Fonds de tiroir


Autopub : Notre indispensable manuel de survie des socialistes en milieu hostile, « Le socialisme, ou comment NE PAS s'en débarrasser », vient de sortir. Il est publié par les éditions de l'Aire. Qui viennent de sortir le premier bouquin de Didier Burkhalter, « Enfance de terre ». On est très flatté d'avoir le même éditeur qu'un ancien président de la Confédération. Mais faut rien en déduire quand à nos ambitions personnelles : on ne rêve que d'être le gourou de toute la gauche, c'est moins fatigant et on peut se contenter d'une autoproclamation. Qu'on trouvera donc dans toutes les bonnes librairies, et même quelques mauvaises, qu'on pourra commander directement à l'éditeur (http://www.editions-aire.ch/)  et dont on pourra discuter  au Salon du Livre MERCREDI 25 AVRIL de 16 à 18 heures au stand des Editions de l'Aire. Si le fond de l'Aire ne vous effraie pas.


Dans son programme électoral, le MCG canal officiel nous écrit que «les bouchons dus à l'afflux des frontaliers deviennent insuppor-tables pour la fluidité du trafic »... Euh, c'est quel parti, déjà, qui a fait échouer les projets de parkings d'échange à la frontière destinés justement à inciter les frontaliers à lâcher leurs bagnoles pour prendre les transports publics ?

Le Petit Frère des Riches, le député «Genève en Marche» (ex-MCG) Ronald McZacharias, a un coeur. Oui Monsieur : Ronald Zacharias souffre quand des régisseurs sans coeur rési-lient le bail des vieux et les virent de leur logement : « c'est la pire des choses qui puisse arriver à une personne vulnérable et la plupart du temps esseulée. (...) un avant-goût de condam-nation à mort ». Et donc, RZ propose d'empêcher les régies (et les proprié-taires) de résilier les bails des aînés pour des motifs économiques. Manque de pot : le droit du bail relève du droit fédéral, autorise les bailleurs à faire ce qui fait souffrir notre député (qui n'avait de cesse, avant que la campagne électorale commence, de vouloir démanteler la protection des locataires) et la loi genevoise n'y peut rien changer. Notre grand ennemi de l'Asloca propose donc de passer des «accords paritaires entre milieux de défense des locataires et ceux de défense des propriétaires » pour que le principe de la pérennité des baux des locataires de plus de 65 ans « soit inscrit dans les conditions générales des baux au moment de leur signature ». L'Asloca ricane (« je ne peux m'empêcher de voir dans ce projet une manoeuvre électoraliste », commente le député socialiste Christian Dandrès), le Conseiller d'Etat Antonio Hodgers aussi (« c'est de la pure comm' électorale »), mais approuveront la mesure. Si elle est réellement prise. Ce qui est fort douteux : le secrétaire général de la Chambre Immobilière, Christophe Aumeunier, n'en voit « pas l'utilité ». Même pas l'utilité électo-raliste ? Bah, une fois les élections passées, que Ronald soit réélu député (sous sa nouvelle étiquette de «Genevois en marche») ou pas (il est aussi candidat au Conseil d'Etat,tant qu'à faire), on n'en parlera certai-nement plus, de sa proposition. A moins que la gauche ne la récupère, histoire de le prendre au mot.

La révélation lui est tombée dessus comme à la Pentecôte : les frontaliers sont indispensables à l'économie genevoise, a reconnu Eric Stauffer, qui a fait toute sa tonitruante carrière politique en cassant du frontalier à longueur de campagnes électorales et référen-daires. Ainsi a-t-il renvoyé les auteurs (l'UDC et le MCG) de deux initiatives « anti-frontaliers » à la même découverte (tardive) qu'il vient de faire lui-même, après avoir quitté le MCH pour créer son propre parti : il y a 270'000 postes de travail à Genève, et 220'000 personnes habitant Genève capables de les occuper : « on a besoin d'importer de la main d'oeuvre, c'est mathématique ». Ben oui, c'est « mathématique ». C'était déjà «ma-thématique» quand Gominator beuglait « frontaliers dehors ! » et posait des affiches à l'entrée d'Onex, quand il y sévissait comme Conseil-ler administratif, pour proclamer cette charmante cité « commune sans frontaliers ». La grâce frappe où elle veut,  quand elle veut, comme elle veut, quoi... Mais là, c'est quand même un peu trop tard...

Le 22 novembre dernier, on* avait déposé au Conseil Municipal de Genève une motion « Turquie : défendre les droits humains, la démocratie et les droits du peuple kurde ». La motion demandait au Conseil administratif d'« agir par toutes voies utiles pour obtenir le respect des droits humains et des droits démocratiques en Turquie » et la libération des élus kurdes emprisonnés parce qu'ils sont Kurdes et d'opposition au Sultan Erdogan. Elle lui demandait également d'intervenir auprès du Conseil fédéral pour qu'il « condamne » clairement la répression policière et politique systématique exercée par le gouvernement turc. Le Conseil administratif a répondu (notam-ment) qu'il soutient « dans son intégralité le contenu de la résolution du Conseil municipal », qu'il l'a fait savoir à l'ambassade de Turquie et qu'il invite la Turquie « à annuler la suspension de (sa signature de) la convention euro-péenne des droits de l'homme et à garantir le respect des droits humains sur tout son territoire ». Une bonne réponse. Mais  la situa-tion des libertés et des droits fondamentaux en Turquie ne cesse de se dégrader et la Turquie s'est lancée dans une aventure militaire en Syrie contre les Kurdes, en instrumentalisant des milices isla-mistes qui y commettent des exac-tions innommables, avec une pré-dilection pour les commettre contre les combattantes kurdes, doublement coupables puisque femmes et kurdes... «La question est de ne pas se rendre » (Nazim Hikmet).
* Christina Kitsos, Pascal Holenweg, Olivier Gurtner, Emmanuel Deonna, Marie-Pierre Theubet, Grégoire Carasso, Virginie Studemann, du PS et des Verts.

Le parti d'Emmanuel Macron, « La République en Marche » a pondu un communiqué pour se distancer du parti d'Eric Stauffer, « Genève en Marche » et dénoncer une « usur-pation » , le parti genevois et ses di-rigeants sont « à l'opposé » des « va-leurs de progrès, d'émancipation et de bienveillance » que le parti fran-çais proclame comme les siennes, affirme-t-il. Franchement, il a du temps à perdre, le parti de Macron pour se préoccuper de celui de Gominator ?

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