Fonds de tiroir


On ne pourra de toute façon pas reconstruire Notre-Dame de Paris «comme avant» l'incendie, vu que la toiture était recouverte de plomb, et que l'usage du plomb pour ça est désormais interdit en France. Et que la charpente détruite était invisible au public. Et qu'elle était faite de poutres de chêne dont la préparation avait pris plusieurs dizaines d'années (18 mois de séchage à l'air libre la couronne dirigée vers le nord, puis vingt-cinq ans d'im-mersion dans un marécage, puis nouveau séchage, puis sciage) Et que de toute façon, reconstruire «comme avant» ça ne dit pas comme avant quoi, ni comme avant quand. la flèche détruite par le feu avait été construite par Viollet-le-Duc pour remplacer une flèche en pierre, deux fois plus basse, détruite à la Révolution... Alors comme s'interroge l'architecte Dominique Perrault, « pourquoi ne pas en concevoir une troisième qui s'inscrirait dans l'histoire de l'édifice et dans le XXIe siècle ? »....  Et l'ancien architecte en chef des monument historiques, François Chatillon, de soupirer : «pas un architecte au monde ne va résister à l'envie de pouvoir dire : j'ai planté ma flèche sur mille ans d'histoire ».  Même qu'à la place du coq qui couronnait l'édifice, on pourrait mettre une tête de Macron. Un autre coq, quoi... C'est peut-être pour ça qu'un concours d'archi-tecture n'a été lancé que pour reconstruire la flèche... et qu'à la tête de l'opération de recons-truction, le gouvernement a placé... un général, ancien chef d'état-major. Et pas de l'Ost de St Louis.

Les crises internes, à gauche, on connaît. On se demande même si on n'aimerait pas ça, au moins de temps en temps. On a eu celle qui secouait solidaritéS à Genève, puis la coalition « Ensemble à Gauche » après le départ d'élus municipaux de solidaritéS pour le Parti du Travail. On a eu dans le canton de Vaud celle qui a secoué la coalition homologue lors des candidatures séparées de solidaritéS et du Parti du Travail à l'élection partielle au Conseil d'Etat. En v'la donc une autre, à Unia Vaud, où un comité syndical (celui des électriciens) demande la démission du secrétaire régiuonal Yves Defferard, après le licenciement du secrétaire syndical Laurent Tettamenti, en conflit salarial mais aussi politique (il dénonçait l'impuissance des directions syndicale et appelait à la renaissance d'un syndicalisme de base) avec la direction du syndicat -laquelle n'appréciait pas non plus que le comité des électriciens développe sa propre communication en ligne sans en référer aux chefs. Le syndicalisme suisse va bientôt fêter ses 200 ans. C'est bon de savoir qu'il est encore vivant. Ben ouais, y'a que les morts qui sont préservés des crise interne, après tout...

Elle a duré quoi, la trêve politique en France après l'incendie de Notre-Dame ? 24 heuzres ? 48 heures ?`Pas plus de trois jours, en tout cas. Et encore : Nicolas Ducon-Aignan avait trouvé moyen de la rompre en agitant le spectre (déjà agité il est vrai par tous les sites complotistes d'extrême-droite, genre « Riposte laïque ») de l'attentat islamiste. Une trêve de 48 heures pour l'incendie d'une cathédrale de presque 900 ans, franchement, c'était vraiment le minimum syndical, mais bon, Macron a pu souffler pendant deux jours et se poser en Père de la Fille Aînée de l'Eglise, de sa cathédrale et de son histoire. Il va finir par se faire sacrer à Reims, vous verrez.  Mais il doit quand même se demander s'il aura de nouveau ce genre de répit : lors de l'incendie du Mont Saint-Michel ou de la Tour Eiffel ? Au moins, à G'nêêêêêve, on n'a pas ce genre de questions à se poser, vu que l'incendie du jet d'eau est finalement assez peu probable.

Le chef de l'extrême-droite espagnole, Santiago Abascal, déçu de ses 24 députés (il en espérait le double) et de la défaite de la droite (il espérait pouvoir lui dicter une coalition gouvernementale), s'encolérait diman-che soir, après la tombée des résultats des élections législatives: « L'Espagne est aujourd'hui dans une situation pire qu'hier». Autant dire qu'elle est dans une situation bien meilleure... La droite ne pouvait majoriser le PSOE et ses alliés possibles qu'avec l'appui de l'extrême-droite de Vox et à ses conditions. Or le programme de ces néo-franquistes pour qui l'Espagne est assiégée pêle-mêle par les séparatistes, les immigrants, les musulmans, les féministes et les progressistes, est sans équivoque : abolition des autonomies régionales, suppression des aides aux femmes battues, expulsion de tous les sans-papiers, érection d'un mur à Ceuta et Melilla (les dernières posses-sions espagnoles au Maroc), fin de l'enseignement de l'islam. Du coup, la droite conservatrice du Parti populaire (la « petite droite trouillarde», selon Vox) a dû se mettre au diapason, à droite toute: elle rejette le projet de loi socialiste sur le droit au suicide assisté, remet en cause le droit au mariage des homosexuels et le droit à l'avortement, réclame un financement accru des collèges religieux, fait de la corrida, de la chasse, des signes idenditaires, cultive la nostalgie de la Reconquista... tout pour plaire... à 10% de l'électorat espagnol. C'est un peu court pour revenir 45 ans en arrière si on n'a pas une armée d'Afrique, un IIIe Reich et une Italie fasciste avec soi.

Il tentait pour la cinquième fois de débarquer sur l'île des Sentinelles du Nord, dans l'archipel des Andaman, en Inde. C'était pas un touriste, c'était un missionnaire américain étasunien . Il voulait évangéliser les habitants. ça les titille depuis les années '40 du siècle dernier, les fondamentalistes américains, d'aller évangéliser les peuples isolés, surtout ceux qui ne veulent pas se laisser évangéliser. Ceux des Sentinelles des Andaman avaient montré à de nombreuses reprises qu'ils ne sou-haitaient qu'une chose : qu'on leur foute la paix : des milliers d'habi-tants des îles voisines ont été tués pendant la colonisation britan-nique, eux, les derniers survivants, n'avaient pas du tout envie de subir le même sort -même pas besoin pour ça d'être victime d'un meurtre comme il y en eu tant, les maladies apportés par les envahisseurs suf-fisent. Et donc, à sa cinquième tentative, le gentil missionnaires a été accueilli par une salve de flèches. Et en est mort. On dira pas que c'est bien fait, on se contentera de dire qu'il serait peut-être temps qu'on renonce à convertir des femmes et des hommes qui ne veulent pas être convertis à quoi que ce soit, et qui en ont bien le droit. Et tant pis pour les efforts du « spiritual mapping », cette base de donnée mondiale de l'évangélisation des peuples qui indique pour chaque coin paumé de la planète quelle peuplade n'a pas encore reçu le message chrétien, le nombre des habitants, leur religion, l'état de leur évangélisation, de la distribution de bibles et de l'implantation de radios évangé-lique.  Ces peuples sont déjà menacés par les maladies qu'on leur apporte, les prospections minières et pétro-lières, la déforestation. On peut se passer d'y ajouter nos lavages de cerveaux.

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