Fonds de tiroir


Donc, le PDC genevois aurait des velléités de mettre fin à la vieille «Entente» qui le lie au PLR, et qui date de plus de 80 ans -du temps où les conservateurs catholiques, les libéraux et les radicaux de droite s'alliaient contre le PS de Léon Nicole. Léon est mort, pas l'Entente. Pas encore. Mais le PDC semble en avoir marre de son rôle de partenaire mineur du PLR, et pourrait construire avec le PBD, les Verts libéraux et les Evangéliques une alliance du centre, dont il serait facilement le partenaire majeur, vu la faiblesse de ces formations à Genève. Evidemment, ça inquiète le PLR. Dont. nous dit la « Tribune de Genève » le nouveau président, Bertrand Reich, « multiplie les tractations pour sauver l'Entente ». Il est héroïque, Bertrand. Il a été élu à la présidence du PLR pour sauver le parti après l'« affaire Maudet », il doit aussi sauver l'« Appel de Genève » des dettes qui le plombent et de les doutes sur sa fidélité à sa mission initiale, et il doit mainenant en plus sauver l'Entente. Faut le béatifier, cette homme. Ou alors, lui demander de sauver aussi «Ensemble à Gauche». Et s'il réussit, carrément le canoniser.

Pierre Maudet était au Tribunal, avant-hier. Mais pas comme accusé : comme plaignant. ça le change. Il estime qu'un article publié en novembre dans le Tages Anzeiger portait atteinte à sa personnalité. Qui serait donc atteignable, ce qui est une première révélation. L'article, du correspondant romand du Tagi, relatait les pressions exercées par Maudet sur la direction de la télé romande pour qu'elle musèle la journaliste Laetitia Guinand qui enquêtait sur l'«Affaire». Et on ne demande pas «quelle affaire ?», sauf à vouloir vraiment passer pour un extraterrestre. Le « Temps » assure que la confrontation entre Maudet et les avocats de Tamedia a été «rapide et sobre». C'est déjà ça. Mais évidemment, ça ne présage pas des suites judiciaires de l'« Affaire ». Quelle « affaire » ? Ta gueule, ET...

La capitale mondiale du monde mondial des droits de l'homme doit, c'est sa constitution qui le dit, se plier à l'exercice d'évaluation périodique du respect des droits humains chez elle. Avant-hier, 27 organisations et associations ont remis au Maire de Genève, Sami Kanaan, et au président du Conseil d'Etat, Antonio Hodgers, un rapport exhortant les zautorités... à respecter la Constitution qui les institue. On se dira que c'est bien la moindre des choses. Et que les droits humains soient respectés dans la capitale des droits humains aussi. Même que c'est pour ça qu'elle a, seul canton suisse dans ce cas, à avoir imposé dans sa constitution cet exercice d'évaluation périodique. Du coup, on se demande bien pourquoi Pierre Maudet,  du temps où il était conseiller d'Etat entier, a trouvé judicieux de supprimer l'Office cantonal des droits humains, qui permettait de mettre en cohérence l'action des différentes administrations concernées par la problématique -qui par définition les concerne tous.

L'Union Démocratique Fédérale (un parti fondamentaliste protestant) avait lancé un référendum contre la loi fédérale réprimant l'homo-phobie. Et elle était très à la peine pour récolter les 50'000 signatures nécessaire pour soumettre la loi au vote populaire.  « Etait », car elle n'est plus : elle devrait avoir obtenu les signatures qu'il lui fallait. Comment ? En mentant comme une arracheuse de dents : en faisant signer son référendum (et en ayant payé pour la récolte de signatures l'entreprise privée Incop) en prétendant qu'il s'agissait de lutter contre l'homophobie, alors qu'il ne s'agit que d'empêcher qu'elle soit sanctionnée par la loi. Bref, les homophobes se faisaient passer pour le contraire de ce qu'ils sont pour faire signer par des gens qui pensaient lutter contre l'homo-phobie un référendum luttant pour la libre expression de l'homo-phobie... Du coup, des partisans de la loi, dont son auteur, le Conseiller national valaisan Mathias Reynard (PS), incitent celles et ceux qui ont signé ce référendum en étant trompé sur ses objectifs, à écrire à la Chancellerie fédérale pour faire annuler leur signature, ce qui serait une première. Mais bon, les intégristes protestants de l'UDF pourront toujours expliquer que leur manip' n'était qu'un  « pieux mensonge ». Sauf que c'est un peu jésuitique, comme justification, pour des protestants...

L'Association des habitants de la Vieille-Ville de Genève a recensé tous les locaux occupés par l'Etat et la Commune dans le quartier. Résultat : à 67 asdresses différentes et dans 20 bâtiments, l'Etat occupe 1250 pièces pour un total de presque trois hectares, correspondant à 315 appartements de 4 pièces qui pourraient loger un millier d'habitants supplémentaires, dans un quartier d'actuellement 3000 habitants. L'association demande donc au canton et à la Ville d'abandonner progressivement ses bâtiments pour le rendre à l'habitat et au petit commerce, et lutter ainsi contre sa désertification et sa langueur hors des heures a de bureau et des pauses de midi la semaine, mais aussi contre la pénurie de logements à loyers abordables et la disparition des petits commerces de proximité. Bref, l'Association des habitants veut faire revivre le coeur historique de la ville. Il a plus de 2000 ans, le bougre... c'est peut-être le moment en effet de le réanimer.

Le PDC genevois a donc finalement décidé de rester le partenaire mineur de l'«  Entente » de droite (son alliance avec le PLR) plutôt que de devenir, comme sa direction le lui proposait, devenir le partenaire majeur d'une alliance centriste. Bon, ben il s'avère que le coïtus interuptus est toujours une pratique courante chez les cathos.

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