Fonds de tiroir


Le 21 décembre 2017, la télé romande diffusait une enquête de son magazine d'actualité « Temps Présent », sur l'ancienne  armée secrète (la P26) créée par les autorités fédérales hors de tout contrôle démocratique et de toute légalité, pendant la guerre froide pour diriger la résistance helvétique contre l'inévitable envahisseur soviétique. Le Groupe pour une suisse sans armée (même pas secrète...) avait estimé que l'émission donnait une image partielle, partiale et biaisée de cette affaire, qui avait provoqué un énorme scandale lorsque l'existence de la P26 avait été révélée en 1990. Et donc, le GSsA avait porté plainte auprès de l'autorité indépendance d'examen des plaintes en matière de radio et de télévision. Qui a rejeté en décembre 2018 la plainte -tout en regrettant que la parole n'ait pas été donnée dans l'émission à au moins un représentant de la commission parlementaire d'en-quête créée pour faire la lumière sur cette affaire. Reste que le principal reproche qu'on pouvait faire à l'émission était bien d'avoir pris au sérieux ce qui n'était qu'une bouffon-nerie. Et de n'avoir pas donné quelques éléments pouvant éviter de la reproduire, en créant une P27, ou une P28, ou les deux, en changeant simplement d'ennemi désigné, en remplaçant l'URSS par la Russie...

Les inégalités de revenus en Europe se sont creusées entre 1980 et 2017, selon une étude publiée début avril par le «World Inequality Lab » : les 1 % d'Européens les plus riche ont vu leur revenu moyen croître deux fois plus vite que celui des 50% les moins riches. De fortes différences se constatent entre les pays: en Italie, en Grèce et dans plusieurs pays des Balkans, la moitié la moins riche de la population a vu son revenu moyen baisser alors que, globalement, il progressait de 37 % dans toute l'Europe. En même temps, aux USA, il stagnait (en ne progressant que de 3 % sur 37 ans), et les 10 % des Etasuniens les plus pauvres sont plus pauvres que les 10 % d'Albanais les plus pauvres... Ouala, c'était notre rubrique « le libéralisme économique, terre de contrastes ».

Le printemps avait donné d'étranges idées au PDC genevois. Une sorte de poussée de fièvre hormonale. Un besoin d'indépendance : sa direction, soutenue par le président du parti suisse, Gerhard Pfister,  proposait à son assemblée des délégués, le 4 avril, de changer d'alliance électorale pour les fédérales de l'automne et les municipales du printemps suivant, d'abandonner celle de droite (l'Entente) avec le PLR (auparavant avec les libéraux et les radicaux séparés), adoptée dans les années 1930 pour résister au parti socialiste de Léon Nicole, et de passer à la place une alliance centriste avec les Verts libéraux et le PBD. Une alliance dont il aurait été le principal partenaire, au lieu que d'être le petit frère (le « vassal », grommellent certains)  du PLR dans l'Entente (évidemment, quand il existait encore un parti libéral et un parti radical autonomes l'un de l'autre, les rapports de force étaient plus équilibrés). En plus, le PDC genevois a adopté depuis quelque temps une ligne plus progressiste que celle du PLR, sur les enjeux sociétaux et environnementaux. Mais bon, vous savez ce que c'est, les bourgeonnements printaniers : ça produit bien des fleurs et des fruits chez les végétaux, mais chez les humains, ça donne que de l'acné.  L'Assemblée des délégués du PDC, mise sous pression par le PLR, qui menaçait en cas de non apparentement de ne pas soutenir les candidates du PDC au Conseil des Etats et au Conseil administratif de la Ville de Genève (des élections majoritaires où aucun-e PDC ne peut se faire élire sans le soutien de l'électorat radelibe, à moins qu'une partie de la gauche s'y subsititue) a donc refusé de divorcer. Et entre temps, le PBD s'est retrouvé coupé du « centre » par l'arrivée de Gominator. Bref, le PDC reste englué dans son alliance de droite. Du moins pour l'instant. Parce que si jamais cette alliance se gaufre aux fédérales, la question d'en changer, logiquement, devrait se reposer pour les municipales. Au printemps prochain. Faut toujours croire au printemps. Même à droite. Et faut bien dire que les candidatures PDC au Conseil administratif de la Ville sont un peu plus crédible que la candidature du Cercle Fazy-Favon... euh, pardon, du PLR...

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