Brèves de comptoir


Jeudi, le Conseil Municipal a refusé de donner à une rue le nom de Luigi Bertoni, militant anarchiste, syndi-caliste, antifasciste et antistalinien, comme le lui proposait une motion socialo-ensemblagauchiste. C'est pas grave : qu'une institution politique, même municipale, nomme une rue du nom d'un anarchiste, cet anarchiste l'aurait sûrement pris pour un affront. C'est ce que la droite municipale genevoise n'a pas compris. Elle a donc sans le vouloir honoré la tradition anarchiste d'allergie à l'égard de toutes les institutions politiques. Hommage du vice à la vertu, quoi. Vive l'anarchie !

Tariq Ramadan a lourdé ses avocats genevois : exeunt Marc Bonnant et Yaël Hayat, remplacés par Pierre de Preux et Guerric Canonica, sur initiative de son soutien, l'entre-preneur franco-tunisien Lotfi Bel Hadj. ça change quoi ? rien. Sauf à ébrécher un peu la vanité de Bonnant. Pas grave : Il lui en restera bien assez.

Aux Royaume Uni, des écoles ont décidé d'enlever les horloges à cadrans et aiguilles des salles de classe. Motif : les élèves n'arrivent plus à lire l'heure sur une horloge avec une grande et une petite aiguille. Et ça les stresse. Bon, c'est qu'un début, va aussi falloir enlever les lettres des livres vu que les gniards ne comprennent plus que les zimages, mais on peut pas tout faire en même temps, ça susciterait des réactions. Quoique ce soit peut-être là une attente optimiste.

On est 500'000 ! C'est quasiment ce que le service cantonal genevois de la statistique annonce : A fin mars 2018, le canton de Genève comptait 499 182 habitants , soit 3857 de plus (0,8 %) qu'un an avant, et 961 de plus (0,2%) en un trimestre. C'est 818 personnes de moins que le demi-million. Et évidemment, cette statistique ne tient pas compte des 13'000 clandestins. On est donc déjà au moins 513'000 à s'entasser dans notre enclos boutdelacustre. Faut pas s'étonner que des fois, on soit vénères... Heureusement, y'a de la place tout autour. En France (en Suisse aussi, d'ailleurs). Genève, c'est rien qu'une métastase.

Le président (« ministre-président ») du Land de Bavière, le catho conservateur (CSU) Markus Söder est menacé de perdre les prochaines élections, et sa majorité au parlement bavarois, en étant dépassé sur sa droite par les fachos de l'AfD. Alors il a trouvé un truc génial, un joujou extra qui fait crac-boum-hue : un crucifix. Ou plutôt, des tas de crucifix, à mettre partout dans les bâtiments publics, sous prétexte de « reconnaître l'iden-tité » de la très catholique Bavière, et d'y exprimer « l'empreinte historique et culturelle » du catholicisme. Plus trivialement, il s'agit de maintenir ou revenir dans le giron de la CSU l'électorat islamophobe et xénophobe qui menace de la quitter (ou l'a déjà quittée), au profit de l'AfD. La CSU gouverne la Bavière sans interruption depuis soixante ans, mais n'a obtenu «que» 38,8 % des suffrages aux élections législatives allemandes. Alors pour conjurer le spectre de la défaite, le ministre-président brandit les crucifix. Une sorte d'exorcisme, quoi. Qui suscite l'opposition, non seule-ment de la gauche et des libéraux, mais aussi des églises protestante et catholique, qui dénoncent l'« instru-mentalisation » politicienne du sym-bole chrétien. Et si ça se trouve, la manoeuvre ne sera même pas efficace : les cathos conservateurs trouveront toujours plus xénophobes et islamophobes qu'eux : les fachos.

Le responsable de la campagne d'Alain Juppé aux « primaires » de la droite française (que Juppé a perdues) assurait que « les réseaux sociaux ne font pas gagner une élection mais peuvent la faire perdre ». Et au lendemain de l'élection du Conseil d'Etat genevois, «Le Temps» suggèrait à Lulu Barthassat de méditer cette sage sentence, vu que lui aussi, gros utilisateur de Facebook (mais bridé, par son équipe de cam-pagne,  dans son utilisation du réseau entre les deux tours de l'élection, ce qui n'a servi à rien...), s'est viandé. Fina-lement, il aurait du continuer comme avant, à faire sa pub comme il l'en-tendait, plutôt qu'essayer de se faire passer pour ce qu'il n'est pas : un conseiller d'Etat normal et normé, homme de dossiers ne mélangeant pas sa vie privée et sa vie politique.

Avant les élections, les candidates et candidats reçoivent de tous les côtés des questionnaires supposés mesurer leur degré d'adhésion aux combats, aux positions des expéditeurs du question-naire, qui en tirent des recommanda-tions de vote. C'est ainsi que le WWF, l'ATE et Pro Natura ont posé vingt questions aux candidates et candidats sur l'énergie, la nature, la mobilité, la pollution, le changement climatique, l'alimentation, le développement du-rable, tout ça... Sur les 31 candidates et candidats au Conseil d'Etat, quinze (seulement) ont répondu (dont tous les sortants sauf Poggia). Résultat : le maximum de points (100) a été obtenu par Thierry Apothéloz, suivi d'Antonio Hodgers (99) et d'Anne Emery-Torracinta. Maudet arrive avant-dernier (68), et Alexandre de Senarclens dernier (67). Et les trois organisations appellent à voter pour sept candidates et candidats : les trois socialistes, les trois Verts et Willy Cretigny. Bon, ça pas été tout à fait ça au résultat final... Pour le Grand Conseil, la moyennes des réponses aux questions écolos a été de 99 pour « Ensemble à Gauche », 98 pour les Verts, 96 pour les socialistes. En queue de peloton, le PLR (66). Que tirer comme enseignement de cet inté-ressant rappel ? Ben, que les membres du WWF, d'ATE et de Pro Natura votent pour les candidates et candidats qui défendent les positions du WWF, d'ATE et de Pro Natura, mais que les votes des membres du WWF, d'ATE et de Pro Natura ne suffisent pas à faire l'élection. C'est con...

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