Fonds de tiroir


A Crans-Montana, les Remontées Mécaniques ont fermé toutes leurs installations pendant plusieurs jours, à la grande colère des touristes, pour protester contre le refus de la commune de leur verser une subvention (elles sont en déficit annuel de 2,1 millions, et demandent 800'000 balles aux communes) et de leur éviter d'exploiter leurs tire-fesses à perte. Pendant quoi, les partisans de l'organisation de Jeux Olympiques d'hiver en Valais prêchent pour leur paroisse en assurant que le Valais est tout à fait capable d'assumer ce grand machin. Bah, après tout, des remontées mécaniques, pour les JO, y'a qu'à dire qu'on peut s'en passer et que les concurrents n'auront qu'à remonter les pistes à pinces... vous vouliez des JO valaisans alternatifs, durables, respectueux de l'environ-nement ? Ben en v'la...

Miettes de fin de campagne électorale, de lendemains d'élections et de début de campagne pour un deuxième tour (et tout ça, ça fait beaucoup de miettes) :

Rémy Pagani, Maire de Genève (n'en déplaise à la droite muni-cipale) est arrivé deuxième de l'élection des candidates et candidats d'« Ensemble à Gauche » au Grand Conseil, derrière l'intouchable candidate au Conseil d'Etat, Jocelyne Haller. C'est un beau résultat, mais faut bien admettre qu'en en faisant sa cible obsessionnelle à chaque séance du Conseil Municipal, la droite lui avait fait une pub d'enfer. Quand vos adversaires font votre campagne, tout baigne, non ?

« Ensemble à Gauche » a finalement réussi à passer la barre du quorum, et toute la gauche s'en félicite (si la coalition avait disparu du parlement, ça aurait en effet affaibli quantitativement et qualitati-vement toute la gauche). Sous réserve de vérification arithmé-tique, il se pourrait d'ailleurs fort bien que les 0,83 % de suffrages qui lui ont permis de rester au Grand Conseil proviennent des rajouts de candidates et candidats d'EàG sur les autres listes de gauche. 0,83 % de suffrages, ça ne fait après tout que 58'443 suffrages individuels, et chaque fois qu'on ajoute un candidate ou une candidate d'EàG sur une liste du PS, des Verts, des Femmes, d'Egalité & Equité ou de la « Liste pour Genève », ou d'un bulletin sans nom de liste, on le donne à EàG. Et on y arrive vite, comme ça, aux 58'443 suffrages. Tenez : à elle seule, et sur les seuls bulletins sans nom de liste, Jocelyne Haller a obtenu 807 suffrages... ajoutez-y les suffrages obtenus par les dizaines d'autres candidats sur les cinq autres listes de gauche, et vous les avez, vos 58'443 suffrages... C'est beau, les réflexes unitaires, non ?

Résumant les rapports entre le PS, les Verts et « Ensemble à Gauche », le socialiste Marko Bandler déclare que «ce n'est pas parce que parfois on ne s'entend pas avec nos cousins qu'ils ne font pas partie de la famille». Ouais, la gauche genevoise, c'est quand même pas la famille de Johnny...


La gauche genevoise a toujours été très inventive. Fidèle à cette tradition, elle vient d'inventer l'unité séparée : pour l'élection du Conseil d'Etat, elle se présente sur deux « listes« »: une socia-liste et verte, et une autre d'«Ensemble à Gauche». Anne Emery-Torracinta, Thierry Apothéloz et Antonio Hodgers sur la première, Jocelyne Haller sur la deuxième. Et tout ça parce que « Ensemble à Gauche » voulait que les socialistes et les Verts s'engagent à défendre un taux d'imposition des entreprises de 16 %, en a fait une condition, mais l'a posée au PS et aux Verts après que ceux-ci aient décidé de leurs listes et de leur stratégie de campagne. Et de s'en tenir au principe de « zéro pertes fiscales », d'ailleurs porté par une initiative lancée par toute la gauche politique et syndicale.  C'est quoi ce fétichisme du 16 % ? un truc pour se faire remarquer ?  ça valait la peine de renoncer à une unité unitaire (pardon de la redondance) et à sa symbolique forte dans une campagne qui offrait quelques possibilités de piquer un, voire deux sièges à la droite, et d'y re-noncer sous prétexte d'une divergence sur un taux ? Va encore falloir être unitaires à la place de nos partis.

Prés d'un électeur PDC sur cinq 19 %) a biffé Luc Barthassat sur la liste du Grand Conseil, et le PDC est le parti dont les électeurs biffent le plus souvent les candidates et candidats : sur les 60 candidat-e-s les plus biffés, 51 étaient démo-chrétiens. Dans les autres partis, on biffe moins, mais c'est normal, le PDC est le parti de la famille, et il faut bien une famille pour un parricide (ou un fratricide, ou un onclicide).
Après la baffe reçue au premier tour de l'élection du Conseil d'Etat, Lulu Barthassat a promis de mieux travail-ler ses dossiers et de maîtriser son usage des réseaux sociaux. Et son secrétaire général adjoint a démis-sionné. Finalement, la politique, c'est comme à l'école: on se prend une mauvaise note, une retenue ou un renvoi, on promet de mieux bosser et de moins causer et on passe à autre chose... Euh... ça existe encore, les retenues et les cartes de renvoi ?

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