Fonds de tiroir


Miettes de fin de campagne électorale, de lendemains d'élections et de début de campagne pour un deuxième tour et tout ça, ça fait beaucoup de miettes) :

Le MCG a perdu en cinq ans la moitié de ses suffrages et presque la moitié de ses élus. L'UDC frise le quorum, se retrouve derrière « Ensemble à Gauche » et perd trois de ses onze sièges. « Genève en Marche » (arrière) rate largement le quorum et Stauffer annonce la dissolution du parti et, pour la Nième fois, qu'il se retire de la politique vu que la politique s'est retirée de lui. La «Nouvelle Force» devenant une ancienne farce, y'a des jours d'élections où il fait beau.

Eclair de lucidité de l'UDC : si elle a perdu des électeurs et des sièges, c'est parce qu'elle manque de personnalités mobilisatrices et qu'elle a fait une mauvaise campagne. Sur quoi elle décide de maintenir la candidate d'Yves Nidegger au Conseil d'Etat, avec comme objectif de « renforcer la droit ». L'UDC et Nidegger, pour la droite, c'est un peu comme le sparadrap du capitaine Haddock : on a beau s'agiter, on arrive pas en s'en débarrasser...

Pierre Maudet a été élu au premier tour de l'élection du Conseil d'Etat (seul dans ce cas de tous et toutes les candidat-e-s). On comprend mieux l'urgence des travaux de rénovation de la salle du Grand Conseil : faut élargir les portes pour que la tête de SuperMaudet puisse les passer.

Pour sa campagne électorale,« Genève en Marche » a claqué plus d'un million de francs. Et a été soutenue par 3643 électeurs et trices. Pour des prunes. Ce qui fait dans les 300 balles par électeur et électrices. ça fait cher la prune, quand même...

A propos de la campagne menée contre la Conseillère d'Etat, et candidate à sa réélection, Anne Emery-Torracinta, « Le Matin Dimanche » du 8 avril rappelle que c'est devenu une tradition à Genève de ne pas réélire les ministres sortantes : Micheline Spoerri en 2005, Michèle Kunzler et Isabelle Rochat en 2013, en ont été victimes. Les dernières femmes siègeant au gouvernement et y étant réélues ont été Michelin e Calmy-Rey et Martine Brunschwig-Graf en 2001. ça fait quand même 17 ans. Depuis, c'est le tire-pipe, et on ne pardonne pas aux femmes politiques ce qui chez les hommes politiques fait sourire -avant que de voter pour eux. On dira seulement qu'il  y a des traditions comme celles-là qu'il faudrait s'empresser de perdre avant qu'elles deviennent des réflexes. Et on a donc bien aimé que pour le premier tour de l'élection du Conseil d'Etat, dimanche dernier, les électeurs et trices aient manifesté un actif « j'menfoutisme » à l'égard des polémiques lancées contre la conseillère d'Etat socialiste et se soient plutôt souvenus que sur les 300 nouveaux postes prévus au budget 2018 du canton, 200 l'ont été au Département de l'Instruction Publique. Mais c'est curieux, on ne l'entendait pas beaucoup être rappelée, cette progression, dans les commentaires médiatiques sur le bilan de la Conseillère d'Etat Anne Emery-Torracinta. Un trou de mémoire, sûrement......

Offerts par la Communauté armé-nienne à la Ville de Genève, Les «Réverbères de la Mémoire» de Melik Ohanian, ont trouvé, après des années d'incertitudes et d'entraves, place au parc Trembley, à la grande fureur de groupes de pression turcs s'auto-proclamant « communauté turque », et ne supportant pas ce rappel par neuf sculptures de bronze du génocide de 1915, le monument ne limitant d'ailleurs pas ce rappel à ce seul génocide mais l'étendant à toutes les exterminations de masse qui ont suivi. La Ville avait dans un premier temps projeté d'installer les « Réverbères de la Mémoire » sur la Promenade St-Antoine, mais la commission des monuments et des sites s'y était opposée en raison du caractère du lieu. Il fut envisagé ensuite de les installer dans le Parc de l'Ariana, ce qui n'était pas du goût de la Turquie, qui trouvait le lieu trop proche de l'ONU, et avait instrumentalisé le Conseil fédéral pour contraindre la Ville à trouver un nouvel endroit. Ce sera donc le parc Trembley. Mais les relais de la Turquie à Genève n'ont pas désarmé pour autant : négateurs du génocide, ils ont, sous la signature d'une « Fédé-ration des Associations Turques de Suisse Romande », fait paraître dans la « Tribune (encore) de Genève » du 13 avril, jour de l'inauguration de l'instal-lation, deux demies-pages déniant à la Ville le droit de commémorer (en «cédant aux injonctions de groupuscules nationalistes arméniens» et en « glori-fiant a posteriori le terrorisme » des «Justiciers du Génocide Arménien» et de l'ASALA) un génocide qu'ils nient en le qualifiant de « mensonge interna-tional ». Pour eux, il y a bien eu des massacres en 1915 en Turquie, mais  pas seulement contre les Arméniens, et ce sont les Arméniens, alliés des Grecs et des Russes, qui ont commencé, les Turcs ne faisant que se défendre contre ces méchants. Ouala. Et les Tutsis rwandais ont bien mérité ce qui leur est arrivé, et comme ricanait Desproges, les juifs, faut bien avouer qu'ils avaient une certaine antipathie pour Hitler, et les Tziganes s'ils ont fini dans des camps de concentration c'etait parce que les nazis voulaient leur offrir un logement .

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