Fonds de tiroir


C'est bien beau, l'urgence climatique, mais faudrait pas que ça nous empêche de voyager. Les voyages de service des membres de l'administration fédérale sont responsable de plus d'un quart des émissions de gaz à effet de serre produites par ladite administration, et alors ? En 2017, par ses seuls voyages en avion, l'administration fédérale (sans même tenir compte des membres du Conseil fédéral) a émis 19'000 tonnes de CO2, et fait 1142 fois le tour du monde par les airs. Il nous semblait bien qu'il lui arrivait de tourner un peu en rond... Et parmi les plus dépensiers en kilomètres aériens et en CO2, on note, sans grande surprise, l'Office fédéral du sport (+355 % de km parcourus entre 2006 et 2017 par poste de travail à plein temps). Déjà que le sport était mauvais pour la santé (à commencer par celle des sportifs), voilà qu'on apprend qu'en plus il est mauvais pour le climat...

Une vingtaine de policiers cantonaux et municipaux genevois sont suspectés de corruption, violation du secret de fonction et acceptation d'avantages, en lien avec un propriétaire de sex center (pour ne pas dire un proxénète puisqu'il est aussi proprio de studios loués à des prostituées) qui s'est fait pincer en voulant investir un demi-million cash dans un projet im-mobilier valaisan, et dont le téléphone contiendrait des dizaines de messages, de photos et de vidéos compromettants pour des policiers du groupe prostitution, des gen-darmes et des policiers municipaux des Pâquis. Certains prévenus auraient participé financièrement à la location d'appartements pour des prostituées, d'autres auraient recruté des prostituées pour le compte de leur copain proxénète, qui leur aurait fourni des filles de joies et de l'alcool pour des partouzes (dont certaines auraient été filmées). L'Inspection générale des services a ouvert une enquête -mais un de ses membres serait mouillé dans ces pratiques. Du côté des filles, on n'est pas trop surprises : « on avait déjà l'impres-sion d'avoir une taupe parmi nous», et le proxo se serait vanté d'avoir des passe-droits auprès de la police : alors que ses concurrents  faisaient l'objet de contrôles réguliers, lui n'était jamais inquiété, car « il était prêt à donner aux policiers toutes les informations qu'ils voulaient ». Et tout ça nous rajeunit en nous rappelant les grandes heures de la Mondaine parisienne. Surtout quand le ministre de tutelle, Mauro Poggia, réaffirme sa « pleine con-fiance » envers les fonctionnaires « qui accomplissent leur devoir avec honneur ». Contrairement à ceux qui... euh...

Ils partirent un millier de Ferney, ils arrivèrent 300 ou 400 sur la place des Nations, à Genève : les « gilets jaunes » français venus début septembre dénon-cer les violences policières de l'année dernière. La manif est rapidement dispersée par un soleil de plomb. La canicule, encore un coup de Macron.

Préparation à droite des élections municipales en Ville de Genève : le PLR voudrait bien pouvoir constituer une « droite élargie » avec le MCG, l'UDC et le PDC, qui ne veut pas s'allier avec le MCG et l'UDC, qui hésite à s'allier seulement avec le MCG mais est d'accord de s'allier avec le MCG, le PLR et le PDC qui ne veut pas d'une telle alliance pendant que le PLR se demande si ça vaut la peine de s'allier avec le PDC.C'est plus de la politique, c'est de la physique des particules. Très élémentaires.

Le renoncement par l'ancien propriétaire du bâtiment abritant la salle de cinéma « Le Plaza » à son projet de centre commercial et de parking implique le renoncement à créer 91 places de parking en sous sol . Comme on est encore à Genève sous l'empire d'une loi imbécile qui impose, lorsqu'on supprime des places de parkings en surface, de les compenser par d'autres places de parking (de préférence en sous-sol), on se demandait si cela allait avoir un impact sur les projets de la Ville de piétonniser le quai des Bergues et le square Pradier. La réponse est non : la Ville a abandonné son projet de piétonniser le square Pradier, après des recours de commerçants et des problèmes de procédure, et la transformation du quai des Bergues est en train de se faire : elle ne sera pas une zone piétonne mais une « zone de rencontre » avec vitesse limitée à 20 km/h. Pour les autres projets possibles dans le quartier, des places de compensation sont possibles au parking des Arcades (rue de Lausanne) et à celui du Seujet... D'ici là, on aurait peut-être réussi à se défaire de la loi moyenâgeuse imposant de remplacer les places de parking des chars à bœufs qu'on supprime par de nouvelles places de parking des chars et de pâture des boeufs.

Donc, notre président annuel de la Confédération, Ueli Maurer, n'aime pas vraiment la télé. Ou plutôt, il n'aime pas la télé quand on lui y pose des questions auxquelles il n'a pas envie de répondre. Il a donc, en avril dernier, pendant la campagne sur la réforme de la fiscalité des entreprises (il est aussi ministre des Finances...), refusé de s'entretenir avec des journaliste de la télé alémanique parce qu'il n'aimait pas la manière dont ils présentaient l'enjeu de la votation. Un mois avant, c'était le président de l'UDC (ce que fut Ueli Maurer avant que de devenir Conseiller fédéral) qui avait rendu la « télévision d'Etat » responsable de la défaite du parti aux élections cantonales zurichoises, en parlant trop du climat et pas assez de l'immigration ou de l'Europe. Quand il était président de l'UDC, Maurer avait déjà quitté un plateau de télé (Tele24) en 1999 parce que le journaliste (Roger Schawinski) voulait l'interroger sur le poids de Christoph Blocher sur le parti. Devenu Conseiller fédértal et ministre de la Défense, en 2013, il traitait de « singe » un caméraman de la télé alémanique qui le filmait de trop près. Et en 2015, le jour des élections fédérales (gagnées par l'UDC), il refusait de commenter les résultats... Bon, ben Ueli Maurer n'aime pas la télé quand la télé ne lui sert pas la soupe ? Bah, c'est assez courant chez les politiciens qui se prennent pour plus qu'ils ne sont. Heureusement, c'est pas notre cas. Bon, faut bien dire que la télé ne sait pas qu'on existe, mais c'est pas pour ça, c'est juste un effet de notre modestie. Notre humilité, même. On est bien peu de choses, quoi...

Ce dimanche, le PLR a perdu le même jour deux élections municipales complémentaires (pour des postes à l'Exécutif municipal) dans deux de ses bastions friqués : Anières et Bellevue. Et dans les deux cas, ce sont des femmes de « centre-gauche » qui ont été élues contre les candidats du PLR. Dans des communes où  « centre-gauche », c'est quasiment synonyme de «bolchévik ». Décidément, il ne lui sera rien épargné, au PLR genevois. On en finirait presque par compatir. Presque.

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