et dont les deux parents sont nés en Suisse (et n'y ayant donc pas immigré non plus) ainsi que les Suisses de naissance dont les deux parents sont nés à l’étranger. Par rapport à 2015, cela représente une augmentation de près de 3%. La population non issue de la migration a quant à elle subi une faible di-minution de -0,2%). Et alors ? Alors tant pis pour ceux que ça empêche de dormir, mais la Suisse attire...

Selon une étude allemande, le nombre d'insectes volants a diminué de 76 % ces 25 dernières années (du moins dans les 63 aires naturelles allemandes où l'étude a été faite), et même de 85 % au milieu de l'été. Cette baisse considérable risque d'avoir des conséquences catastrophiques, en affamant les animaux insectivores et en réduisant la pollénisation des plantes. En 30 ans, le nombre d'hirondelles en Europe occidentale a ainsi baissé de 80 %, et les oiseaux liés à un milieu naturel précis (comme l'alouette des champs) sont également moins nombreux. En revanche, ceux capables de s'adapter à différents milieux, y compris des milieux urbains, comme le pigeon ramier ou la mésange charbonnière, sont en expansion. Quant aux causes de cette réduction specta-culaire du nombre d'insectes vo-lants, les auteurs de l'étude sont perplexes : aucune ne s'impose, mê-me pas la réduction de la diversité végétale -qui pourrait tout aussi bien être une conséquence qu'une cause de la disparition des insectes. Le réchauffement climatique, l'urbanisation,  la pollution, les usages agricoles, en particulier celui des herbicides et des insecticides ont aussi des effets, mais aucun n'est suffisant pour expliquer le déclin des insectes volants.  Ben, peut-être qu'il faudrait rétablir quelques marais, quelques zones d'eau stagnante et remettre quelques nants à l'air libre. Enfin, on va quand même pas pleurer sur la mort des mouches à merde et des moustiques à palu... des abeilles, oui, parce que c'est sympa, une abeille, et que ça donne du miel, et que le Pépé était apiculteur, et qu'on aimait bien Maya l'abeille. A quoi elle tient, quand même, notre fragile conscience écolo...

Confirmation bienvenue par la justice vaudoise de ce que condamner la politique de l'Etat d'Israël, ce n'est pas une manifestation d'antisémitisme, et que le qualificatif « antisémite » est bel et bien, dans ce cas diffamatoire : le 21 septembre dernier, le Ministère public vaudois a donné aison au journaliste belge Michel Collon, qui avait porté plainte contre un internaute le qualifiant d'« anti-sémite » au prétexte d'une conféren-ce que Collon devait tenir à Lausanne. L'antisémitisme (soit le racisme anti-juif, ou plutôt la judéophobie) étant un délit puni par la loi, en accuser quelqu'un doit pouvoir être prouvé, et ne pas reposer uniquement sur l'amalgame entre une opposition à la politique de l'Etat d'Israël et une manifestation d'antisémitisme (ce même raisonnement pouvant s'appliquer à tout amalgame du même genre, par exemple entre une condamnation de la politique saoudienne et une manifestation d'islamophobie.). Bref, on a fait un petit pas pour sortir d'une confusion navrante, et comme on n'en fait pas souvent, de ces petits pas, on salue celui-là.

Friture entre les Verts et le PS à Fribourg : la démission de la Conseillère d'Etat Verte Marie Garnier ouvre une élection complémentaire, le 4 mars prochain. Les Verts ont une candidate : la députée Sylvie Bonvin-Sansonnens. En face, l'UDC présentera probablement un candidat, le PLR peut-être aussi. Un siège de gauche à défendre, on se dit que la gauche va partir unie pour le défendre -ben non : la Conseillère nationale du PS Valérie Piller Carrard a annoncé sa candidature à la candidature, et elle est soutenue par le président (fribougeois) du PS suisse, Christian Levrat, par ailleurs Conseiller aux Etats. Bon, faut dire que si sa camarade conseillère nationale est élue Conseillère d'Etat, elle sera remplacée au Conseil national par le « vient ensuite » de la liste socialiste, qui n'est autre que le beau-fère et copain d'enfance de Levrat, ce qui fait jaser. Mais c'est quand même pas une excuse pour se tirer dans les pattes. Et on tombera d'accord avec la JS fribourgeoise, qui dénonce les petits calculs politiciens derrière les protestations de bonne foi du genre «on veut assurer ce siège de la gauche et on est mieux placés que les Verts pour ça ». Si la gauche fribourgeoise se met à être aussi idiote que la gauche genevoise, on n'est pas sorti de l'auberge (des Adrets). Surtout si c'est le PS qui joue les diviseurs : au moins, à Genève, on ne s'envoie pas des candidates et candidats les uns contre les autres, mais à côté les uns des autres. Est-ce qu'il se serait trop goinfré ces dernières années, avec un président du PS suisse et un Conseiller fédéral, le PS fribourgeois? ça tiendrait alors de la digestion difficile... La politique, des fois, c'est comme la double crème de Gruyère : ça pèse.

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