Fonds de tiroir


Depuis le temps qu'on entend à Genève (mais pas seulement) hurler à l'insécurité croissante, à la hausse de la délinquance, à l'augmentation du nombre des cambriolages, une bonne nouvelle de temps en temps, ça permet de souffler. Ainsi de celle diffusée par la Mobilière Suisse, en même temps qu'une carte des cambriolages déclarés par ses assurés: la commune suisse la plus frappée par les cambriolages est celle d'Astano, au Tessin (23,4 % des clients de la Mobilière dans la commune ont déclaré avoir été cambriolés entre 2013 et 2017), Suivie de de Villars-Mendraz (21,1%), dans le canton de Vaud et, à une longueur polie, de Russin (quand même une commune genevoise, on s'inquiétait) avec 17,6%, de la jurassienne Fahy (14,9%) et d'une autre genevoise, Hermance (13,9 %). On respire à Champel. Et même aux Pâquis. Et on tente des explications : un effet- frontière (Astano est entre Lugano et l'Italie, Russin, Fahy et Hermance de la France), la proximité d'un centre urbain (Genève ou Lugano)... sauf que Villars-machin et ses 200 habitants est au milieu de nulle part, pas à proximité d'une ville ni d'une frontière. Et éloigné des grandes routes et des lignes de train. Et on groume à Piogre : comment se croire la capitale mondiale du monde mondial si on n'intéresse pas les cambrioleurs ?

Entre la route du Grand-Lancy et l'Aire, à Onex, il y avait un chemin qui descendait vers les ruines d'un ancien moulin. Ce chemin longeait deux domaines : celui des Ormeaux et celui des Duchêne. Celui des Duchêne a été largement construit, de la maison Duchêne elle-même (qui est restée) au premiers arbres des bois de l'Aire. Du vieux moulin, il ne reste rien. De la prairie où paissaient les vaches, rien non plus. Et en bas, là où il y avait la ferme de la propriété, des villas ont poussé comme des champignons. Le domaine désor-mais s'appelle Belle-Cour. Reste le domaine des Ormeaux. Jusqu'à quand ? La propriété est en mains de l'Etat, qui y a installé un foyer de la Fondation Officielle de la Jeunesse. Quand on était gamins, c'était déjà un foyer. Mais la FOJ s'est alliée à la Fondation immobilière de la Ville d'Onex pour un plan localisé de quartier impliquant de nouveaux bâtiments à la place de ceux du domaine des Ormeaux, et des logements et des équipements publics de la Ville. Sauf que des riverains et l'Association nature et patrimoine du Val d'Aire s'opposent au changement de zone du site, qui passerait de la zone villas à la zone urbaine pour autoriser des constructions de plus de 15 mètres, voirte 18 mètres. Les opposants ne sont pas adversaires de toute intervention sur le domaine, mais tiennent à y préserver un caractère rural, en laissant intact le bas du site. Le Conseiller d'Etat Antonio Hodgers a quant à lui demandé de préserver la villa de maître où était installé le Foyer des Ormeaux. Ouala. Pourquoi on vous parle de ça, nous ? Euh... ben, parce que ce coin d'Onex, on y a habité. dans les années soixante. Et notre grand-père et notre grand-mère aussi. Dans l'ancienne ferme du domaine Duchêne. Au bout de ce qui est devenu le chemin de Belle-Cour. A côté des Ormeaux. Comment ça, c'est un critère égoïste, sentimental et pas politique ? Merde, alors, si on peut pas se payer une petite brise de nostalgie à quelques jours du début de l'automne, des feuilles mortes qu'on ramasse à la pelle, des premières brumes matinales et de la tarte aux pruneaux ou à la rhubarbe...

Selon l'Office cantonal genevois de la statistique, 14 % des personnes âgées de 15 ans ou plus habitant le canton en 2017 ne pratiquaient pas une activité physique d'au moins trente minutes par semaine. Cette part est de 25 % parmi ceux qui n'ont achevé que la scolarité obligatoire, contre 8 % pour ceux qui ont terminé une formation de degré tertiaire. En 2002, 22,5 % des habitants du canton ne pratiquaient pas une activité physiquze d'au moins trente minutes par semaine. Mais on ne sait pas précisément ce que l'OCS entend par « activité physique » : aller faire ses courses, ou aller au cinéma, à pied, c'est une «activité physique» ? Bon, partons du principe qu'un-e Genevois-e sur sept (dont l'auteur de ces lignes) ne fait pas de sport. Et ajoutons que, toujours selon l'Office cantonal de la statistique, 14 % de la population genevoise âgée de 15 ans ou plus déclarent boire de l'alcool tous les jours (et on en est aussi -une chtute bière ou un chti pastis...) , alors qu’en 1992, la proportion atteignait 31 %. C'est donc, en gros, la même proportion que celle de la population qui ne fait pas de sport. C'est peut-être les même (nous ?) qui picolent et qui feignassent... Alexandre le Bienheureux, quoi. Un art de vivre.

On s'est beaucoup inquiété ces derniers temps de la retraite des Conseillers d'Etat. On pensait évidemment surtout à celle de Maudet, mais pas seulement. On s'est d'ailleurs beaucoup inquiété aussi de la retraite des Conseillers admi-nistratifs. Et puis, Michèle Künzler vint. Ou revint. Et il s'est avéré que le Conseil d'Etat était dans l'illégalité depuis des années et que les droits à la retraite de plusieurs anciens membres du gouvernement avaient été bafoués. Pour en arriver à ce constat, Michèle Künzler a dû attaquer le gouver-nement dont elle avait été membre jusqu'à sa non-réelection en 2013. Comme elle n'avait été conseillère d'Etat que pendant quatre ans, elle n'a pas touché une rente (à vie, selon le système actuellement en vigueur, attaqué par une initiative populaire) mais à une indemnité de départ correspondant à trois mois de salaire par année de mandat. Elle avait pourtant cotisé pour un deuxième pilier, qui donne forcément droit à une rente ou un capital. Elle a donc demandé à pouvoir récupérer le montant de ses cotisations. Or le Conseil d'Etat le lui a refusé en prétendant que ces cotisations faisaient partie intégrante de ses indemnités de départ, ce qui n'était pas le cas. Mais pourquoi diable n'avoir pas encore adopté le système le plus simple : intégrer les membres du gouvernement cantonal et les magistrats communaux dans le système de retraite de la fonction publique, et de ses caisses de retraite (la CPEG et la CAP), comme le propose d'ailleurs le Conseil administratif de la Ville, au lieu de bénéficier d'un système spécial et d'une caisse spécifique (à laquelle l'Etat ne cotise même pas, ce qui est illégal) ? Après tout, même s'ils ne sont pas nommés mais élus, ils sont bien payés par l'Etat ou la commune, non ?

En Suisse, une femme court plus de risque d'être assassinée par son conjoint que de mourir des conséquences de tabagie, de consommation d'alcool ou d'ac-cident de la route. Le principe de précaution s'impose donc naturel-lement : parents, éduquez vos filles à picoler, à fumer, à conduire bourrées des voitures volées, mais surtout, surtout : dissuadez-la de vivre en couple. Surtout avec un homme.

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