Fonds de tiroir


On s'inquiétait pour l'avenir des Conseillers administratifs de la Ville de Genève, on avait tort. Répondant à une interpellation orale, le Conseil administratif a rappelé que « les membres du Conseil administratif peuvent bénéficier d'une place au cimetière de Plainpalais ainsi que d'obsèques officielles en cas de décès en fonction». Ouf, l'essentiel (l'éternité) est sauf. Le reste (les traitement, les remboursements de frais, les prestations de retraite...) c'est du nanan. N'empêche qu'on trépigne de jalousie : les conseillers municipaux, eux, ils y ont pas droit, à leur place au cimetière de Plainpalais. Même pas au colombarium de St-Georges. Alors ouala, on l'a trouvé, notre slogan pour les élections :  « le cimetière des Rois pour toutes et tous, sans privilège »...

Le 15 mars, un terroriste d'extrême-droite commettait un massacre dans des mosquées de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, au nom de la lutte contre le « grand rempla-cement » : la substitution d'un peuple, dans son espace, par un autre., en une ou deux génération. Une théorie dont les adeptes (Renaud Camus, Eric Zemmour, Robert Mesnard, pour ne citer que des Français) affirment qu'elle doit être appliquée à l'immigration extra-européenne dans des territoires de peuplement européen. Comme la Nouvelle-Zélande ? Euh... Elle est bien un exemple de « grand remplacement », comme l'Australie ou les Etats-Unis -mais de « grand remplacement » des populations originelles, maories. aborigènes, amérindiennes, par une immigration européenne massive. Ce n'est évidemment pas de ce « grand remplacement » là, proprement génocidaire, dont les extrêmes-droites européennes et nord-américaines agitent le spectre, mais de celui, fantasmatique, des «blancs» par les Africains. Ou les musulmans. N'empêche : les «grands remplaceurs», ça a été les Européens. A moins de remonter au « grand remplacement » des Néanderthaliens et des Denisoviens par les hommes modernes, il y a presque 100'000 ans en Europe et en Asie. Mais ça deviendrait trop compliqué pour les Camus, Zemmour et autres Mesnard : faudrait expliquer que le « grand remplacement » qu'ils dénoncent, ça ne serait après tout que celui de descendants d'Africains par d'autres Africains -ceux dont nous descendons. Une histoire de famille, quoi.  Pas très porteur pour agiter les foules...

En Suisse, une femme court plus de risque d'être assassinée par son conjoint que de mourir des conséquences de tabagie, de consommation d'alcool ou d'accident de la route. Le principe de précaution s'impose donc naturellement : parents, éduquez vos filles à picoler, à fumer, à conduire bourrée et sans permis une bagnole volée, mais surtout, dissuadez-la de vivre en couple. Du moins avec un homme.

Vous saviez que l'année 2019 a été décrétée par les Nations Unies « année internationale des langues autochtones » ? Ben nous, on le savait pas. On savait pas non plus qu'on parlait 6000 langues vivantes dans le monde, mais que 3000 d'entre elles, des langue autochtones (qui existent depuis plusieurs générations, mais qui, ne sont plus parlées que par un groupe restreint sur un territoire donné...),  étaient menacées. Bon, puisqu'on on est dans l'« année internationale des langues autochtones », on va devoir faire toute la campagne électorale des fédérales en romanche, c'est ça ?

