Fonds de tiroir


Donc, c'est Saïd Bustany, un entre-preneur libanais du domaine portu-aire, qui a payé le voyage de Pierre Maudet à Abu Dhabi, voyage organisé par Antoine Daher, un autre entrepreneur, genevois celui-là. Scandale.  Et d'autres casseroles s'an-noncent aux basques de Maudet : il est revenu d'Iran en jet privé. Et nous, on l'a croisé Maudet dans le tram, et on ne sait pas s'il a payé son billet, ou si quelqu'un d'autre (Pascal Broulis, par exemple) l'a payé pour lui.  On exige une commission d'enquête (on est particulièrement légitimé à le faire). Parlementaire, la commission d'enuête,  histoire de faire durer le plaisir de l'enquête et de la polémique foireuse jusqu'aux prochaines élections. On devrait pouvoir tenir jusque là.

Une petite brève juste avant d'aller bouffer : 815 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde (autrement dit : ne consomment que moins de 1800 calories par jour). Cela représente un-e humain-e sur neuf. Et un enfant de cinq ans sur quatre. 10 % des personnes souffrant de la faim sont carrément en situa-tion de famine. 50 % des personnes qui souffrent de la faim en souffrent chroniquement et n'ont générale-ment accès ni à l'eau potable, ni à des soins. Juste avant la faim, il y a la carence alimentaire (la « faim invisible ») : elle touche un humain sur quatre (soit 2 milliards de personnes). Ouala. Sur ce, bon petit déjeuner.

Un gendarme genevois, par ailleurs militant syndical, a été suspendu et mis sous enquête pour avoir envoyé dans un groupe du réseau social WhatsApp, composé de policiers de sa volée de l'école de police, une vingtaine d'images racistes, anti-sémites ou discriminatoires envers les handicapés. Il pourrait tomber sous le couperet de la nome pénale antiraciste. Son avocat minimise : son client n'a pas créé les images, il ne les a que partagées. Et il le regrette. Et il assure n'être ni raciste ni antisémite. Juste très con ? En mars, un ancien cadre de la police genevoise qui avait tenu des propos antisémites sur les réseaux sociaux avait été condamné, en en 2014 , un gendarme avait été licencié pour apologie du nazisme. Ouala. Vous votez quoi, vous, le 10 juin, sur la caisse de retraite de la police ? Oui ? Non ? Heil ?

Le gouvernement de droite espagnol et son Premier ministre (Mariano Rajoy) ne sont pas tombés pour leur politique désastreuse, mais pour corruption. Or une bonne partie des fonds illégaux qui servaient illégalement à financer illégalement le Parti Populaire -celui de Rajoy, qui n'avait que le respect de la légalité à la bouche (d'égout) dans la crise catalane- se retrouvaient... à Genève. Pourquoi n'est-on même pas surpris ? L'habitude, sans doute... Donc, Luis Barcenas, l'ancien trésorier du Parti Populaire, condamné à 33 ans de prison et à rembourser 44 millions d'euros (28 autres personnes ont été condamnées à un total de 351 années de prison dans les mêmes affaires de corruption au profit du PP) faisait de fréquents voyages à Genève, une petite valise pleine de billets à la main, pour alimenter son compte à la succursale genevoise de la Dresdner Bank. Bien garni, le compte : entre 11 et 22 millions d'euros entre 2005 et 2009, finançant la caisse noire du parti. Ben quoi ? On est la capitale du monde mondial, on peut aussi être un peu l'une de celles (pas la seule, mais c'est comme aux Jeux Olym-piques, l'important, c'est de partici-per) de la corruption politique, non ?

Donc, Eric Stauffer n'est pas un dealer. Il a bien d'autres défauts, mais pas celui-là. Le Tribunal fédéral a en effet définitivement annulé la condamnation dont Gominator avait écopé à Genève pour infraction à la loi sur les stupéfiants après qu'il ait monté une opération consistant à démontrer la facilité avec laquelle on pouvait se procurer de la drogue aux Pâquis : il donné à un jeune homme de quoi se payer deux boulettes de cocaïne. Petite opération, petit budget, mais pas vraiment de quoi fouetter un Stauffer. Pendant ce temps, à Lausanne, Fernand Melgar a lancé une polémique sur le deal de rue et la menace qu'il fait peser sur les ados sortant du gymnase pour se retrouver confrontés aux dealers. Bon, on est d'accord, ce petit commerce de merde pue. Mais les opérations à la Stauffer ou à la Melgar n'y mettront pas fin : il ne se nourrit ni de la passivité de la police, ni de la clémence des juges, ni du désintérêt des politiques : il se nourrit de la prohibition des drogues. Et le jour où il y sera mis fin, il n'y aura pas plus de deal de coke, d'héro ou de shit qu'il y en a d'alcool.

L'Asloca et la Chambre Immo-bilière sont contentes. Toutes les deux. Ensemble. C'est beau. Et pourquoi elles sont contentes ensemble toutes les deux, l'Asloca et la Chambre Immobilière ? Parce qu'elles ont gagné les élections. Si, si, c'est comme on vous le dit. Six des septs candidats que l'Asloca sou-tenait ont été élus (cinq socialistes, un Ensemble à Gauche). Et huit des treize candidats que soutenaient la CGI ont été élus. Et tout le monde il est content. Surtout que proportion-nellement au nombre de candidats soutenus, l'Asloca a été plus efficace. Et que Zacharias s'est pris une veste. Très coûteuse, même, la veste...

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