Fonds de tiroir


Autopub : Notre indispensable manuel de survie des socialistes en milieu hostile, « Le socialisme, ou comment NE PAS s'en débarrasser », vient de sortir. Il est publié par les éditions de l'Aire. Qui viennent de sortir le premier bouquin de Didier Burkhalter, « Enfance de terre ». On est très flatté d'avoir le même éditeur qu'un ancien président de la Confédération. Mais faut rien en déduire quand à nos ambitions personnelles : on ne rêve que d'être le gourou de toute la gauche, c'est moins fatigant et on peut se contenter d'une autoproclamation. Qu'on trouvera donc dans toutes les bonnes librairies, et même quelques mauvaises, qu'on pourra commander directement à l'éditeur (http://www.editions-aire.ch/)  et dont on pourra discuter  au Salon du Livre MERCREDI 25 AVRIL de 16 à 18 heures au stand des Editions de l'Aire. Si le fond de l'Aire ne vous effraie pas.
couverture
      bouquin PH
       
Le nouveau Rapport d'Amnesty International 2017/18 met en garde contre la rhétorique de haine et d'exclusion qui se met en place à travers le monde, avec des consé-quences dramatiques pour les droits humains. La discrimination à l'égard des minorités et la diffamation à l'égard des réfugié·e·s, des migrant·e·s et des immigré·e·s menacent de devenir la norme dans de nombreux pays. De moins en moins d’États sont prêts à défendre les droits humains, note l'ONG. Au contraire, des gouvernements font marche arrière et balaient du revers de la main les conquêtes si diffici-lement obtenues au cours des derniè-res décennies. On ne compte plus les tentatives de manipuler l’opinion publique par des «fake news». Des politicien·ne·s de premier plan remet-tent en question les institutions étab-lies pour la protection des droits humains. Amnesty observe cepen-dant des évolutions encourageantes: Des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue à travers le monde pour protester contre les politiques d'exclusion de leurs gouvernements. S'agissant de la Suisse le Rapport critique les dur-cissements continuels de la politique d'asile, notamment en ce qui concerne les renvois de requérant·e·s d'asile. Il met également en garde contre les initiatives populaires qui violent les droits humains et remet-tent en question les normes internationales, comme «l'initiative sur l’autodétermination». Les nou-velles lois antiterroristes pourraient entraîner des atteintes massives aux droits et libertés individuelles sont également une source de préoccupation. www.amnesty.ch/fr/sur-amnesty/publications/rapport-amnesty/annee/2017-2018/

Mercredi soir, au Conseil municipal de la Ville de Genève, pendant deux heures, on a entendu la droite muni-cipale sangloter « aime-nous » sous les fenêtres de Sandrine Salerno. C'était déchirant. Et un peu ridicule. Et ça a abouti à l'adoption par la droite coagulée (PLR, UDC, PDC, MCG) d'une motion sans conséquence autre que la remise dans quelques mois d'un rapport du Conseil administratif qui dira pourquoi il n'a rien fait et ne fera rien de ce que la motion demande. La droite reprochait au Conseil admi-nistratif en général et à Sandrine Salerno en particulier de ne pas chercher à trouver une « majorité poli-tique » sur le budget de la Ville. Trois jours après que le Conseil admi-nistratif l'ait précisément trouvé cette majorité politique, dans les urnes, sur son propre projet de budget (et pas le machin bidouillé par la droite), c'est assez farce. Farce doublée d'une autre, quand le PLR exige que la Ville augmente sa subvention au Grand Théâtre « pour couvrir ses besoins fi-nanciers actuels ») alors que le PLR a été à l'origine du refus du Grand Conseil d'accorder une subvention régulière à l'Opéra. La petite main PLR municipale bouchant les trous creusés par la grosse main PLR can-tonale : ça doit être ça, la conception PLR de la répartition des tâches culturelles entre la Ville et le canton...

A Zurich, la gauche a brillamment remporté les élections municipales de dimanche dernier : l'exécutif commu-nal reste très majoritairement (six sièges sur neuf) à gauche, la maire socialiste Corine Mauch a été large-ment réélue, une deuxième Verte entre à l'exécutif, une  Verte libérale y remplace un PDC non réélu, le mé-diatique PLR Filippo Leutenegger n'est réélu qu'en septième position et l'UDC  (lourdée de l'exécutif de la Ville il y a 28 ans) rate son retour. Au Conseil municipal, les trois listes de gauche (PS, Verts, Alternatifs) progres-sent, au détriment du PDC (qui paie la facture de son alliance à droite, et est carrément exclu du parlement communal) et de l'UDC, le PLR se consolant en stagnant. La première ville de Suisse reste à gauche, comme toutes les villes suisses de plus de 100'000 habitants, n'en déplaise à la droite municipale genevoise, seule à croire qu'elle est majoritaire (avec un siège sur cinq à l'exécutif...). Prosit !