Petites nouvelles de la population et de la vie familiale (elles nous sont données par l'Office fédéral de la statistique), juste avant qu'on finisse par adopter le « mariage pour tous » (et donc, aussi, le divorce pour tous, faut être logique) : 16'500 jugements de divorce ont été prononcés en 2018 en Suisse, soit une augmentation de 4,0% par rapport à l'année précédente. La hausse concerne aussi bien les couples suisses (+0,6%), mixtes (+3,0%) ou étrangers (+12,4%). 40% des divorces ont lieu dans les 10 premières années de mariage et 30% après 20 ans ou plus de vie commune. La durée moyenne du mariage au moment du divorce s’élève à 15,2 ans. Si les comportements observés en 2018 restent identiques à l'avenir, on estime que deux mariages sur cinq (40,2%) pourraient se terminer un jour par un divorce. Genève est le canton qui compte le plus de divorces par rapport à sa population (2,4‰), alors qu’Uri est celui qui en compte le moins (1,1‰). Pour comparaison, la Suisse dénombre 1,9 divorce pour 1000 habitants. Cela posé, pour divorcer, faut s'être marié. Et si on divorce plus, c'est aussi qu'on commence à se marier un peu plus. En 2018, 40'700 mariages ont été célébrés, soit 0,3% de plus qu’en 2017. Cette hausse concerne aussi bien les unions entre ressortissants suisses (+0,5%) que celles entre ressortissants étrangers (+2,1%). Les mariages « mixtes » (entre Suisses-ses et étranger-es sont par contre en diminution (–0,8%).  La nuptialité, soit la propension à se marier, continue cependant de diminuer: la part estimée d’hommes et de femmes qui pourraient se marier un jour baisse d’année en année. Zurich reste le canton où l’on dénombre le plus de mariages pour 1000 habitants, soit 5,5‰. Neuchâtel est celui qui en enregistre le moins (3,6‰). Pour comparaison, ce taux s’élève à 4,8‰ pour la Suisse. En 2018, 700 couples de même sexe ont choisi la voie du partenariat enregistré, soit une diminution de 11,3% par rapport à l’année précédente. Bien que la part de couples d’hommes soit plus élevée dans les partenariats enregistrés, celle des couples de femmes n’a jamais été aussi importante (39%). Appenzell Rhodes-Intérieures, Genève, Bâle-Ville et Zurich sont les cantons qui en enregistrent le plus par rapport à leur population, Schaffhouse, Appenzell Rhodes-Extérieures et Jura ceux qui en enregistrent le moins. À Uri, Obwald et Nidwald, aucun partenariat n’a été enregistré.Et les enfants, alors ? Ben, il en naît un peu plus (en nombre absolu) : 87'900 en 2018 contre 87'400 en 2017 (+0,5%). L’indicateur conjoncturel de fécondité reste toutefois stable, à 1,5 enfant par femme. Les femmes ont des enfants de plus en plus tard. On dénombre d’ailleurs 35 femmes de 50 ans ou plus qui ont accouché en 2018. L’âge moyen de la mère à la naissance du premier enfant se monte à 30,9 ans. Avec 11,2 naissances pour 1000 habitants, Fribourg est le canton avec le taux le plus élevé de Suisse. Le Tessin est celui qui affiche le taux le plus faible (7,2‰). Au niveau national, on en dénombre 10,3‰.  Le nombre de naissances hors mariage a augmenté de 22'000 en 2017 à 22'600 en 2018 (+2,5%), ce qui correspond à plus d’une naissance sur quatre. Parallèlement, le nombre de reconnaissances se monte à 21'900, soit 2,3% de plus que l’année d’avant. En 2018, 67'100 personnes sont mortes, soit 0,2% de plus que l'année passée. Cette augmentation concerne les femmes (+0,4%) et les étrangers (+4,5%). On compte, en Suisse, 7,9 décès pour 1000 habitants. Bâle-Ville est le canton qui en compte le plus (10,7‰) et Zoug celui qui en compte le moins (6,5‰). À la naissance, l’espérance de vie des hommes est passée de 81,4 ans en 2017 à 81,7 ans en 2018 et celle des femmes est restée stable à 85,4 ans. L’écart entre l’espérance de vie des femmes et des hommes est de 3,7 ans en 2018, alors qu’il était de 5,7 ans en 2001. À 65 ans, l’espérance de vie augmente légèrement. Celle des hommes est passée de 19,7 ans en 2017 à 19,9 ans en 2018 et celle des femmes de 22,5 ans à 22,7 ans. Depuis 2001, elle a progressé plus fortement chez les hommes (+2,6 ans) que chez les femmes (+1,6 an). On est bien content : on va pouvoir continuer à sévir pendant une vingtaine d'années. Si tout va bien. Et y'a pas de raison que tout aille mal, vu qu'on suit un régime rigoureux : jamais de sport, mais du tabac, du café, de l'alcool, de la viande rouge... et un chouïa de politique.

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