Fonds de tiroir
Mardi soir, au Conseil Municipal, la majorité a refusé de renvoyer en
commission, pour étude et débat, notre proposition de soutien au comité
occulte qui célèbre chaque année la meilleure Genferei (la bourde
genevoise de l'année, quoi). Navrant refus. D'autant qu'on s'était
assuré du soutien de la Chancellerie d'Etat : elle avait intégré dans la
brochure officielle de présentation et d'explication de l'élection du
Conseil d'Etat, le 15 avril, un bulletin factice pour illustrer comment
voter pour l’Exécutif. Ce bulletin comportait des références à des
listes de partis ou d'alliances, les unes correspondant réellement à des
partis ou des coalitions en lice, les autres purement fantaisistes,
d'autre encore incluant certains candidats et pas d'autres. Certains
noms de candidats sont mis en évidence, d'autres sont oubliés. Du coup,
des partis réclament carrément l’annulation de l’élection, alors que la
Chancellerie évoque une «maladresse», plaide la bonne foi et corrige la
version en ligne du document, sans le faire de la version papier en
cours d'expédition (mais sur laquelle le document contesté est presque
illisible). Sur la version en ligne, la Chancellerie a remplacé les noms
de candidats réels par des noms fantaisistes (et, faut bien le dire,
assez rigolos) : Jean Tenrien pour Pierre Maudet, Vincent Timetre pour
Luc Barthassat, Lucie Faire pour Sandrine Salerno… Mais ça ne calme pas
certains, au contraire : l’UDC Yves Nidegger, ignoré sur le bulletin
fictif, considère que « L’élection est viciée » car il y a « inégalité
de traitement entre les candidats » à son détriment. « Genève en Marche
» parle de déni de démocratie et annonce un recours, la « Liste pour
Genève » n'hésite qu'en raison des délais de recours et des frais. Mais
voilà : cet épisode ne suffit pas au Conseil municipal comme argument
pour soutenir la célébration des Genferei. Alors, ça sert à quoi que le
canton se décarcasse pour dépasser la Ville dans ce concours
prestigieux, hein, on vous le demande ?
Tous les pays représentés au sein du Conseil des droits de l'Homme des Nations Unies doivent se soumettre à un examen périodique de leur engagement à les respecter, et de la concrétisation de cet engagement. La Suisse doit donc comme les autres s'y soumettre. La plate-forme des ONG pour les droits humains, qui regroupe 80 organisations, a commenté le rapport rendu par la Suisse. En résumé : c'est bien, mais peut mieux faire. C'est bien : la constitution d'une institution nationale des droits humains, indépendante mais financée par l'Etat, et la mise en place d'un mécanisme, lui aussi indépendant, de plainte pour les victimes de violences policières. Mais peut mieux faire : l'interdiction de la torture ne fait encore l'objet d'aucune législation fédérale spécifique, le droit est lacunaire s'agissant des violations des droits humains par des entreprises suisses à l'étranger. Pas un mauvais bilan, au final. Mais quand même : que la Suisse soit traitée comme n'importe quel autre Etat, y'en a sûrement qui trouvent ça humiliant, vu qu'y en a point comme nous. Ben non, c'est pas humiliant : c'est ça, l'égalité des droits et des devoirs, Et ouala, les droits-de-lhommistes, tout de suite les grands mots...
Quatre mois après avoir, dans la «Tribune (encore) de Genève», dénon-cé des abus commis par Tariq Ramadan lorsqu'il était professeur au Collège de Genève dans les années '80 et '90 du siècle dernier, quatre de ses anciennes élèves saluent la décision de la Conseillère d'Etat Anne Emery-Torracinta d'ouvrir une enquête indé-pendante, autour du cas Ramadan, mais pouvant également porter sur d'autres cas. Certes, elles regrettent que l'enquête n'ait pas été décidée plus tôt, mais leurs témoignages eux-mêmes ont été rendus 30 ans après les faits qu'elles ont dénoncés -personne n'ayant d'ailleurs, au moment de cette dénonciation, réclamé une enquête. Plus problématique a été l'inaction de la direction du Collège où enseignait Ramadan, qui semble s'être contentée des dénégations du professeur et n'avoir jamais entendu la jeune fille. Les quatre femmes espèrent donc que l'enquête annoncée par la Conseillère d'Etat fera la lumière sur les « manquements » de l'institution et permettra d'éviter d'autres abus, l'une d'entre elles ajoutant qu'«aujourd'hui encore, beaucoup trop d'enseignants minimi-sent ce sujet ». En France où des plain-tes pour viol ont été déposées contre Ramadan, c'est l'une des plaignantes, celle qui a osé s'exprimer à identité découverte, qui fait l'objet d'attaques des partisans de l'islamiste. Lequel est du coup encore un peu plus enfoncé par son défenseur genevois, Marc Bonnant, qui se moque des « femmes qui ont dénoncé, cachées derrière votre journal, Tariq Ramadan ». Vu ce que se prend comme menaces et in-jures celle qui a osé dénoncer à visage découvert les pratiques sexuelles du gourou, il valait mieux pour elles que les autres prennent un minimum de précautions... Quitte à se « cacher » derrière un journal, ce qui vaudra d'ailleurs toujours mieux que se cacher derrière un Bonnant, qui déclare à la «Tribune» que Ramadan aura « éveil-lé les consciences et permis de ren-forcer la vigilance », ce qui, implici-tement revient à admettre qu'il a bien commis ce dont il est accusé...
