Fonds de tiroir


« Cinquante éminences grises aident les Conseillers d'Etat », nous annonce la « Tribune de Genève » du 18 juin, faisant le compte des secrétaire généraux et secrétaires généraux adjoint-e-s qui « assurent la contrôle de l'administration, la transmission des impulsions politi-ques, la coordination transversale entre les différents départements ». On peut y ajouter les chefs et cheffes de cabinet. Ces «éminences grises », souvent plus grises qu'éminentes, sont payées entre 144'000 et 194'000 francs par an. C'est cher pour un fusible, dira-t-on, mesquinement. Et puis quoi ? cinquante « éminences », même grises, pour une République de 500'000 habitants, ça ne fait guère qu'une éminence, grise ou non, pour 10'000 habitants. Et ça vous pose un ministre, d'être entouré. Même par des «éminences grises». Ou des coteaux translucides. ça égaie le paysage...  Et ça peut  au besoin, servir de fusibles pour les conneries des ministres.

Le départ de la Secrétaire générale du PS genevois chez Maudet (pour en devenir cheffe de cabinet) fait jaser ? Le PS défend son ex, loue ses compé-tences, son expérience, son efficacité. De toute façon, Maudet n'aurait pas choisi une branque. Et puis, c'est quand même pas la première fois qu'un Conseiller d'Etat ou une Conseillère d'Etat de droite est secondé-e par un-e membre  du PS : le Président du précédent Conseil d'Etat, François Longchamp, fonctionnait avec la Chancelière d'Etat Anja Wyden; la libérale Martine Brunschwig-Graf avait gardé comme secrétaire générale celle d'André Chavanne, Marie-Laure François; le radical Guy-Olivier Segond avait Albert Rodrik pour chef de cabinet -et Segond avait lui-même été le conseiller juridique d'André Chavanne. Tout ça fait un peu radesoque façon IIIe République française ? Ouais. Une vieille habitude, quoi. Bah, tant que ça n'entrave pas  la capacité du parti des collaborateurs et collaboratrices de ministres de droite de s'opposer à ce ou cette ministre, hein...

Hosanna, les pauvres ! La Suisse comptait 389'200 millionnaires à la fin de l'année 2017, soit 7 % de plus en un an, selon une étude de Capgemini, 466'000 selon une autre, les deux études ne tenant pas compte de la valeur de la résidence principale, qui ferait encore grimper le nombre de millionnaires prospérant dans notre beau pays. Dans le monde entier, 18.1 millions de millionnaires cumulent une fortune de 70'000 milliards de dollars (zavez bien lu : septante mille milliards...). T'as pas cent balles ? Va bosser, feignasse...

On savait que l'UDC genevoise était en petite forme. Et ça va pas s'arranger : Céline Amaudruz en reprend la présidence, en succession de Marc Fuhrmann, et Yves Nidegger en reprend la vice-présidence. Ils ont vraiment envie de tomber sous le quorum aux prochaines Municipales et de perdre leurs deux sièges (ceux d'Amaudruz et de Nidegger) au Conseil national, les udécistes de Piogre ? Parce que si c'est ça, on peut leur donner un coup de main.

Petit retour sur le fameux geste des joueurs kosovars de l'équipe suisse de foot, au Mondial, face à la Serbie : le mine de l'aigle à deux têtes du drapeau albanais. « Faut pas mélanger le sport et la politique », qu'on a entendu. La bonne farce... C'est quoi comme musique qu'on joue au début des matches ? des valses musettes ou des hymnes nationaux. Et y'avait qui, à la tribune, lors de la Finale ? C'était pas Poutine et Macron ?

Hani Ramadan, directeur du Centre islamique de Genève et frère de son frère est en France interdit de gérer ses biens et ceux qu'ils pourraient contrôler, mais affirme ne rien posséder ni contrôler en France. N'importe : il dénonce une « chasse aux sorcières » dont il serait la victime, par des « actions ciblées pour (l')empêcher d'exercer (sa) liberté d'expression ». Et qui serait responsable de cette persécution ? on vous le donne en mille (shekels) : des « milieux pro-israéliens ». Ben voyons. Ce manque d'imagination dans le complotisme est navrant.

Une votation d'importance considérable et d’écho planétaire nous attend à la fin de l'année ou au début de l'année prochaine : celle sur l'initiative populaire fédérale, rejetée par le parlement proposant un subventionnement à l'élevage des vaches à cornes. La gauche soutient l'initiative car « l'écornage viole la dignité des animaux », comme l'a proclamé le socialiste bâlois Beat Jens. « La votation s'annonce passionnante et émotionnelle », écrit la « Tribune (encore) de Genève ». On ne saurait mieux dire sans meugler.

