Fonds de tiroir


On avait déjà eu des plaintes contre les cloches des vaches et les cloches des églises, on a maintenant un référen-dum contre une crèche « parce que ça coûte cher et que ça provoque des nuisances » : c'est à Aire-La-Ville que ça se passe. La commune n'a pas de crèche, les parents qui veulent ou doivent faire accueillir leurs gamins doivent le faire dans d'autres com-munes, s'il y a de la place. Le Conseil municipal a donc accepté un projet de crèche de 30 places, coûtant moins de 4 millions de francs et devant ouvrir en 2020, une quinzaine de familles avec enfants devant s'installer d'ici là dans la commune. Mais quatre millions c'est trop cher et une crèche, ça fait du bruit. Comme les cloches des vaches. Encore heureux qu'on leur colle pas des clochettes au cou, aux gniards d'Aire-la-Ville.

Grande nouveauté policière à Piogre : la police genevoise s'est dotée d'une brigade équestre (des flics à cheval, donc) chargée de la surveillance des campagnes et des zones frontalières difficiles à surveiller en bagnole (et fatigantes à surveiller à pied), et en particulier de la prévention du trafic de drogue et des cambriolages. Bon, pas de panique, c'est pas la cavalerie de Murat, ni même la Brigade légère : y'aura que neuf policières et policiers à cheval. Qui auront suivi un stage au sein de la police fédérale... belge. On avance sur la voie de l'adhésion à l'Union Européenne, et on y avance à cheval. Vous auriez préféré des ânes ?

Dans la « Tribune (encore) de Genève », Hani Ramadan nous a écrit (le 30 avril) sa détestation de Mai 68, qui a eu comme effets (selon lui) « la perte des repères » et un «certain féminisme exacerbé». Ben s'il fallait retenir un éloge du joli printemps d'il y a cinquante ans, en voilà un, venant de là où il vient...

Miettes d'élections :

Le chef du service des votations et élections prévoyait, pour le deuxième tour de l'élection du Conseil d'Etat, un taux de participation de 35 ou 36%. Il est tombé juste : ce fut 35 %. Faut toujours écouter les chefs. Ils savent. C'est pour ça qu'ils sont chefs, non ? Lors du premier tour, coïnci-dant avec l'élection du Grand Con-seil, le taux de participation n'avait déjà atteint que 38,77 %. Et lors du deuxième tour de 2013, il avait atteint 46,4 %. On en est loin. Faut dire qu'on a reçu très tard le matériel de vote (quand encore on l'a reçu, ce qui n'a pas été le cas de l'auteur de ces lignes, qui n'a donc pas pu voter...), alors que la loi prévoit qu'on le reçoive au plus tard cinq jours avant le vote. AVANT le vote, pas après...

Le Conseil d'Etat avait l'intention d'implanter une décharge de mâchefers à Satigny, Collex-Bossy ou Versoix. Les habitants du coin n'en voulaient pas : une pétition signée par 12'000 personnes a exprimé leur opposition. Le canton leur répondait qu'il était impossible de faire autrement que stocker ces déchets (la matière restante des déchets ménagers incinérés). Et puis il y eut les élections cantonales, et le premier tour de celle du Conseil d'Etat, et la baffe reçue par Luc Barthassat. Une baffe qui l'a réveillé : subitement, il devenait possible de faire ce qui était impossible avant les élections : vitri-fier, fragmenter, laver, transformer le mâchefer. Une commission d'experts proposera une solution. Et le canton renonce à chercher un site de décharge. Même pas utilisables pour se débarrasser des conseillers d'Etat sortants et sortis au deuxième tour de l'élection après avoir entre les deux tours annulé une décision prise avant le premier tour ? Ce qui n'a pas suffi à Lulu pour se faire réélire : non seulement il est distancé dans les trois communes qui risquaient de devoir accueillir la décharge, mais à Satigny, c'est Cretigny qui sort en tête...

On le voyait, le lisait, l'entendait depuis 50 ans à Genève, dans toutes les enceintes politiques de la République. On l'a eu comme avocat, et comme camarade depuis qu'on est membre du PS. Il a été Conseiller Municipal, député, constituant, Conseiller national, Conseiller d'Etat. Il a incarné pendant douze ans, à la tête du Département des Travaux Publics, à la fois la volonté de construire, celle de construire pour ceux qui ont besoin de logement et celle de construire sans saloper l'environnement. Il a incarné l'Asloca et le Parti socialiste, avant, lâché par le PS, de contribuer à créer l'Alliance de gauche. Il y a une semaine, il a quitté le Grand Conseil, où il ne se représentait pas, Salut et Fraternité, Christian Grobet...

Juste avant de quitter (contraint et forcé) le Grand Conseil, Eric Stauffer a déposé un projet de loi visant à rendre le vote obligatoire à Genève, comme il l'est à Schaffhouse. Celui ou celle qui ne voterait pas écoperait d'une amende symbolique de cinq balles. Et celui qui dépose un projet de loi vindicatif parce qu'il s'est pris une veste aux élections, il écope de quoi, à part de nos ricanements ?

Et le titre de Connard de la semaine est décerné à... (on ouvre l'enveloppe)... (on lit le message)... René Desbaillet, ancien député PLR, qui dégueule son indignation que son copain Luc Barthassat ait été viré du gouvernement par un Thierry Apothéloz qui assume son homosexualité (sans en faire un  drapeau). Et Desbaillet en remet une couche en amalgamant homosexua-lité et pédophilie. Et ne finit par s'excuser de sa connerie qu'après qu'un appel ait été lancé à boycotter le pinard produit par son domaine. Parce que là, les choses deviennent sérieuses : l'homophobie ? pas de problème. La baisse des ventes du pinard ? Horrifique menace. Le Connard de la semaine, on vous dit.

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