Fonds de tiroir


Le référendum lancé par les fondamentalistes protestants de l'UDF (Union démocratique fédérale) contre l'inclusion dans le code pénal de la répression de la discrimination selon l'orientation sexuelle, a donc abouti. Dans des conditions assez curieuses, puisque des signatures ont été récoltées en présentant le référendum pour le contraire de ce qu'il est  On va donc voter pour savoir s'il est ou non licite d'injurier quelqu'un ou quelqu'une parce qu'il ou elle est homosexuel-le (ou hétérosexuel-le), puisque c'est de toute évidence le coeur de la démarche de l'UDF et de ses alliés (les jeunes UDC, notamment). Lesquels se présentent désormais comme des paladins de la liberté d'expression et en victimes de la censure. Posture typique de tous les intégrismes, religieux ou non : la droite de la droite réprouvait avec le même type d'argumentation les dispositions du code pénal réprimant les incitations à la haine ou la discrimination raciales, ethniques ou religieuses :  on ne peut déjà plus dire « sale nègre » ou « sale juif », on ne pourrait plus dire non plus « sale pédé »... Que l'UDF, les Jeunes UDC ou d'autres milieux intégristes (pas seulement chrétiens) soient attachés au modèle familial traditionnel, marital, hétéro et reproductif, c'est leur droit le plus strict. Personne ne va les contraindre à pratiquer l'échangisme ou à avoir des relations homosexuelles. On peut être opposé au « mariage pour tous » sans être homophobe, opposé au droit de vote des étrangers sans être xénophobe, opposé à la sujétion des femmes sans être islamophobe : ce que la loi que l'UDF combat par référendum réprime n'est pas une opinion, mais des actes. Qui font des victimes : 20 % des homosexuel-les, ont déjà au moins tenté de se suicider en Suisse, (c'est trois à cinq fois plus que la moyenne de la population globale), comme un-e trans sur deux avant l'âge de 20 ans. Pas grave, semblent penser les référendaires : pour eux le droit d'insulter est plus fondamental que le droit des insultés de vivre. Ca doit même être dans la Bible.  En tout cas, au sein des églises protestantes suisses, le soutien apporté par l'Alliance évangélique (AES, une association qui revendique l'adhésion de 660 petites églises locales et régionales, 235 organisations et 250'000 personnes) est vivement critiqué : « il est malhonnête de la part de l'AES d'utiliser l'argument de la liberté d'expression pour légitimer son soutien (à un référendum qui) prône ouvertement l'homophobie », précise le président de l'Eglise réformée zurichoise, qui rappelle que « la question de l'homosexualité n'est absolument pas centrale dans la foi, mais marginale. (...) dans les Evangiles, l'homosexualité n'est pas un problème. C'est la charité qui est au cœur du texte ». La quoi ?

Selon l'ancien Pape Benoît XVI, s'exprimant dans une lettre d'avril 2019, la pédophilie est la conséquen-ce de la libération des moeurs et de la faiblesse du Concile Vatican II.  Et « la pédophilie s'est développée à cause de l'absence de Dieu »... Bon, il est vieux, Ratzinger, il a 92 ans, et il perd un peu la mémoire et l'attention aux nouvelles du monde. ça sert donc à rien de lui rappeler que d'entre les abus pédophiles dénoncés ces dernières années, il y en a qui datent des années 1940 et se sont produits en Irlande, en Pologne et aux Etats-Unis. Des pays où la présence de Dieu est pour le moins insistante. Comme celle de l'église. On pourrait aussi remonter jusqu'à Gilles de Rais compagnon très croyant de Ste Jeanne (d'Arc), et pédophile, et pédocide...

Au cas où vous auriez quelques petites économies et une petite envie de devenir propriétaire foncier, un hôtel particulier des années 1875 (classé, avec un chti  jardin), dans le quartier de l'église russe, est en vente pour 23 millions. Mais ça doit pouvoir se négocier, avec le propriétaire : Ben Laden, il s'appelle. Yeslam Ben Laden. Et c'est le demi-frère d'Oussama. Bon, il en a un paquet, de demi-frères : son père, Mohammed, a eu 54 enfants de 22 épouses. Et Yeslam était son dixième fils. Il était résident (et citoyen) genevois (il avait obtenu la nationalité suisse par naturalisation) mais habite désormais à Djeddah, en Arabie Saoudite. Il veut peut-être vendre son hôtel particulier genevois pour s'acheter un loft dans une tour de Manhattan ? Sa fortune se compte en centaines de millions de dollars US. C'est malin, on a perdu un riche contribuable issu d'une honorable famille. Nombreuse.

A l'approche des élections fédérales, les diverses composantes de la gauche de la gauche se sont donc rabibochées, à Genève comme dans le canton de Vaud, mais ça n'empêche pas les petites rognes persistantes. Entre les composantes, voire au sein de chacune. Tenez, par exemple, au hasard, le POP vaudois (le Parti du Travail, quoi). Fâché il était avec SolidaritéS (comme à Genève), fâché il est aussi, à l'interne, entre sa direction (Gavriel Pinson, président, et Christophe Grand, secrétaire général) et des militants, une vingtaine, dont des présidents de section, qui lui reprochent dans une longue lettre de doléances des pratiques autocratiques, des décisions hâtives prises sans consulter la base et des comportement aggravant la crise avec SolidaritéS, qui avait culminé avec la présentation de deux candidatures concurrentes à la succession de Pierre-Yves Maillard au Conseil d'Etat, candidatures qui n'avaient totalisé ensemble que 7,3% des suffrages avec un petit avantage de 0,8 point au candidat (perpétuel) de SolidaritéS, Jean-Michel Dolivo, sur la toute fraîche candidate du POP, Anaïs Timofte. Mais faut pas se tromper : ces divergences recèlent une vraie possibilité de convergence histo-rique : non seulement les héritiers des trotskistes et ceux des staliniens continuent de s'écharper, mais les chaque clan s'écharpe à l'interne, pour faire bon poids. ça tient un peu de l'ironie de l'histoire, non ?

Le MCG propose que Genève instaure  «pour les pendulaires frontaliers qui négligent les transports publics une taxe "pollueurs payeurs"»., Il est prêt à la payer lui-même, cette taxe, pour avoir précisément empêché Genève d'inciter les pendulaires frontaliers à ne plus négliger les transports publics en finançant des parking d'échange à l'entrée du canton ?

A Zoug, en août, s'est déroulée la Fête fédérale de lutte. L'armée y a pris sa part -ce qui dément l'accusation malhonnête d'inutilité portée contre notre glorieux ost par les antimilitaristes et autres gauchistes : la troupe a aidé à la mise en place des infrastructures, des sanitaires et de la gestion du trafic routier. Et trois colonels  ont assuré la représentation officielle : un commandant de corps et deux divisionnaires. Comme on est en temps de paix, y'avait pas de général disponible. Et c'est qui qui paie ? Ben, la Confédération... elle paiera même les repas, boissons, billets d'entrée VIP (à 1200 balles le billet) et nuitées à l'hôtel aux trois colonels. Ben quoi, faut bien qu'on les occupe, nos colonels.

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