A Lausanne, la commission de naturalisation (une commission consultative, qui donne un préavis à l'exécutif municipal, a décidé de faire de la poignée de main entre les candidats à la naturalisation et les membres de la commission, en début d'entretien, une manifesta-tion du niveau d'intégration des candidats aux moeurs locales. Juste avant que cette décision soit prise, un couple de candidats algériens à la nationalité suisse avait refusé de serrer la main  de commissaires de l'autre sexe lors d'une audition. Le Service (cantonal) de la population a précisé que la poignée de main ne pouvait être considérée comme un critère d'intégration au sens de la loi et que le refus de s'y prêter ne pouvait constituer un motif de refus de la naturalisation, mais dans le cas du couple algérien, la naturalisation a effectivement été refusée par la Municipalité, sur préavis de la commission. Mais nous mêmes, on a bien en tête des gens à qui on refuse de serrer la main : doit-en en déduire qu'on est de mauvais suisses ? Ironiquement, quelques jours après qu'à Lausanne, la poignée de main devenait obligatoire pour devenir suisse, à Muri (Berne), elle était interdite entre patients et soignants, pour éviter les transmissions de germes : doit-en en déduire qu'à Lausanne, la suissitude est une sorte de germe qui se transmet par les mains ?

Près de 602 000 entreprises ont été recensées en 2016 en Suisse, soit 4539 de plus en un an. Tout comme en 2015, la croissance provient des activités de services qui ont plus que compensé les disparitions d'entreprises industrielles et agricoles.   En 2016, près de 76% des 602 000 entreprises recensées en Suisse ont exercé une activité principale dans le secteur tertiaire (services). Le secteur secondaire (industrie, arts et métiers) a rassemblé un peu plus de 15% alors que les entreprises actives dans le secteur primaire (agriculture, sylviculture et pêche) ont représenté moins de 10% du total des entreprises suisses. Bref : l'économie suisse continue de se tertiariser.  Au niveau des branches, on note une prépondérance des entreprises actives dans les « Activités pour la santé humaine ». En effet, avec environ 10% du total, c’est la branche qui regroupe le plus grand nombre d’entreprises en Suisse. Et ça va continuer, grâce notamment au vieillissement de la population.. Sur le plan des emplois, les branches qui comptent le plus grand nombre de personnes sont: l’« Administration publique » (8,6%), les « Activités pour la santé humaine » (7,8%) et le « Commerce de détail » (6,7% du total des emplois). Entre 2015 et 2016,  les emplois ont augmenté de 41 400 (+0,8%). Les plus fortes progressions sont dues aux activités du secteur des services, où le nombre d'entreprises et d'emplois augmentent (+1,3% chacun). A l’inverse, on observe un recul dans les secteurs primaire et secondaire. Neuf entreprises sur dix occupent moins de dix personnes, 8% des entreprises entre 10 et 49 postes de travail, 2%  50 personnes et plus., mais elle totalisent la majorité (56,7 %) des postes de travail. En 2016, en dépit de leur petit nombre (environ 12 000), cette catégorie d’entreprises a occupé 56,7% du total des emplois, alors que largement majoritaires en nombre, les entreprises de moins de 10 personnes n'ont employer quje moins du quart du total des emplois. Les 602 000 entreprises suisses correspondent 680 000 établissements, où travaillent plus de cinq millions de personnes. L’Espace Mitteland est la région où l’on comptabilise le plus grand nombre d’établissements (20,6%) et d’emplois (20,9%). La Région lémanique arrive en seconde position des lieux de travail (18,8% des établissements) et en troisième pour les places de travail (18,7% des emplois).  Par cantons, la logique démographique s'impose : les cantons les plus peuplés sont aussi ceux qui comptent le plus grand nombre d'emplois : Zurich avec plus d’un million d’emplois, Berne avec 633 000 emplois et Vaud avec 438 000 emplois. On résume ? On résume : l'économie suisse est de plus en plus tertiaire et de moins en moins industrielle et agricole. La très grande majorité des entreprises suisses sont des PME, mais la très grande majorité des emplois en Suisse sont créés par de grandes entreprises ou le secteur public, et la Suisse compte plus d'emplois que de population active. Ouala. On soumet tout ça àé la sagacité de l'Union Syndicale Suisse, qui va choisir prochainement un nouveau président ou une nouvelle présidente : il serait bon que le nouveau ou la nouvelle ait conscience des changements structurels intervenus dans l'économie, et donc la composition de la classe des travailleurs. Et impulse une action syndicale capable d'implanter réellement les syndicats dans le secteur tertiaire privé, la "nouvelle économie" et les PME... Mais bon, on dit ça, c'est histoire de causer, hein, on est à la retraite, nous...

Commentaires

Articles les plus consultés