Votation municipale du 4 mars sur les Fêtes de Genève : On se calme, on réfléchit, et on vote !


On vote en Ville le 4 mars prochain sur une initiative populaire "pour des Fêtes de Genève plus courtes et conviviales", à laquelle le Conseil municipal oppose un contre-projet. Et cette initiative fait peur : pour ses adversaires, sont acceptation signerait carrément la fin des festivité estivales genevoises. Or une initiative municipale n'est pas immédiatement, et intégralement, exécutoire : si elle est acceptée en votation populaire, le Conseil administratif a six mois pour présenter au Conseil municipal un projet de délibération allant dans son sens, sans forcément la reprendre intégralement, et le Conseil municipal six mois de plus pour se prononcer sur ce projet, l'accepter, l'amender ou le refuser. Et c'est seulement dans l'hypothèse où ces délais ne seraient pas tenus et qu'au bout d'un an aucun projet de délibération n'était accepté par le Conseil municipal que l'initiative entrerait en vigueur sous la forme où elle avait été votée par le peuple. Alors on se calme, on réfléchit... et on vote pour l'initiative : elle est l'expression d'un mécontentement général de la population à l'égard de ce que son devenues les Fêtes de Genève, et elle donne un mandat clair aux conseils de la Ville, à eux de le respecter intelligemment.

Les Fêtes de Genève, ça va être leur fête...

Dire que les Fêtes de Genève, du moins sous leur forme (ou leur déforme) actuelle, ont du plomb dans l'aile est un euphémisme : quelle que soit l'issue du vote du 4 mars prochain, elles sont condamnées. En effet, tant l'initiative populaire lancée pour les réduire à 7 jours et les rendre plus conviviales, que le contre-projet adopté par le Conseil municipal pour les réduire à onze jours, en changeront le programme et les ambitions. Et si ni l'initiative ni le contre-projet n'était accepté en vote populaire, il n'y aurait tout simplement plus du tout de Fêtes estivales de ce genre à Genève, le statu quo étant intenable : plus personne, d'ailleurs, ne le défend, sauf peut-être des hôteliers dont "l'attachement envers les Fêtes de Genève tient du fétichisme", assène Pierre Brunschwig, président du groupe Bon Génie, qui poursuit : "Le problème n'est pas d'assurer une animation durant les Fêtes mais d'offrir des événements de qualité durant tout l'été" -ce que la Ville assure d'ailleurs déjà, par des concerts de toutes les sortes de musique au parc des Eaux-Vives, et par du théâtre à l'Orangerie... et ce que l'initiative soumise au vote populaire lui demande précisément de faire, puisqu'elle sait le faire... Même Pierre Maudet propose à l'Etat (c'est lui...) de prendre le contrôle des Fêtes et de Genève Tourisme (que finance d'ailleurs déjà une taxe touristique prélevée par l'Etat).

Que la Ville organise elle-même les Fêtes lui coûtera de l'argent ? Oui, sans doute. Comme lui en coûte la Fête de la Musique. Mais des Fêtes d'une semaine, comme le propose l'initiative, seront d'ailleurs moins coûteuses et plus faciles à organiser que des Fêtes de deux ou trois semaines comme les dernières, ou de onze jours comme celles que propose le contre-projet. Et de toute façon, après les déficits successifs des éditions 2016 (un trou de six millions) et 2017 (un trou de plus de 3 millions) organisées par Genève Tourisme, on n'accordera pas grand crédit à l'argument financier. Et après le limogeage par Genève Tourisme de son propre directeur et du responsable des Fêtes, on n'accordera pas plus de crédit à l'hypothèse d'une compétence privée supérieure à la compétence publique dans l'organisation de ce genre de manifestations.

Quel que soit le résultat du vote du 4 mars, ça va donc être leur fête aux Fêtes. Parce que plus personne ne veut rééditer les expériences fâcheuses de ces dernières années, que les soutiens au contre-projet s'effilochent (le PLR et les Verts ont tourné casaque), que tout le monde reconnaît qu'il faut reprendre le dossier au départ et repenser les Fêtes. Dès lors, mieux vaut que le choix populaire, dans un mois, soit clair. Et cela, seule l'initiative le propose.

Commentaires

Articles les plus consultés