fonds de tiroir


Le peuple et les cantons voteront sur l'initiative populaire fédérale « contre les exportations d'armes dans des pays en proie à la guerre civile » ou impliqués dans un conflit inter-national , qui a abouti avec plus de 126'000 signatures récoltées en six mois (le temps le plus court pour faire aboutir une initiative depuis quatre ans...). Et évidemment, on la sou-tiendra, l'initiative. Et, évidemment, on s'attend à ce qu'on nous assure que si elle passait, ce serait la fin des haricots, le chômage de masse, la mort de l'indépendance nationale, tout ça. Et qu'en plus, les armes que la Suisse vend, ce sont des armes inoffensives. Des armes de paix et de fraternité. Des armes humanitaires. Vendues unique-ment à des gens respectables. Et qui promettent de ne jamais les utiliser. Des armes décoratives pour de gentils collectionneurs, quoi.

On est inventifs, à Genève -c'est la moindre de nos innombrables qualités. Le Suisse n'accorde pas (encore) de congé paternité ? Ben l'Etat accordera un congé maternité de 20 semaines (le congé statutaire dans la fonction publique cantonale) à un père, fonctionnaire marié en Espagne puis « partenarié » en Suisse (puisque la Suisse ne reconnaît pas encore le droit au mariage de deux personnes de même sexe ). On salue donc la décision prise par le Département de l'Instruction Publique et la Direction des ressources humaines du canton (et donc par les Conseillères d'Etat Anne Emery-Torracinta et Nathalie Fontanet) d'ouvrir une porte par laquelle on pourra faire progresser l'égalité entre tous les couples. En laissant derrière la porte ceux qui couineront, forcément, à la fin de la famille et à la déliquescence des liens sacrés du mariage hétéro.

Quel syndicat défendra des syndicalistes contre leur syndicat ? Intéressante mise en abyme... à Unia Vaud, des employés dénoncent une ambiance délétère, deux syndicalistes ont été licenciés, un autre était à la mi-juin en passe de l'être, et début juin une quinzaine de membres et d'employés du syndicat manifestaient devant ses bureaux lausannois pour dénoncer des dysfonctionnements dans plusieurs cantons. Dans le canton de Vaud, l'Inspection du travail considère que la procédure mise en place pour prévenir les conflits est peu claire, la gestion du temps de travail  arbitraire et la différence  floue entre activités militantes et activités rémunérées. Des syndicalistes sont évalués non par la réussite de leurs actions mais sur le nombre d'adhé-sions qu'ils amènent, comme si on avait affaire à des représentants de commerce payés à la commission... et à un syndicat se comportant, comme les entreprises dont il est supposé défendre les salariés. Avec des chefs, des sous-chefs, des petits-chefs... et de la piétaille. L'émancipation des travailleurs sera l'oeuvre des travailleurs eux-mêmes, proclamait l'Internationale (la seule, la vraie, le première...). Elle avait seulement oublié d'ajouter qu'il fallait que les travailleurs des syndicats aient parfois aussi à s'émanciper du syndicat...

En novembre, un agent de police brésilien et sa femme s'étaient fait voler 3000 balles par de faux policiers, aux Pâquis (forcément). Mais comment on fait à Genève pour distinguer les vrais policiers des faux policiers ? Ben, c'est facile : ceux qui opnt une carte de police, c'est des faux policiers. Les vrais policiers genevois, ils ont une carte du MCG.

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