Elections fédérales : dans une semaine, on conclut



Encore un effort !

Nous avons confirmé la liste de gauche pour le Conseil des Etats. Carlo Sommaruga et Lisa Mazzone (non, camarades PLR, nous ne présentons pas Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht) ont cartonné au premier tour, mais il reste à confirmer ce succès le 10 novembre. Avec l'appui de la gauche de la gauche. A droite, le candidat PLR et la candidate PDC ne bénéficieront pas du soutien de l'UDC, qui maintient la candidature sans espoir de Céline Amaudruz, soutenue par le MCG (comme la corde soutient la pendue). Dans le canton de Vaud, en revanche, l'UDC a accepté de servir une fois de plus de paillasson au PLR... Si nous ne baissons pas la garde, Genève sera donc représentée à la "Chambre des cantons" pendant quatre ans par un socialiste et une Verte comme elle l'a été depuis douze ans par un Vert et une socialiste. Une législature fédérale nouvelle va s'ouvrir, avec de nouvelles législatrices et de nouveaux législateurs : à elles, à eux, à nous d'en faire le meilleur usage possible, pour la justice sociale et la justice environnementale. Le parlement a changé, les enjeux sont pérennes.


"Les socialistes seront jugés soit par les maîtres du jeu, soit par les perdants du jeu, soit par les dupes du jeu"

Selon un sondage Tamedia de fin septembre, ce sont les coûts de la santé qui arrivent en tête des préoccupations des Suisses en général, et des électeurs du PS, du PDC et du PLR en particulier. Suivent la prévoyance vieillesse et les problèmes climatiques. Les udécistes continuent de placer la migration et l'asile au premier plan- Pourquoi alors les partis jugés les plus crédibles sur les enjeux prioritaires sont-ils d'entre les perdants des élections fédérales de dimanche, et les partis gagnants (les Verts de gauche et de droite) le sont-ils alors que l'enjeu sur lequel ils sont jugés les plus crédibles n'est pas l'enjeu prioritaire pour les Suisses ? La réponse tient deux mots : "mobilisation" et "urgence". La capacité de mobilisation et la perception de l'urgence d'un enjeu. Les jeunes se sont mobilisés comme jamais lors d'une élection, et, animés d'un sentiment d'urgence environnementale plus fort que le sentiment d'urgence sociale, ont porté leurs voix (à plus de 20 %) sur les Verts. Cela ne signifie ni que cet électorat est insensible à l'urgence sociale, ni, évidemment, que l'urgence environnementale n'est pas perçue comme telle par les socialistes. Ce qui distingue, sans les séparer, les verts et les socialistes c'est le sens dans lequel se fait l'articulation entre l'urgence écologique et l'urgence sociale, pas cette articulation elle-même.

Notre socle idéologique, c'est la justice sociale, la solidarité nationale et internationale. Notre principe cardinal, c'est l'égalité. Aucun de ces termes -ni la justice, ni la solidarité, ni l'égalité ne sont évidemment contradictoires de l'urgence climatique et de l'écologie politique. Au contraire : elles en sont même les conditions -il n'y aura pas de réponse acceptable à la crise environnementale qui ne respecte le critère de la justice sociale, l'exigence de solidarité, le principe d'égalité.

Mais durant la législature précédente, le PS a consenti des compromis contestables avec une partie de la droite sur le report de l'âge de la retraite des femmes ou la réforme de l'imposition des entreprises. Et s'apprête à en consentir un autre sur l'achat de nouveaux avions de combat. Ces compromis, il les a payé dimanche dans les urnes : il lui serait utile de s'en rendre compte s'il veut éviter de nouvelles déconvenues du même genre.

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