Fonds de tiroir


La « Julie » a fait ses comptes  : « il n'y a pas de doute, Luc Barthassat a été lâché par les siens ». Il n'a gagné qu'un peu plus de 7000 suffrages entre les deux tours, alors que son co-listier Dal Busco en gagnait presque 10'000 et la PLR Nathalie Fontanet plus de 14'000, et que l'électorat de gauche s'est moins mobilisé que celui de droite pour le deuxième tour... Au final, Barthassat est devancé de plus de 10'000 voix par Apothéloz... ça va être dur pour Lulu d'accuser Michèle Künzler d'être responsable, en plus de tous les problèmes de mobilité à Genève, de la défaite électorale du surhomme capable de les résoudre tous... Alors il se contente d'accuser les media : « je paie le massacre organisé par certains, qui sont plutôt des médias que des politiques, au sujet de ma personnalité ». Le massacre, carrément... Lulu, c'est un bébé phoque.

Le 9 novembre 1932 à Genève, une manifestation protestant contre un meeting de l'extrême-droite locale qui mettait « en accusation » les chefs du Parti socialiste, Léon Nicole et Jacques Dicker, a été brutalement réprimée par l'armée suisse. Bilan : 13 morts. Sept des organisateurs de la manifestation antifasciste ont été condamnés (à des peines de quatre à six mois de prison) en juin 1933 par la Cour d'assise fédérale, les organisateurs du meeting fasciste n'ont pas été inquiétés. D'entre les condamnés, Léon Nicole, qui sortira de prison... pour gagner les élections cantonales (45 socialistes sont élus au Grand Conseil...), devenir président du premier (et du seul) gouvernement à majorité socialiste de Suisse... et chef du Département de Justice et Police. 85 ans plus tard, la Commission des Affaires Juridiques du Conseil des Etats s'oppose à la réhabilitation des condamnés. Les Sénateurs disent « comprendre » les raisons de l'organisation d'une manifestation contre un meeting fasciste, mais estiment que les jugements de la Cour fédérale ont été rendus dans la respect de l'Etat de droit. Disons plutôt : de l'Etat de droite...

Saluant l'excellent résultat de Jocelyne Haller, candidate d'Ensemble à Gauche à l'élection du Conseil d'Etat, Antonio Hodgers a déclaré à la « Tribune de Genève » : « Il y a des années qu'on n'a pas eu une personnalité d'EàG aussi percutante, rayonnante et efficace » que Jocelyne Haller. C'est gentil pour les autres « personnalités d'EàG » (du moins celles que la coalition a laissé émerger sans leur couper les ailes avant -et on a des noms)...

A l'élection du Grand Conseil, le quorum de 7 % a été fatal à six listes (deux fois plus qu'en 2013), totalisant 11% des suffrages. Ce couperet a fait des heureux : les listes qui ont passé le quorum ont gagné des sièges sans que leur base électorale augmente, ou sans qu'elle augmente suffisamment pour qu'en pure logique proportionnelle cela leur accorde les sièges supplémentaires qu'elles ont gagné. Ainsi le PS gagne deux sièges sur cent en progressant de 0,8 points, et obtient 17 % des sièges avec 15 % des suffrages,  « Ensemble à Gauche » maintient sa députation tout en reculant en pourcentages des suffrages, le MCG perd moins de la moitié de sa députation en perdant plus de la moitié de ses électeurs, et le PDC a même réussi à gagner un siège en perdant des électeurs... La « proportionnelle » à la genevoise est plus genevoise que proportionnelle...

Petit inventaire politique municipal : Selon l’enquête sur la répartition des sièges dans les exécutifs et les législatifs des villes suisses, réalisée par L'Office fédéral de la statistique en collaboration avec l’Union des villes suisses, avec, en moyenne, 29% des sièges des exécutifs et 23% des législatifs, le PLR reste en 2017 le parti le plus fortement représenté dans les exécutifs et les législatifs/délibératifs des villes suisses, devant  le PS (un peu plus de 20% des sièges) Le PDC (16 %) arrive en troisième position dans les gouvernements et l’UDC dans les parlements. Le camp gauche-vert (petits partis de gauche, PS et Verts) domine clairement dans les grandes villes et atteint en 2017, près de 70% des sièges en moyenne dans les exécutifs des six plus grandes villes de Suisse.  Dans les 118 villes de moins de 20'000 habitant/es, les grands partis bourgeois (le PDC, le PLR et l’UDC) sont très présents (61% dont 31% pour le PLR à lui tout seul) alors que le score du camp gauche-vert chute à 23% des sièges au sein des exécutifs.
Les trois grands partis bourgeois ainsi que les petits partis de droite sont plus puissants dans les exécutifs que dans les législatifs, sauf en Suisse romande où le pourcentage de sièges obtenu par ces partis a tendance à diminuer au sein des exécutifs depuis la fin des années 90.
La part des femmes dans les organes politiques communaux stagne largement depuis des années et s’élève, en 2017, à 31.3% dans les législatifs et 26.5% aux exécutifs. En 2009 ces chiffres étaient, à un dixième près, identiques : respecti-vement 31.2% et 26.5%. En 2017, ce sont le PVL, le PS et les Verts qui ont le plus haut pourcentage de femmes élues dans les exécutifs (entre 40% et 42%). Quant aux législatifs, les Verts y atteignent presque la parité avec 45%, suivit des petits partis de gauche et ceux du centre avec (44%) puis du PS avec 40%.

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