Demain, l'Afrique...


Bonne nuit, les "identitaires", faites de beaux rêves...

La croissance de la population mondiale continue, mais son rythme se ralentit : il était de 2 % il y a cinquante ans, il est de 1 % aujourd'hui. Les taux de natalité baissent dans les pays les plus "développés" et les plus riches, et dans ceux qui, comme la Chine, ont mené une politique de strict contrôle des naissance. On est ainsi passé de 4,7 enfants par femme en moyenne mondiale en 1950 à 2,4 enfants aujourd'hui, et 91 Etats connaissent une balance démographique naturelle déficitaire -autrement dit : le nombre des naissances y est inférieur au nombre des décès. En 67 ans (1950-2018), soit en moins de trois générations, selon les projection de l'ONU, la population humaine mondiale a tout de même quadruplé (elle est passée de de deux à huit milliards d'individus) et selon les projections de l'ONU, elle atteindra 8,5 milliards d'individus en 2030, 9,77 milliards en 2050, et 11,2 milliards en 2100. L'Inde sera le pays le plus peuplé dès 2030, devant la Chine. La part de l'Europe dans la population mondiale ne cessera de décroître, celle de l'Afrique de croître. Et en 2100, sur les dix pays les plus peuplés du monde, cinq seront africains. Bonne nuit, les "identitaires", faites de beaux rêves...


Laisser Malthus reposer en paix. Et nos "identitaires" ratiociner en vain.

L'Europe a été la première région du monde à connaître une "transition démographique" (elle y est intervenue il y a deux siècles), c'est-à-dire la réduction du nombre d'enfants par femmes en même temps que celle de la mortalité enfantine et que l'allongement de la durée de vie. Les autres continents y sont entrés plus tardivement, les uns après les autres (et les Etats les uns après les autres), mais ni l'Afrique ni l'Asie n'y sont encore entrées globalement, et les taux de natalité continentaux continuent d'y augmenter (lors même qu'ils diminuent dans certains Etats). L'Afrique pourrait ainsi passer de 1,5 milliard d'habitants en 2017 à 4,5 milliards en 2100, et l'Asie dans le même temps de 4,5 à 4,8 milliards (alors que la population de la Chine décroîtra après 2020)

8,5 milliards d'humains sur terre en 2030, 9,7 milliards en 2050, 11,2 milliards en 2100, est-ce trop ? Ce n'est ni trop, ni trop peu, c'est. Et la terre peut subvenir à leurs besoins. Leurs besoins, pas forcément leurs désirs. On pourrait déjà nourrir, loger, éduquer, soigner 12 milliards d'humains aujourd'hui, quand ils ne sont encore que 8 milliards. Ce n'est pas affaire de ressources, c'est affaire de leur répartition, de nos comportements et de nos consommations. Autrement dit, c'est affaire de projet politique (et économique, et social), pas de statistiques démographiques. On peut donc laisser Malthus reposer en paix. Et nos "identitaires" ratiociner en vain. Et se souvenir qu'il fut un temps où la totalité de la population humaine était africaine : le temps de la naissance de l'humanité...

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