Des électeurs en or


Quand on GeM, on ne compte pas

Le veau d'or bourrera-t-il les urnes genevoises, qu'on finira de remplir dimanche à midi pour l'élection du Grand Conseil et le premier tour de celle du Conseil d'Etat ? L'électeur de "Genève en Marche", ou de l'un ou l'autre (ou des deux ensemble) de ses candidats au Conseil d'Etat, Eric Stauffer et Ronald Zacharias, cet électeur en tout cas vaut de l'or (et du coup, celui du MCG aussi, puisque l'ancien parti de Stauffer claque lui aussi un pognon fou pour éviter de se faire lourder du parlement par le nouveau parti du même Stauffer -sans même que celui ait pour cela besoin d'y entrer à sa place). A eux deux, GeM et MCG auront dépensé pour leur campagne électorale plus que tous les autres partis réunis. On ne sait pas si ça leur donnera à tous les deux (ou à l'un des deux aux dépens de l'autre) de pouvoir former un groupe parlementaire, mais leur prodigalité électorale aura au moins eu un heureux bénéficiaire : la presse genevoise, qui n'aura jamais été autant arrosée de pleines pages quadrichromiques que par ces deux partis, ensemble et séparément...


"j'ai un réseau de relations et d'amitiés très étendu"

"Ensemble à Gauche" a annoncé le dépôt d'un projet de loi (cantonale genevoise) visant au plafonnement des dépenses électorales. Cette annonce ponctue une campagne électorale où deux partis, "Genève en Marche" et le MCG,  sous l'impulsion du premier que le second tente de suivre, se livrent une concurrence effrénée et dispendieuse de propagande à coup de pleines pages en quadrichromie dans les deux quotidiens locaux et dans l'hebdo local gratuit (en plus du reste : panneaux sur les véhicules des TPG, affiches, publications "tous ménages...). Une propagande en laquelle on chercherait vainement un soupçon de projet, de programme, d'idée politiques, et dont on doute (les résultats de dimanche confirmeront ou invalideront la pertinence de ce doute) de l'efficacité, mais certainement pas de l'inégalité qu'elle instaure entre des partis qui peuvent compter sur des sponsors et ceux qui ne peuvent compter que sur leurs membres, leurs militants et leurs élus. "Genève en Marche" se paie quasiment tous les jours une pleine page en couleurs dans un journal de la place. Comment se le paie-t-il ? "J'ai un réseau de relations et d'amitiés très étendu", se rengorge Stauffer. Très étendu (un milliardaire brésilien, un autre thaïlandais, quelques notables de l'immobilier genevois), sans doute, mais avec un manque, une absence, un trou : aucune main russe d'y apparaît. Or qu'est-ce qui qualifie aujourd'hui l'importance d'une élection ou d'un référendum ? Une intervention russe. Comme pour Trump, Le Pen ou le Brexit. Mais pour Stauffer, rien, pas l'ombre d'un ectoplasme poutinien, d'un oligarque un peu mafieux ou d'un hacker du FSB ? Alors, comme ça, Genève ne serait plus la capitale mondiale du monde mondial et ses élections un rendez-vous d'importance planétaire ?
On est bien peu de choses...

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