Fonds de tiroir


Hier soir, le Conseil municipal de la Ville de Genève a accepté la propo-sition du Conseil administratif d'un crédit de 158'600 francs pour permettre aux travailleurs qui nettoient chaque jour entre 6 et 23 heures les 70 WC publics de la Ville pour le compte de la société Onet de disposer de conditions de travail décentes, et d'un salaire leur permet-tant de vivre de ce travail. Ce crédit était indispensable, mais insuffisant. Il clôt un conflit social, mais ne règle pas le problème à sa source : la sous-traitance de tâches publiques à des sociétés privée. Bref, la lutte continue pour la «réinternalisation» dans le secteur public des tâches sous-traitées au secteur privé.

Elle avait au moins 90 ans et elle est morte, à la mi-avril, en Chine. Bon, jusque là, rien d'extraordinaire, 90 ans, c'est un bel âge pour mourir. En Chine ou ailleurs. Mais quand même, pas pour mourir des suites d'une tentative d'insémination artificielle.... Bon d'accord, Mémé, c'était l'une des trois dernières tortues du Yangtsé à carapace molle,   mais à 90 ans, quand même, on aurait plutôt droit à l'ems qu'à la maternité, non ? Même pour préserver l'espèce, faut pas mélanger la gérontologie et l'obstétrique, ça brouille les repères vers pépère...

On aura jamais entendu autant de chefs d'Etats, de gouvernements, de partis politiques de toute l'Europe (et d'ailleurs : même Trump s'y est mis...) parler de culture et d'histoire depuis lundi -depuis l'incendie de Notre-Dame de Paris. « L'Europe est blessée » (Jean-Claude Juncker), «C'est notre héritage européen et chrétien » (Mateusz Morawiecki, Premier ministre polonais ultra-conservateur), « un coup au coeur pour tous les Européens » (Giuseppe Conte, Premier ministre de ses deux vice-premiers ministes), « un trésor inestimable de la culture européenne et mondiale » (Vladimir Poutine)... Bon, ben on sait ce qu'il nous reste à faire pour inciter les politiciens genevois à reconnaître l'importance de la culture et du patrimoine pour le «lien social» : foutre le feu à la flèche du Temple de Saint-Pierre...

La semaine dernière, on a invité le Conseil administratif de Genève à fournir au Conseil municipale la liste exhaustive des décisions dudit Conseil municipal annulée par le Bailli cantonal pour vices de forme, de procédure ou pour violation de la loi -et ces derniers temps, elles ont été assez nombreuses, vu la propension de la droite coagulée (PLR, PDC, UDC, MCG) à présenter des projets mal foutus, mal rédigés, voire contraires à la loi. Le Conseil administratif a annoncé qu'il allait répondre à cette demande et nous fournir cette liste. Faudra pas qu'il oublie le dernier vote foireux du Conseil municipal : celui d'une proposition de la droite de faire effectuer un audit sur les ressources humaines des départements municipaux de la culture et du sport, et des travaux et construction. C'est pas qu'un tel audit soit inutile, ni que le Conseil municipal n'ait pas le droit de l'exiger et de voter un crédit pour le financer, non, c'est que la proposition de la droite en mandatait un service de l'administration, celui du contrôle financier, qui ne peut en principe être mandaté que par le Conseil administratif (et pas par le Conseil municipal) et qu'elle lui fixait un délai qui lui aussi ne peut être fixé que par le Conseil administratif. Bon, ça, ce sont des conneries formelles qui s'ajoutent aux précédentes et qui nous feraient plutôt ricaner s'il n'y avait plus inquiétant : la tentative de transformer une commission du Conseil municipal (celle des Finances) en une sorte de Bureau Politique doublé d'une commission de contrôle de gestion, sous prétexte de défendre le personnel. Et on ne peut cacher une solide méfiance quand une commission du Conseil municipal, surtout celle-là, surtout à une année des élections, surtout quand les candidats au Conseil administratif s'y précipitent comme des pucelles au Bal des Débutantes, s'autoproclame défenseure du personnel à la place de ceux dont c'est la fonction: les syndicats. Que la même commission venait de refuser d'auditionner. Parce qu'eux sont capables de résister aux pressions, sont libres de leurs paroles et de leurs actes, eux ne se taisent pas. Contrairement aux membres de la commission du personnel que la commission des Finances a décidé d'auditionner, précisément à la place des syndicats. Parce que c'est plus confortable. Parce qu'on peut les impressionner. Qu'on peut leur faire dire ce qu'on a envie d'entendre, ou les dissuader de dire ce qu'on n'a pas envie d'entendre... Ce qu'on ne peut même pas essayer de faire avec des secrétaires syndicales assumant leur rôle, envoyant se faire foutre ceux qui s'y essayeraient. Et qui là ne s'y sont même pas essayés puisqu'ils ont refusé, pas plus téméraires que courageux, d'auditionner les syndicats... ni d'ailleurs les conseillers administratifs concernés (Pagani et Kanaan). Audit pour audit, tant qu'à faire, on devrait pas en coller un sur la Commission des Finances ?


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