Fonds de tiroir


Il n'y a plus d'autre recours que la Cour européenne des droits de l'homme pour les copains des négationnistes turcs du génocide arménien qui refusaient l'instal-lation, en avril 2018, des « Ré-verbères de la mémoire » (dédiés non seulement aux victimes du génocide arménien mais aussi à celles de tous les autres génocides) dans le parc Trembley : des habitants du quar-tier, même pas voisins du lieu d'installation de l'oeuvre, ont été déboutés par le Tribunal fédéral. Il ne leur reste donc, et à leur avocat, l'udéciste Yves Nidegger, que la solution d'aller porter devant la Cour européenne des droits de l'homme (que l'udéciste en question abhorre) une hypothétique violation de leur droits fondamental à rouler pour les négationnistes turcs en exigeant que l'oeuvre commémo-rative, déjà installée, qui n'a subi aucune déprédation et ne gêne qu'eux (et encore, on ne voit pas en quoi, puisqu'ils n'en sont même pas voisins), soit enlevée. En plus, en étant déboutés, ils ont été condamnés à payer 3000 balles de frais et 3000 balles de dépens à l'association « Les réverbères de la mémoire ». Ils vont peut-être exiger de les payer en livres turques ?

Faut pas dire du mal des communes friquées de la rive gauche du lac de G'nêêêve (le Petit Lac, donc) : elles peuvent être aussi marrantes que la Ville de Genève. Tenez, au hasard, Vandoeuvres : l'année dernière, on apprenait qu'une employée de la commune avait accumulé des milliers d'heures supplémentaires et treize ans, toutes validées et payées pour plus de 400'000 balles (soit 30'000 balles par année en moyenne), plus les primes et treizième mois calculés en tenant compte de ces heures supplémen-taires. On est donc dans le demi-million de revenus supplémentaires. La Maire (de droite, forcément, à Vandoeuvres il n'y a de gauche que dans le personnel de maison, et pas un-e seul-e élu-e de gauche au Conseil municipal, à majorité PLR sans le dire) est toute désolée : cette histoire trouble sa quiétude et celle du parc à bourges qu'est sa commune. « C'était un système implicitement admis », soupire-t-elle. Et son adjoint ajoute que ça permettait de compenser le sous-effectif des employés municipaux. Et le président de la commission des Finances en remet une couche : contester cette pratique serait remet-tre en cause toute la gestion du personnel communal. Et ça, ça serait pas bien. Bon, on attend que la Cour des Comptes se penche sur le cas amusant de Vandoeuvres (elle pourrait s'en saisir). Et on attend aussi d'entendre la droite hurler sur le gaspillage de deniers publics, les privilèges des élus, l'incompétence de l'Exécutif... Comment ça, on peut attendre longtemps ?

Le 20 février, quelques centaines de « gilets jaunes » français ont manifesté à Genève pour dénoncer les violences policières, sur la place des Nations, sans en bouger, en restant bien peinards. La police en attendait 3000, les organisateurs en espéraient 5000, il y en eut beaucoup moins. Les organisateurs voulaient montrer que le mouvement était capable de sortir des frontières pour porter ses revendications. Ouala, c'est fait. On va pas s'en plaindre, les frontières, on s'en fout,  on est pour la libre circulation des personnes, nous. Les « gilets jaunes », on sait pas.

A Genève, sur la Treille, ya un marronnier fou qui bourgeonne avant tous les autres. Mais on a encore mieux : on a une Chambre constitutionnelle (de la Cour de Justice) qui date de février 2018 un arrêt sur un recours déposé deux mois plus tard, en avril, contre un arrêté (d'invalidation de l'initiative pour sauver le cinéma « Le Plaza ») pris un mois plus tard par le Conseil d'Etat... Piogre, c'est un micro-climat féroce : il dérègle tout le calendrier...

Le 21 novembre 2018, l'Association des communes genevoises accordait une subvention de 1,5 millions de francs au Grand Théâtre. Pour être validée, cette décision devait cependant attendre de savoir si les conseils municipaux ne faisaient pas usage de leur droit d'opposition : si les deux tiers d'entre eux (soit 30 communes sur 45) en faisaient usage, ou le tiers d'entre eux (soit 15) représentant la majorité de la population du canton, en faisaient usage, la subvention était réputée rejetée. Et comme seules quatre conseils municipaux de quatre petites communes s'y sont opposés, la subvention a été validée. Quels conseils municipaux, de quelles communes, ne veulent pas que l'ensemble des communes parti-cipent pour un (petit) million et demi au financement d'une insti-tution à laquelle une seule d'entre elles (Genève) consacre 45 millions de francs par année ? Ben, sûrement des communes dont aucun habitant n'assiste jamais à aucun spectacle de l'opéra genevois : Avusy, Céligny, Laconnex et Soral. Sinon ça serait quoi, cette opposition ? du sam'suffisme culturel ? du « la Ville aka payer« » ? Non, c'est pas le genre de ce genre de commune. Pas du tout. Jamais.

Grâce au « Matin Dimanche », qui en a publié la liste, on observe qu'on ne consomme aucun des dix médicaments les plus remboursés par les assurances... Forcément, ni le Laphroaig, ni l'Erinmore, ni l'Amphora (ouais, notre pharmacie, c'est Davidoff) ne sont remboursés ... mais on est bien content de rien coûter aux assurances. Bon, en même temps, vu ce qu'on leur paie, on leur rapporte rien non plus....





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