Fonds de tiroir


La « Tribune (encore) de Genève » est revenue le 24 août sur le « match de la honte » (l'expression est de la «Julie») opposant (à coups de poings, de pied, de béquille, dans une bagarre générale...) des joueurs et des spectateurs Versoix à Kosova le 10 juin dernier, dans un match entre deux équipes de 4ème ligue déjà promues en 3ème ligue. Rappelons qu'un joueur de Versoix a fini avec un poumon perforé, un autre avec six semaines d'arrêt de travail pour une fracture au visage et plusieurs plaies et contusions. Le Ministère Public avait prononcé des incarcérations (suivies de remises en liberté provisoire), quatre joueurs de Kosova, prévenus sur le plan pénal, ont été exclus par l'association genevoise de foot, l'équipe toute entière est exclue du championnat pour deux saisons. Cerise sur le gâteau : les arbitres genevois feront grève le week-end prochain, après que l'un d'entre eux ait été agressé par trois joueurs du FC Tordoya, dimanche matin. Une plainte pénale a été déposée. Précisons, au cas où, que Pierre Maudet est hors de cause. Il peut pas être partout, quand même.

Dans un mail envoyé mardi à la députation PLR au Grand Conseil, Pierre Maudet en appelait à l'unité pour traverser la crise née de ses petits arrangements avec la vérité. Message reçu : le lendemain, le Comité directeur du PLR condamnait précisément ces petits arrangements. Ben ouais, quoi, l'unité, ça a un prix... mais plus de 20 ans d'effort pour se hisser à un niveau de pouvoir politique digne de ces efforts (et aspirer passer encore à un niveau supérieur), et finir par battre sa coulpe sur Léman Bleu face à Décaillet, franchement, c'est pas un peu beaucoup de temps et de talent perdus et d'énergie gaspillée ?
Pierre Maudet a-t-il été invité à Abu Dhabi par le Cheikh héritier pour un deal sur  un mandat à l'aéroport (mandat qui a été finalement accordé à une société d'Abu Dhabi ? D'aucuns en sont persuadés. Si c'est le cas, on n'aura qu'un regret : que personne n'ait invité Antonio Hodgers à un petit voyage du même genre pour un deal sur la sauvegarde du Plaza...

Ensemble à gauche a déposé deux projets de loi, modifiant l'un la constitution et l'autre sur la loi sur l'exercice des compétences du Conseil d'Etat, pour obliger à suspendre (temporairement) de ses fonctions un membre du gouvernement placé sous enquête : si c'est le président ou la présidente du Conseil d'Etat qui est concerné-e, il ou elle devra céder sa place à sa ou son vice-président-e. Et si le ou la ministre concernée a la responsabilité de la police, il devra la céder à sa ou son suppléant-e le temps de l'enquête. Ouala. Si vous y voyez un rapport avec l'« Affaire Maudet », vous avez raison. Mais nous, on y voit surtout un moyen efficace de désarmer des gouvernants qui déplaisent (voui, y'en a) : on essaie de leur trouver une casserole qu'ils traînent et de provo-quer une enquête sur le contenu de la casserole et hop ! les voilà réduits à «inaugurer les chrysanthèmes » comme disait De Gaulle. Fallait y penser...

Que risque Maudet s'il devait être condamné (hypothèse peu vrai-semblable, soit écrit en passant) pour «acceptation d'un avantage» ? Pas grand chose : une peine pécuniaire, ou de prison (avec sursis, s'il n'y a pas récidive) de trois ans  maximum. C'est petit bras, tout ça.

En un an (2017-2018), les surfaces commerciales vacantes à Genève sont passées de 225'000 à 311'000 m2 (ça fait quand même 31 hectares...), soit une hausse de 38 % (voire de 44 % pour les bureaux). Quand aux magasins et arcades vacants, leur surface a augmenté de 12 % en un an. Mais ça empêche pas, par exemple, le proprio du cinéma « Le Plaza » de vouloir le détruire pour mettre à sa place un centre commercial. Et s'il y a de plus en plus de bureaux vides, on manque toujours de logements à Piogre. Vous nous direz qu'on peut toujours se loger dans des bureaux. Ouais, on peut, mais le futon par terre entre le bureau, l'imprimante et l'armoire à dossier, on a essayé, c'est pas génial question confort, et on s'en lasse vite. Mais bon, on va pas vous raconter notre vie, hein...

Bon, ben voila, on connaît déjà quasiment le nom du futur président de l'Union Syndicale Suisse, successeur de Paul Rechtsteiner : il s'appelle Pierre-Yves Maillard. Bien sûr, il reste une autre candidature, celle d'une femme, mais le Conseiller national (PS, forcément...) valaisan Mathias Reynard a jeté l'éponge, et la Conseillère nationale tessinoise (PS, forcément) Marina Carobbio aussi. Reste donc la Saint-galloise Barbara Gysi. Et Pierre-Yves Maillard. Qui a reçu le soutien de la plus puissante fédération de l'USS, Unia. C'est rassurant, ces élections sans grand suspense. Rassurant, mais avouons-le piteusement, un peu décevant...

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