Fonds de tiroir


Interrogé par « Le Courrier » du 5 septembre, à propos (évidemment) de l'« Affaire Maudet », Martin Hilti, directeur de « Transparency International Suisse », estime que «dès qu'un fonctionnaire ou un responsable politique accepte un cadeau d'une certaine importance, il se met dans la situation d'être redevable à la personne qui le lui a offert ». Bon, c'est enregistré, mais alors, est-ce qu'on doit rendre, pour ne pas être « redevables » aux institutions qui nous les offrent,  les abonnements qui nous été offerts, en tant que membre de la commission des zarts et de la kultur, par une demie-douzaine  de scènes théâtrales genevoises ? Et renoncer aux places gratuites au Victoria Hall et au Grand Théâtre offertes à tous les membres du Conseil Municipal ? Non faut pas déconner, quand même...

La majorité de droite et d’extrême-droite du Grand Conseil a pu finalement s’entendre sur un contre-projet à l’initiative pour le remboursement des soins dentaires que le Parti du Travail avait déposée. Le contreprojet consisate en l'inscription dans la constitution le mandat donné à l'Etat de  mettre en place « un dispositif cantonal gratuit de prévention et de dépistage en matière de santé buccodentaire ». Des mois de travail parlementaire pour en arriver à ça ? s'étonne le Parti du Travail. Ben ouais. C'est touchant, un parti vieux de 75 ans qui découvre encore les effets du crétinisme parlementaire...

Elle s'appelle aujourd'hui Denisova 11. On ne sait pas comment elle s'appelait quand elle était vivante. Parce qu'elle est morte, il y a 90'000 ans, dans les montagnes de l'Altaï, en Sibérie. Elle avait treize ans. Même à l'époque, ça devait quand même être un peu jeune, pour mourir. Enfin bref, on a retrouvé ses restes, et on les a analysés. On ne sait pas de quoi elle est morte, mais on sait, grâce à son ADN, de qui elle était née : d'un denisovien et d'une néanderthalienne. Deux lignées humaines différentes, mais disparues (quoiqu'il nous en reste des bouts de patrimoine génétique dans le nôtre). Bref, Denisova était une métisse. Une corniaude. La descendante de deux populations humaines séparées souvent par des milliers de kilomètres, mais dont des individus ont pu se rencontrer et s'envoyer en l'air pour produire des petites Denisova. Il y a 90'000 ans. Parce que déjà, y'avait des migrations, des métissages, des grands remplace-ments, tout ça. Et sûrement aussi déjà des racistes et des xénophobes. Parce que les humains n'ont pas seulement découvert la maîtrise du feu, ils ont aussi inventé la connerie.

La prochaine que vous serez pris en flagrant délit de mensonge (nous on risque rien, on ment jamais...), faites comme Maudet : reconnaissez que vous n'avez fait que « cacher une partie de la vérité » pour «préserver (votre) famille». Personne n'y croira, mais vous avalerez plus facilement la pilule de l'autocritique publique à laquelle vos cachotteries vous ont contraint. Eh ouais, les belles traditions staliniennes ne se perdent pas, elles s'adoucissent.

Bonne nouvelle, les gens : le requin n'attaque pas l'homme. Et si des surfeurs se font mordre par les squales, c'est parce que ceux-ci, curieux, veulent seulement, du bout des dents, par curiosité, savoir à quel genre de bestiole ils ont affaire. Pas pour les bouffer, non, juste pour savoir. Donc, le requin n'est pas dangereux (c'est juste le surfeur qui est un peu con). D'ailleurs, aux USA, ousque y'a beaucoup de surfeurs, en 2017, aucun humain n'a été tué par des requins. Mais 57 humains ont été tués par des chiens. Et dans le monde entier, les requins tuent chaque année (mais par inadvertance) six à dix humains, les chiens en tuent 60'000... et les humains eux-mêmes, sans compter les morts accidentelles et les victimes de guerres, en ne comptant donc que les homicides volontaires, tuent 465'000 de leurs congénères. Alors on leur lâche l'aileron, aux requins. D'ailleurs, on devrait trouver le moyen d'en acclimater dans les lacs d'eau douce. Le Léman, par exemple. Et on leur donnerait quoi à bouffer ? Ben... des chiens...

À fin 2017, la population de la Suisse se monte à 8 484 100 habitants, soit 64 600 personnes (+0,8%) de plus par rapport à 2016. Au niveau suisse, Le solde migratoire (immigration moins émigration) contribue à 69,2% à cette progression et le solde naturel  (naissances moins décès) à 30,8%. En un an, l'immigration a diminué de 10,8% l'émigration a augmenté de 3,6%, le résultat étant un solde migratoire en recul de 35,3%. Le solde migratoire est d'ailleurs en recul depuis 2014. Fin 2017, 2 126 400 ressortissants étrangers séjournaient de manière permanente en Suisse, soit 25,1% de la population résidante permanente, mais près d’un cinquième d’entre eux (19,2% ou 408 700 personnes) sont nés en Suisse (étrangers de la deuxième, voire de la troisième génération), et ne sont donc pas des immigrants. Ouala. Maintenant, on sait bien que c'est pas parce que  l'«invasion migratoire» relève du fantasme que les xénophobes vont cesser d'aller regarder sous leur lit avant d'aller se pieuter. Les troubles obsessionnels compulsifs, ça résiste à l'argumentation rationnelle...

Dimanche dernier, les deux initiatives populaires pour une agriculture plus responsable, plus soucieuse de l'environnement et des conditions de production, et pour une production plus proche des consommateurs, ont été clairement refusées au plan national, mais acceptées dans quiatre cantons romands, dont, clairement (à plus de 60 %) à Genève.  Où elles étaient combattues par le PLR, l’UDC, le MCG, la Chambre de commerce et d’industrie (CCIG) et la Fédération des entreprises romandes (FER). Qui se sont pris, ensemble et séparément, une belle baffe. ça doit être la faute à Maudet. Forcément : tout est de la faute à Maudet.

La surface des locaux commerciaux inoccupés a explosé à Genève, en passant de 225'000 à 311'000 m2 entre 2017 et 2018. La surface vacante des seuls bureaux a augmenté de 44 % Un analyste sorti d'Ernst & Young en a décelé la cause : la politique fiscale de Trump et ses menaces de sanctions contre les sociétés américaines installées à l'étranger, qui les incitent à revenir aux USA (et donc à libérer les locaux qu'elles occu-paient.. Bah, ce n'est que le moindre des dommages collatéraux du trumpisme...

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