Fonds de tiroir


Donc, des policiers étaient apparemment très, très copains avec un proxénète des Pâquis. Qui leur aurait fourni des filles pour leurs petits plaisirs (on parle même de partouzes). Des policiers cantonaux, mais aussi des policiers municipaux. Que l'UDC et le Conseiller administratif Barazzone proposent d'armer à l'instar des policiers cantonaux. Mais bon, soyons un peu pragmatiques : Des préservatifs seraient pas plus utiles ?

La droite municipale genevoise a depuis des années une conception très particulière de son rôle, du rôle des commissions du Conseil muni-cipal, et des représentants qu'elle y envoie. On se souvient que par deux fois, au début de la législature, elle avait refusé d'envoyer pour étude le projet de budget en commission, ce qui avait privé la Ville de budget pendant six mois, le budget proposé par le Conseil administratif ayant dû être rétabli par un vote populaire après avoir été attaqué au sécateur par la droite. Là, maintenant, elle a inventé un autre truc pour ne pas faire son boulot : elle a fait en sorte que la commission des finances du Conseil municipal refuse d'exami-ner les projets émanant du Conseil administratif, au prétexte que le Conseil administratif refuse de lui transmettre tous les audits menés en Ville de Genève. Or en bloquant l'examen en commission des projets du Conseil administratif, elle oublie (volontairement : c'est pas de l'amnésie, c'est du déni) que ces projets ne lui sont pas transmis par le Conseil administratif mais par le Conseil municipal. Et qu'elle n'a absolument pas le droit de refuser de les étudier (tout au plus a-t-elle celui de les transmettre à une autre commission). Et qu'elle a précisé-ment été instituée pour étudier les projets qui lui sont transmis. Et tout ça est d'autant plus consternant que dans cette commission à laquelle la droite impose de ne plus servir à rien siègent pas moins de trois candidats de droite au Conseil administratif. Qui prétendent être magistrats municipaux en étant infoutus de faire leur simple boulot de conseillers municipaux... ils pourraient évidemment se contenter de boycotter les séances et les travaux de commission, en laissant celles et ceux de leurs collègues qui veulent faire leur boulot le faire, seulement voilà : ils y perdraient leurs jetons de présence... et c'est ainsi qu'on transforme la commission des Finances du Conseil municipal en succédané du Cercle Fazy-Favon : une source de financement des candidats, de leurs campagnes et de leurs partis. Well done, old chap...

La grève des femmes-grève féministe du 14 juin suscite d'intéressantes redécouvertes historiques -et de l'histoire récente : ainsi de celle du parcours des femmes dans l'église protestante genevoise (dite «nationale» jusqu'à pas si lon-gtemps). Il faudra attendre 1943 (l'année du grand retournement de la Guerre Mondiale) pour qu'une première pasteure de plein droit soit admise comme membre de la Compagnie des pasteurs, qui regroupe les ministres genevois depuis Calvin. Cinq cent ans d'attente, quoi. Une paille. Mais au moins, les femmes peuvent être pasteures. Et en décembre prochain, cela fera donc 90 ans qu'elles ont commencé à pouvoir l'être. Marcelle Bard (la première d'entre elles à Genève) avait été consacrée pasteur (la féminisation du titre attendra...) auxiliaire en décembre 1929, une année après que le Consistoire ait accepté que des femmes aient ce droit. Sans encore avoir celui de siéger au Consistoire, mais en ayant au moins celui de prêcher en chaire. C'est déjà ça, et ça en a choqué quel-ques uns. Et même quelques unes. Mais il faudra attendre 2001 pour qu'une femme, Isabelle Graesslé, soit élue Modératrice de la Com-pagnie des Pasteurs. Tout ça a été longuet ? Bah, un demi-millénaire, pas plus. Et la féminisation de l'Eglise de Calvin tient même quasiment de la fulgurance, si on la compare à celle de Rome. Au royaume des aveugles, hein...

Comme la répartition des dépar-tements de l'Etat cantonal genevois a beaucoup bougé ces derniers temps, GHI s'était posé la question judicieuse de savoir combien ça coûte de changer les noms des départements, les noms des services. Parce que forcément, ça coûte : faut changer les plaques signalétiques sur les bâtiments, les papiers à lettre et les enveloppes, les cartes de visite, les identifications internet, payer les déménagements tout ça... et tout ça pour quoi ? pour des prunes, vu que les compétences des départements et les fonctions des services ne changent pas avec leurs noms, mais seulement avec les lois ou la Constitution. N'empêche que les rebaptêmes ne sont pas gratuits. Bref, entre les changements intervenus après l'élection du Conseil d'Etat en juin 2018 et ceux intervenus après la démautisation du début de l'année, on devrait en avoir pour deux millions. Donc faudrait peut-être envisager d'ancrer les noms des départements dans la loi, voire dans la constitution, ce qui empêcherait d'en changer quand l'envie en prend au Conseil d'Etat, et de claquer du pognon pour ces changements d'éti-quettes qui ne changent pas grand chose au contenu des bouteilles.

On avait oublié de vous la raconter, celle-là : parce qu'un copain de Pierre Maudet, l'entrepreneur immobilier Antoine Daher, avait financé son apéritif électoral dans le cadre de sa campagne personnelle pour le Grand Conseil en 2009 (ouais, on sait, c'est du réchauffé, mais la daube politique, ça reste de la daube : meilleure quand elle est réchauffée, justement), l'ex-député PLR Jacques Jeannerat pourrait avoir des ennuis avec la justice, pour « acceptation d'un avantage » -mais faut prouver un lieu entre le cadeau (l'apéro, donc) et la fonction. N'empêche qu'il était joli, le cadeau: un apéro pour 200 à 250 personnes à l'Intercontinental. On sait pas com-bien ça a coûté, on sait que ça été payé par Antoine Daher, mais on sait pas d'où venait les fonds. De la même source que ceux qui avaient permis à Daher de financer les campagnes de Maudet via le Cercle Machin-chose ?  Parce que bon, y'avait quand même pas de raison que Maudet soit seul à en profiter, faut être un  peu partageux quand on se réclame de Fazy et de Favon...

Dégradé, condamné (à 90 jours amende de 150 francs), amendé (de 2700 francs), contraint de payer les frais de justice (de 1860 francs), un policier genevois qui avait été suspendu pour avoir diffusé des photomontages antisémites, racistes et discriminatoires à l'égard des handicapés a néanmoins repris son service le 1er mars, le Conseil d'Etat en charge de la police, Mauro Poggia, ayant renoncé à le licencier purement et simplement. Comme quoi, même dans la police, Genève mène une politique de l'emploi inclusive : il défend le droit des connards à garder leur emploi.

Notre-Dame de Paris a été attaquée hier par les flammes. Elle avait résisté à presque tout, elle a aussi résisté à cet incendie, qu'on a vu en direct sur quasiment toutes les haînes télé d'info du monde. Le feu a détruit sa flèche, crevé le plafond du choeur, mais ne semble pas avoir causé de dégâts irremédiables. Il faut dire qu'ils sont trois bon génies à veiller sur elle : Quasimodo, Esmeralda et Victor Hugo.

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