Fonds de tiroir


Un avocat genevois avait posté sur le réseau une photo d'un singe tenant la Coupe du Monde de foot, histoire de saluer à sa manière le victoire d'une équipe de France comptant de nombreux joueurs d'origine africaine. La plaisanterie pourrait tomber sous le coup de la loi antiraciste : c'est en effet mépriser les singes que les comparer à des footballeurs, de quelque couleur de peau qu'ils soient.

Les partis  politiques souffrent d'un certain déficit d'image, de crédibilité, de respect. Et certains en ont conscience. C'est ainsi que Mauro Poggia, lors de l'élection du Conseil d'Etat, l'année dernière, s'était bien gardé de coller l'étiquette du MCG sur ses affiches. Et ça avait marché, puisqu'il avait été brillam-ment réélu. Du coup, la candidate MCG au Conseil administratif de Vernier, lors de l'élection partielle du début octobre, a fait de même : ne pas revendiquer son appartenance partisane (alors qu'elle est présidente du MCG...). Mais là, ça n'a pas marché : c'est le candidat socialiste qui a été élu. Faut dire qu'il y a des étiquette en plomb.

Donc, Guillaume Barazzone a décidé de rendre 52'000 francs à la Ville. De l'argent encaissé comme reboursement de frais personnels, depuis son élection en 2012. Sur ces 52'000 francs,  10'000 francs concernent des dépenses noc-turnes, des confusions entre cartes de crédit privée et professionnelle, 3000 balles de taxi en 2017 entre deux adresses privées... et 42'000 francs de téléphone, dont plus de 17'000 pour la seule année 2017. Cinq fois plus que ses collègues. Eh ouais, l'itinérance avec Abu Dhabi, ça douille. Et la «Tribune» de s'interroger : « n'est-il pas embarrassant, pour le seul magistrat de droite (de la Munici-palité de Genève) d'apparaître comme le plus dépensier de tous alors que son camp politique a multiplié ces der-nières années les attaques contre un budget municipal jugé trop dispen-dieux » ? Ben non, c'est pas embar-rassant, pourquoi ça le serait ? D'ailleurs le PDC a déclaré son soutien à Mobil... euh, Barazzone...

Selon une étude (« Nos arbres ») commandée par la Ville à l'Université et à la Haute école du paysage, d'ingénierie et d'archi-tecture, Hepia), la Ville de Genève manque d'arbres, et il faudrait agrandir le parc arboré cantonal (1,2 million d'arbres, quand même, soit 21 % du territoire de la République) d'au moins 20 %, ce qui arboriserait 25 % du canton. A condition que chaque commune plante une centaine d'arbres par an pendant 15 ans (la Ville en a planté 150 par an depuis cinq ans), dont une vingtaine de grands arbres. Et l'étude recommande des essences méri-dionales (micocoulier, chênes verts...), qui apprécieront le réchauffement climatique déjà en cours (et qui va se poursuivre). Pour le baobab et le palmier, on verra plus tard. Mais faut aussi penser à l'accompagnement de nos futures ramures provençales : les cigales. Et le pastis. Surtout le pastis.

La « Tribune (encore un peu) de Genève » a révélé que Guillaume Barazzone avait rencontré, ou croisé, d'intéressants personnages, à Abu Dhabi : le vice-président des Emirats Arabe Unis, le patron de la deuxième plus grosse entreprise mondiale de transport maritime, l'ancien Roi d'Espagne, les présidents du Rwanda, de Tchétchénie et du Gabon. le prince héritier d'Abu Dhabi... Ben s'ils se sont échangés leurs numéros de portables, on comprend mieux pourquoi la note de téléphone  Barazzone a été cinq fois plus lourde que celle de ses collègues...

Faut qu'on pense à aller une fois ou l'autre boire un pot à L'Escobar (s'il est toujours ouvert). L'Escobar ? Ben oui, vous savez bien, ce bar qui a pu ouvrir sans que son dossier d'autorisation soit complet, grâce à un coup de pouce du directeur de cabinet de... qui donc ? Pierre Maudet. Et peut-être d'un coup de pouce de Maudet lui-même, qui aurait demandé au directeur de la Police du commerce d'autoriser l'ouverture du bar sans attendre que le dossier soit complet, malgré l'opinion négative de la fonction-naire chargée du dossier. L'autorisation d'ouverture a été délivrée en neuf jours. Un record de rapidité. C'est (ou c'était) aux Grottes, l'Escobar.  C'est plus près qu'Abu Dhabi. Il faut aussi dans le commerce de proximité, Maudet : il y a fêté son 40ème anniversaire en mars. C'est seulement après que ça a commencé à être sa fête...

La « communauté d'intérêt du tir suisse » (le lobby des tireurs à l'arme à feu) a décidé de lancer un référendum contre la révision de la loi sur les armes, adoptée par le Conseil fédéral et les Chambres, beaucoup trop restrictive aux yeux des fans du flingue. La loi a été modifiée pour la rendre cohérente avec ce qui va prévaloir dans les pays voisins, du fait d'une directive antiterroriste européenne. Les armes semi-automatiques seraient interdites, sauf autorisation exceptionnelle, hors du cadre mili-taire et pour les tireurs sportifs membres d'une société de tir. Ce qui fait quand même de larges exceptions. D'autant que rien ne change pour les armes d'ordonnance ni pour les chasseurs. Mais les flingophiles hurlent quand même à « la fin du tir en tant que sport populaire ». Fétichisme des armes, paranoïa et falsification des textes : du pur trumpisme...

Le résultat des élections législatives américaines de demi-mandat étant ce qu'il est, on n'a pas hurlé de joie. D'autant que des millions d'Américains n'auront pas pu y participer en raisons de lois en vigueur dans certains Etats et frappant prioritairement les Noirs et les Amérindiens.  Dans le Dakota du Nord, par exemple, il faut avoir une adresse légale de résidence pour pouvoir voter -les Amérindiens n'en ont généralement pas. En Floride, une infraction aussi mineure que la détention de Marijuana pour sa consommation personnelle peut entraîner la privation à vie des droits civiques -et là, ce sont les Noirs qui sont les plus concernés. Comme en Géorgie, où 53'000 inscriptions sur les listes électorales sont bloquées. Si avec ça, Trump les perdait, ces élections...


Commentaires

Articles les plus consultés