fonds de tiroir


La « Tribune de Genève » de vendredi dernier tirait à boulets rouge (et à répétition), en « une », en édito, en chronique, sur Pierre Maudet : « Affaire Maudet : Berne s'inquiète pour Genève « Maudet fait du tort à la Suisse romande », «Seul Maudet peut sauver Genève» en démissionnant... N'en jetez plus, là, ça commence à faire beaucoup... et puis, juste à côté de la chronique furibarde de l'ancien rédac'chef de la « Julie », Pierre Ruetschi, qui qualifie Maudet de « super Pinocchio », on a droit à une lettre de lecteur d'un proche de Maudet, le Conseiller municipal (et candidat à la succession de Guillaume Barazzone au Conseil administratif) Simon Brandt, qui dénonce le refus de la gauche de voter une sub-vention de 125'000 francs au «Refuge de Darwyn» (un refuge pour vieux chevaux et vieux ânes à qui la gauche a tout de même voté une subvention de 25'000 francs alors qu'il n'en recevait aucune jusqu'à présent). On s'interroge : Brandt cherche un point de chute pour Maudet, pour lui ou pour les deux ensemble ?

Sondages en France sur les intentions de vote pour les élections européennes du 26 mai : la liste de la « République en marche » (les macroniens, donc) est en tête avec 23%, devant celle du Ras-semblement National de Le Pen à 18,5 %, celle des Républicains à 10%, celle de la France insoumise à à 9,5%, celle de « Debout la France » (Dupont-Aignan) à 7,5 %, celle des Verts à 6,5 %, celle du PS à 4 %, celle du PC à 2,5 %. Et une hypothétique liste de « gilets jaunes » serait à un peu plus de 7 %. On résume ? Après deux mois de « gilets jaunes », Macron est en tête des intentions de vote, les « gilets jaunes» au niveau de Dupont-Aignan. et la gauche, toutes listes confondues, à, en gros, 25 %. Tout ça pour ça ? Ben ouais. Comment il disait, déjà, Gramsci ? Ah ouais : il faut avoir le pessimisme de la raison et l'optimisme de la volonté. Facile à dire... peut-être qu'avec un verre de Mezcal, on y arriverait... parce que là, on n'a pas de problème avec le pessimisme de la raison, mais on cale côté optimisme de la volonté...

Il ne nous avait pas échappé, ni sans doute à vous,  que la «Julie» n'avait pas mégoté sur les yeux doux à faire à Maudet au temps de sa splendeur... Mais maintenant, elle fait les comptes : son ancien rédac'chef, Pierre Ruetschi, accuse Maudet d'«induire des coûts injustifiés singulièrement plus élevés pour le contribuable que la note de frais annuelle aussi choquante qu' extravagante du plus dépensier des conseillers administratifs en Ville de Genève ». Et comment il ferait pour coûter aussi cher, Maudet ? Simple : en étant payé comme Conseiller d'Etat à plein temps pour n'assurer « même plus la moitié de sa tâche » après avoir été privé du plus gros de ses responsabilités par ses collègues. Et alors ? Il est contre la réduction du temps de travail, Ruetschi ?

Les boucs-émissaires, ça va, ça vient, mais faut en changer de temps en temps. Les juifs et les Rroms ont fait bien de l'usage (et continuent, d'ailleurs), les étrangers en général, ça fait trop de monde (mais eux aussi, on peut toujours les vouer à l'exécration, on en a toujours sous la main). Bon, y'a les blacks, mais eux aussi  sont trop nombreux. Il en faut pas trop, des boucs émissaires, ça dilue leur utilité. Donc, au Mont sur Lausanne, on a renouvelé le panel : on a choisi les « gens du voyage suisses ». Ils sont pas très nombreux, ils sont nomades (ça fout toujours la trouille aux sédentaires), ils n'ont pas de puissance politique derrière eux. Tout pour plaire, quoi. Alors, quand les autorités vaudoises ont décidé d''ouvrir une place d'accueil au Mont sur Lausanne pour une quinzaine de convois, soit une cinquantaine de personnes, 56 oppositions ont été formulées et une pétition a fusé et a été signée par 1500 personnes. Le responsable de la pétition, « qui tient à rester anony-me » (forcément...) ajoute (forcé-ment), sur le mode « je ne suis pas raciste mais...»,  qu'il n'a « rien contre eux », mais qu'il ne veut pas que l'argent du contribuable serve à « favoriser les Yéniches » (qui sont aussi des contribuables... en plus d'être suisses). C'est fou ce que des gens qu'on va « accueillir » dans une zone industrielle sont favorisés, mais bon, on n'est pas dans le rationnel, on est dans le reptilien, alors on va pas chipoter, hein... Surtout qu'on sait jamais, y'a sûrement des Yeniches qui sont juifs. Et qu'ils sont nomades comme les Tziganes naguère.  Tout pour plaire, quoi...

Genève avait créé une plateforme de vote par internet, qui avait assuré cette manière de voter lors de 150 scrutins. Mais le Conseil d'Etat a annoncé qu'il renonçait à la développer, parce que ça coûte trop cher (6,7 millions). Ouais, la démocratie, même électronique, ça a un coût. Le vote par correspondance aussi a un coût. Et le vote au local de vote aussi a un coût -on ne les supprime pas pour autant. Ou alors, soyons efficaces : ne faisons plus voter, et tirons au sort le résultat : il suffit d'une chtite pièce, même d'un sou, et de jouer le scrutin à pile ou face. Et la chtite pièce, on peut la récupérer après. On pourra quand même continuer à voter par internet. En utilisant la plateforme concurrente de la genevoise : celle mise au point par La Poste. Ni plus, ni moins sûre que la genevoise, mais qui n'est pas vraiment en mains publiques, puisque la poste est désormais une SA... Le Conseil d'Etat a donc décidé, sans même consulter le Grand Conseil, d'abandonner le seul système de vote électronique en Suisse, utilisé non seulement à Genève mais aussi par les cantons d'Argovie, de Berne, de Lucerne, de Saint-Gall et de Vaud. Merci qui ?

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