Tous les pays représentés au sein du Conseil des droits de l'Homme des Nations Unies doivent se soumettre à un examen périodique de leur engagement à les respecter, et de la concrétisation de cet engagement. La Suisse doit donc comme les autres s'y soumettre. La plate-forme des ONG pour les droits humains, qui regroupe 80 organisations, a commenté le rapport rendu par la Suisse. En résumé : c'est bien, mais peut mieux faire. C'est bien : la constitution d'une institution nationale des droits humains, indépendante mais financée par l'Etat, et la mise en place d'un mécanisme, lui aussi indépendant, de plainte pour les victimes de violences policières. Mais peut mieux faire : l'interdiction de la torture ne fait encore l'objet d'aucune législation fédérale spécifique, le droit est lacunaire s'agissant des violations des droits humains par des entreprises suisses à l'étranger. Pas un mauvais bilan, au final. Mais quand même : que la Suisse soit traitée comme n'importe quel autre Etat, y'en a sûrement qui trouvent ça humiliant, vu qu'y en a point comme nous. Ben non, c'est pas humiliant : c'est ça, l'égalité des droits et des devoirs, Et ouala, les droits-de-lhommistes, tout de suite les grands mots...
Quatre mois après avoir, dans la «Tribune (encore) de Genève», dénon-cé des abus commis par Tariq Ramadan lorsqu'il était professeur au Collège de Genève dans les années '80 et '90 du siècle dernier, quatre de ses anciennes élèves saluent la décision de la Conseillère d'Etat Anne Emery-Torracinta d'ouvrir une enquête indé-pendante, autour du cas Ramadan, mais pouvant également porter sur d'autres cas. Certes, elles regrettent que l'enquête n'ait pas été décidée plus tôt, mais leurs témoignages eux-mêmes ont été rendus 30 ans après les faits qu'elles ont dénoncés -personne n'ayant d'ailleurs, au moment de cette dénonciation, réclamé une enquête. Plus problématique a été l'inaction de la direction du Collège où enseignait Ramadan, qui semble s'être contentée des dénégations du professeur et n'avoir jamais entendu la jeune fille. Les quatre femmes espèrent donc que l'enquête annoncée par la Conseillère d'Etat fera la lumière sur les « manquements » de l'institution et permettra d'éviter d'autres abus, l'une d'entre elles ajoutant qu'«aujourd'hui encore, beaucoup trop d'enseignants minimi-sent ce sujet ». En France où des plain-tes pour viol ont été déposées contre Ramadan, c'est l'une des plaignantes, celle qui a osé s'exprimer à identité découverte, qui fait l'objet d'attaques des partisans de l'islamiste. Lequel est du coup encore un peu plus enfoncé par son défenseur genevois, Marc Bonnant, qui se moque des « femmes qui ont dénoncé, cachées derrière votre journal, Tariq Ramadan ». Vu ce que se prend comme menaces et in-jures celle qui a osé dénoncer à visage découvert les pratiques sexuelles du gourou, il valait mieux pour elles que les autres prennent un minimum de précautions... Quitte à se « cacher » derrière un journal, ce qui vaudra d'ailleurs toujours mieux que se cacher derrière un Bonnant, qui déclare à la «Tribune» que Ramadan aura « éveil-lé les consciences et permis de ren-forcer la vigilance », ce qui, implici-tement revient à admettre qu'il a bien commis ce dont il est accusé...
Autopub : Notre indispensable manuel de survie des socialistes en milieu hostile, « Le socialisme, ou comment NE PAS s'en débarrasser », vient de sortir. Il est publié par les éditions de l'Aire. Qui viennent de sortir le premier bouquin de Didier Burkhalter, « Enfance de terre ». On est très flatté d'avoir le même éditeur qu'un ancien président de la Confédération. Mais faut rien en déduire quand à nos ambitions personnelles : on ne rêve que d'être le gourou de toute la gauche, c'est moins fatigant et on peut se contenter d'une autoproclamation. Qu'on trouvera donc dans toutes les bonnes librairies, et même quelques mauvaises, qu'on pourra commander directement à l'éditeur (http://www.editions-aire.ch/) et dont on pourra discuter au Salon du Livre MERCREDI 25 AVRIL de 16 à 18 heures au stand des Editions de l'Aire. Si le fond de l'Aire ne vous effraie pas.
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