Fonds de tiroir


A Zoug, en août, s'est déroulée la Fête fédérale de lutte. L'armée y a pris sa part -ce qui dément l'accusation malhonnête d'inutilité portée contre notre glorieux ost par les antimilitaristes et autres gauchistes : la troupe a aidé à la mise en place des infrastructures, des sanitaires et de la gestion du trafic routier. Et trois colonels  ont assuré la représentation officielle : un commandant de corps et deux divisionnaires. Comme on est en temps de paix, y'avait pas de général disponible. Et c'est qui qui paie ? Ben, la Confédération... elle a même payé les repas, boissons, billets d'entrée VIP (à 1200 balles le billet) et nuitées à l'hôtel aux trois colonels. Ben quoi, faut bien qu'on les occupe, nos colonels.

Le 1er mai, on apprenait que SolidaritéS avait gelé le reversement des jetons de présence de tous les élus municipaux d'Ensemble à  Gauche en Ville de Genève, majori-tairement membres désormais du Parti du Travail (on savait même pas que c'est SolidaritéS qui encaissait ces jetons de présence pour l'ensemble des élus d'Ensemble à Gauche, même ceux qui n'était pas, ou plus, membre de SolidaritéS...), histoire de faire pression sur son partenaire (le PdT, donc) pour que se règle le conflit entre SolidaritéS et le PdT après que quatre élus municipaux de la première formation aient rejoint la seconde.  Le Parti du Travail dénonce « une pure manoeuvre de chantage » et se refuse à « prendre la responsabilité d'un conflit interne à SolidaritéS », qui de son côté invoque un «règlement interne» obligeant les démissionnaires à verser leurs jetons de présence à leur « parti d'origine jusqu'à la fin de leur mandat », et refuse que ses quatre démissionnaires ayant adhéré au PdT se présentent aux prochaines élections municipales sous la bannière du PdT. Qui dénonce « la volonté d'hégémonisme de SolidaritéS » sur « Ensemble à Gauche ». Faut pas croire, on n'est pas à Kronstadt en 1921 mais à Genève en 2019.

Y'a des dealers autour de l'Usine. Le MCG demande d'en punir l'Usine en gelant les subventions que la Ville lui accorde. Y'a aussi des dealers autour du cimetière des Rois. On fait quoi ? on exhume Calvin, Ansermet, Borges et Favon ? Et y'a aussi des dealers dans la vieille ville, et jusque pas loin de du Temple de Saint-Pierre. On fait quoi ? on envoie les stups perquisitionner les locaux de la paroisse ? Et on a même croisé un dealer près du Victoria Hall. On fait quoi ? on gèle les subventions à l'OSR ?

Bonne nouvelle, Frères et Soeurs : l’œcuménisme progresse. Même aux Etats-Unis. L'administration fiscale fédérale reconnaît le Temple Satanique comme une Eglise, ce qui l'exonère d'impôts et la protège contre toute discrimination dont elle pourrait être victime. « Le satanisme est là pour rester », a proclamé le fondateur du Temple Satanique. On n'en doute pas. Surtout qu'elle a l'air d'être rigolote la nouvelle église, qui mène campagne contre les signes religieux dans des lieux publics, revendique 100'000 fidèles, qui prêtent allégeance à Lucifer (nous dit la dépêche ATS, à moins qu'elle ne confonde Lucifer avec Satan, ce qui serait théologiquement navrant) en récitant un « Ave Satan », portent des cornes de diables lors de cérémonies se tenant devant une croix érigée à l'envers et prient Baphomet sous la forme d'une idole ailée à tête de bouc. A tête, seulement ? comme si c'était la tête qui faisait le bouc différent de la gentille chevrette...

Quelques jours après le massacre perpétré à Christchurch, en Nouvelle-Zélande, par des islamophobes d'extrême-droite (c'est pas forcément synonyme...) contre des fidèles musulmans, des néonazis suisses armés projetaient, selon le «Sonntagsblick» de rééditer l'exercice en « semant la terreur en Suisse », «nettoyer la ville» selon leurs propres dires. Trois hommes et une femme, originaires de Berne et de Bâle, voulaient  tuer des juifs, des noirs et des musulmans, opérer un «nettoyage ethnique», «tous les exterminer» en s'inspirant non seulement des islamophobes néo-zélandais mais aussi du groupuscule néo-nazi allemand NSU (Clan-destinité nationale-socialiste), respon-sable de l'assassinat de neuf migrants et d'une policière entre 2000 et 2007. Finalement, ils aiment bien s'inspirer des exemples étrangers, nos défenseurs de l'identité patriotique, blanche, chrétienne et tout et tout...

Il n'y a plus d'avant-projet de message du Conseiller d'Etat Thierry-Apothéloz sur la politique culturelle genevoise : face à l'opposition des milieux culturels et de l'absence de soutien des milieux politiques, Thierry a retiré son texte. L'avant-projet est donc devenu un arrière-rejeté.

On a reçu l'appel du PS au soutien financier de sa campagne électorale (pour les élection fédérales). On suppose que tous les partis engagés dans cette campagne en font autant. Mais peut-être pas tous avec la même volonté de transparence : on sait donc que la campagne d'affichage nationale coûte 280'000 balles, que l'impression des flyers et des journaux de campagne 160'000 balles, et que la mobilisation finale coûtera 210'000 balles.. On sait aussi que 7467 personnes ont déjà contribué à la campagne, pour un montant moyen de 66 francs, qu'il manque encore 157'000 francs pour boucler le budget (le PS ne reçoit en effet pas de « dons à hauteur de millions de la part des grandes sociétés et des superriches »). Et tous les dons supérieurs à 10'000 francs seront publiés. Ouala. Maintenant, nous, on peut parler de transparence du financement des campagnes politiques.

Le Conseil Municipal de la Ville de Genève a accepté lundi soir les comptes 2018 de la Ville, présentés par le Conseil administratif. D'habi-tude, le Conseil Municipal les refuse, parce qu'il est à majorité de droite et que le Conseil administratif est de gauche. Cette fois, il les a acceptés parce que l'UDC a voté avec la gauche, qu'Ensemble à Gauche voté avec la droite et que le PDC n'a pas voté. De toute façon, que le Conseil municipal accepte ou non les comptes ne change rien : c'est le Conseil d'Etat qui au final les valide. Et il les valide toujours.

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