Bouleversement politique : Papy Blocher a cédé sa place à sa fille à la direction de l'UDC. Et ça change quoi ? Ben, rien. Magdalena Martullo était déjà Conseillère nationale, elle avait déjà repris la direction de l'entreprise familiale, elle est mil-liardaire comme Papy et elle entre à la direction de l'UDC parce qu'elle veut comme Papy « que l'UDC reste forte au niveau national et combatte l'accord institutionnel » avec l'Union Européenne. Mais quand même : la famille Blocher est nettement moins marrante que la famille Le Pen.

L’année 2017 se caractérise par une augmentation des décès en Suisse, comme d'ailleurs en France et en Italie, constate l'Office fédéral de la statistique. En 2017, le nombre de décès s’est élevé en Suisse à 66 600 contre 65 000 en 2016 (+2,4%). Le Tessin, Bâle-Ville, Grisons, Schaffhouse, Uri, Soleure et Glaris enregistrent même plus de décès que de naissances (il s’agit de cantons où la part des personnes âgées a généralement dépassé celle des jeunes. Des cantons de vieux, quoi). Le nombre de décès a été particu-lièrement élevé au mois de janvier, lors de l’épisode grippal: 7500 décès ont été enregistrés contre une moyenne de 6000 cas entre 2010 et 2016. Ils concernaient presque exclu-sivement des personnes de 65 ans ou plus. En raison du plus grand nombre de décès et du recul des naissances (85 000 bébés sont nés en 2017, soit 2900 et 3,3 % de moins qu’en 2016), l’accroissement naturel diminue et s’établit à 18 400 (–19,7%). De ce fait, il ne contribue que de façon moindre à la croissance démographique, assurée pour l'essen-tiel par l'immigration. Comme d'ailleurs l'équilibre des générations et le rapport entre population active et population rentière. Ben ouais, faut s'y faire : sans les métèques, on vivrait dans un gigantesque EMS.

A l'occasion de la Journée de lutte des femmes, le 8 mars, un « groupement spontané interpartis de femmes élues, candidates, militantes » a lancé un appel « Changeons de vision, chan-geons nos institutions ! ». Elles consta-tent la sous-représentation des femmes dans les parlements : 32 femmes et 168 hommes au Conseil national, 30 % de femmes (en moyenne) dans les conseils municipaux, 26 femmes et 74 hommes au Grand Conseil genevois... alors que les femmes constituent 51,2 % de la population résidente du pays. Mais le sexisme structurel (répartition iné-gale des tâches familiales et ména-gères), ordinaire (les préjugés, les idées reçues, les critiques sur les apparences physiques ou les traits de personnalité) et hostile (le harcèlement moral et sexuel, les propos dépréciatifs, voire les agressions) perdure. Le groupement exige « 50 % de femmes dans les parle-ments tous niveaux politiques confon-dus » et donc 50 femmes au Grand Conseil. Il y a d'ailleurs largement assez de candidates pour cela. Sauf qu'il vaudrait mieux si l'objectif de la parité est atteint (mais à plus forte raison s'il ne l'est pas) que les candidates élues défendent réellement, une fois élues, les causes de femmes. Et ne votent pas, par exemples, pour le relèvement de l'âge de la retraite des femmes, contre la prise en compte des violences sexuelles dans la procédure d'asile, contre les mesures permettant de concrétiser le principe de l'égalité salariale, contre les congés parentaux partagés...

Nouvelles du meilleur des mondes possibles, le nôtre : selon l'OIT et l'UNICEF, 218 millions d'enfants (entre 5 et 17 ans, mais la moitié d'entre eux ont moins de 12 ans) sont mis au travail dans le monde, dont 152 millions (88 millions de garçons, 64 millions de filles) pour effectuer des tâches d'adultes (dangereuses dans près de la moitié des cas). Un enfant sur dix travaille donc , avec de fortes variations selon les pays, les régions, les secteurs. 71 % des enfants mis au travail le sont dans l'agriculture, 17 % dans les services, 12 % dans l'industrie. Les enfants représentent 4,1 % de la main d'oeuvre en Europe et en Asie centrale, 5,3 % dans les Amériques, 7,4 % en Asie (hors Asie centrale) et en Océanie, et 19,6 % en Afrique. Le meilleur des mondes possibles, on vous dit (« No alternative » disait Thatcher...). Ben vivement le monde impossible, avec des enfants qui jouent et qui vont à l'école, alors...

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