Genève : grève des nettoyeurs des toilettes publiques

Celles et ceux qui nettoient la Ville doivent être employés par la Ville


Depuis le 11 février, les nettoyeurs salariés de l'entreprise ONET sont en grève pour la défense de leurs droits. A l’instar de l’Etat, la Ville de Genève externalise depuis longtemps les tâches de nettoyage de ses bâtiments, locaux et installations . ONET est l'une des entreprises bénéficiaires de cette externalisation sans justification pertinente. Ces privatisations du nettoyage de bâtiments publics, qui ont connu un développement sans précédent ces dernières années, entraînent un dumping social et salarial aussi inévitable qu’inacceptable pour les travailleuses et les travailleurs occupés à ces tâches déjà pénibles et peu rémunérées.


Il est nécessaire d'espérer pour entreprendre, pas de réussir immédiatement pour persévérer, dit la gauche taciturne.


Pour emporter les marchés publics, les entreprises du nettoyage se livrent à une concurrence féroce sur le dos du personnel, baissant le coût de la prestation à chaque remise aux concours des mandats par les autorités adjudicatrices. Pour empocher leur marge, elles diminuent soit le nombre d’heures de travail des employé-e-s, soit leurs salaires, soit leurs droits sociaux, soit tout cela à la fois. Ce genre de situations scandaleuses se multiplie et les travailleurs d’ONET SA occupés au nettoyage des WC publics de la Ville de Genève nous le rappellent depuis le lundi 18 février, date à laquelle ils se sont mis en grève pour obtenir des conditions de travail décentes. En effet ils subissent une triple, voire quadruple, peine : Diminution drastique de leurs heures de travail salarié, passant successivement de 43 heures hebdomadaires, à 40 heures puis pour certains à 32 heures, travail généralisé du dimanche, baisse de leurs salaires, flexibilisation totale de leur temps de travail et précarisation extrême de leurs conditions de vie, baisse également de leur prévoyance professionnelle, non-respect de la Loi sur le travail, violation de la convention collective de travail du nettoyage. Pour les travailleurs et pour les syndicats, la seule solution pour mettre un coup de frein à la précarité des nettoyeuses et nettoyeurs sur les marchés publics passe par la réinternalisation du personnel au sein de l’Etat et de la Ville de Genève, employeurs aimant à se dire exemplaires. Ces femmes et ces hom-mes travaillent pour des collectivités publiques sans que qu'elles assument leurs responsabilités d'employeurs et garantissent les droits de celles et ceux qui travaillent pour elles. Nous avons déjà demandé, sans succès à la Ville d'intégrer dans sa fonction publique les femmes et les hommes qui assument ces tâches. Nous le redemanderons. Hier, La majorité du Conseil Municipal, qui jusqu'é présent le refusait,  a accepté d'étudier cette proposition de reprise par la Ville du personnel de nettoyage des sociétés privées travaillant pour elle : la grève des nettoyeurs d'ONE n'y est pas pour rien.


S'il est nécessaire d'espérer pour entreprendre, il ne l'est pas de réussir immédiatement pour persévérer, dit la gauche taciturne.

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