Ouverture des commerces le dimanche : faire respecter la volonté populaire



Un référendum nécessaire

Le 21 septembre dernier (était-ce le dernier jour de l'été ou le premier de l'automne ?) la majorité de droite (MCG compris) du Grand Conseil genevois votait un projet de loi mitonné par le patronat et déposé par le PLR, autorisant l'ouverture des magasins trois dimanches par an sans que la condition, posée par le peuple en votation en 2016 d'une extension de la convention collective soit remplie. Le prétexte de cette loi est le même que celui de toutes les tentatives précédentes de la droite et du patronat : répondre à la concurrence transfrontalière, exercée par les commerces côté français. Comme si c'était une question d'horaires et pas de prix. Un référendum a été lancé par la gauche et les syndicats. Alors, si vous ne savez pas quoi faire dimanche, plutôt que des courses, faites acte de solidarité avec le personnel des magasins : signez et faites signer ce référendum. Et faites respecter la volonté populaire plutôt que les obsessions patronales.


"au septième jour, qui est le sabbat du Seigneur, ton Dieu, ne fais besogne quelconque"

Les commerces genevois souffrent de la concurrence des commerces français. Pour des raisons liées à leurs horaires d'ouverture ? Non : pour des raisons de prix. Et puis, de quels commerces parle-t-on ? des petits commerces ? Eux souffrent, outre du prix des loyers et des terrains à Genève, de la concurrence exercée par les centre commerciaux et les grands magasins genevois, pas des français.
L'argument du besoin des consommateurs ne tient pas plus que celui de la concurrence frontalière : des dizaines de "dépanneurs"et de superettes sont fonctionnels le dimanche, les jours fériés, la nuit, pour les achats réellement urgents. Et pour le reste, les consommateurs peuvent attendre un jour ou deux.
Les travailleuses et les travailleurs du secteur, elles et eux, ne peuvent attendre d'une hypothétique bonne volonté de leurs employeurs naisse le respect de leurs droits. Ce respect avait été posé par les citoyennes et les citoyens qui, il y a deux ans, acceptaient le contre-projet à une initiative syndicale ("Touche pas à mes dimanches"), qui autorisait l'ouverture des magasins le 31 décembre et trois dimanches à la condition explicite et formelle de l'existence d'une convention collective de travail étendue à tout le secteur du commerce de détail. C'est cette condition que viole, ouvertement, la loi votée par le Grand Conseil. Et c'est pour la faire respecter -et défendre les conditions de travail et de vie des salariées et salariés du secteur- qu'un référendum a été lancé. Pour que la volonté populaire exprimée en novembre 2016 soit respectée, et pour que l'on ne fasse pas payer au personnel des commerces genevois l'illusion entretenue par les patrons des plus grands d'entre eux qu'ouvrir trois dimanches de plus fera revenir une clientèle qui passe la frontière pour aller faire ses courses parce qu'à chaque fois qu'elle le fait, elle dépense au moins 25 % de moins que si elle faisait les mêmes en restant sur le sol sacré de Manor, de Globus, de Balexert, de la Praille, de la Migros et de la Coop.

Pour le reste, frères et soeur, méditez ces fortes paroles du Livre ((Exode XX.9 à 11, dans la traduction de Sébastien Castellion) :
"9. Travaille six jours et fais toute ta besogne.
10. Mais au septième jour, qui est le sabbat du Seigneur, ton Dieu, ne fais besogne quelconque, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ton serviteur, ta chambrière, ni ton bétail, ni étranger qui soit chez toi."

Il faut bien que nos *racines chrétiennes" servent parfois à quelque chose d'un peu concret.

Commentaires

Articles les plus consultés