Fonds de tiroir


Le Conseil municipal de la Ville de Genève a consenti à étudier la proposition socialiste d'organiser, à Genève aussi, comme à Porto Alegre, à Paris... et à Lausanne, un processus de budget participatif, permettant aux habitants de la ville, « sans distinction de statut, de nationalité et d'âge », de proposer des projets à réaliser, par les habitants eux-mêmes, dans leur quartier. Les projets, présentés par un collectif d'au moins dix personnes,  seraient subventionnés par la Ville (à raison de 25'000 francs au maximum), pour autant qu'ils aient été retenus par une commission ad hoc formée de représentants des associations de quartier et du Conseil municipal. Pour nous, il s'agit d'élargir les possibilités de participation de la population à la définition de son espace de vie, au-delà du seul droit de pétition. Mais on a quand même du entendre pendant près d'une heure le MCG, l'UDC et le PLR couiner : « vous allez imposer des soviets de quartier ». Pour des partis qui prétendent « représenter la population », ce refus de donner à la population la possibilité de réaliser elle-même ses projets, à moindre coût et plus rapidement qu'en se pliant aux procédures et aux sautes d'humeur du Conseil municipal, doit sans doute tenir d'une sorte de défense des prérogatives des élus (en oubliant que lesdits élus ne le sont, au mieux, que par moins de 10 % de la population résidente9. Et puis, après tout, « soviet » n'est que le mot russe pour désigner un conseil. Comme le Conseil municipal lui-même : «gorodskoïe soviet»...

Magdalena Blocher (la fille de...) est candidate au Conseil national, dans les Grisons. Sa fortune est estimée à plus de 5 milliards de francs. Soit plus que le total des fortunes de tous les membres du Parlement fédéral. ça doit aider, pour une campagne électorale, quand on est zureichoise et qu'on se présente dans les Grisons. Même quand on y a déjà été élue et qu'on est à la tête de la plus grosse entreprise deu canton. Mais sait-on jamais : dès fois, la démocratie a des sursauts de dignité...

Dans une réponse quelque peu tardive (huit ans après, quand même...) à une motion libérale de... janvier 2011, « pour une ville verte, plantons des murs digitalisés », Guillaume Barazzone (qui n'était pas Conseiller administratif à l'époque de la motion) rappelle que d'entre les « cinq axes de végétalisation du domaine public » retenus par l'exécutif municipal genevois,figure celui de la «végétalisation des surfaces en bitume ou minéralisées ». Chouette, on va enfin remettre du gazon végétal dans les stades engazonnés de merdes synthétiques et minérales...

Mercredi soir, au Conseil Municipal, au terme d'un cinquième débat sur le même objet (le vente d'un terrain de la Ville à un cabinet d'investissements fonciers -la vente a été acceptée, mais un recours est pendant sur la procédure, et la décision est soumise à un possible référendum), un amendement des Verts proposant de réserver à la Ville un droit de préemption (c'est-à-dire de rachat privilégié) a été refusé par le Conseil. Seuls les Verts, «Ensemble à Gauche» et un socialiste l'ont soutenu. On se permettra de rappeler que le droit de préemption est l'un des rares instru-ments dont la commune dispose pour disposer de son propre territoire, que ce droit a été défendu par la gauche depuis des années face à la droite qui a systématiquement tenté d'empêcher la Ville d'en user, et qu'il vaut donc la peine de continuer à le défendre. Même après des heures de débat, quand on a envie d'aller se coucher.

Le Sultan ottoman attaque les Kurdes du Rojava, avec l'auto-risation du crétin de la Maison Blanche. Les Kurdes gardaient les prisonniers djihadistes. Ils vont devoir se défendre contre les janissaires d'Erdogan. Et donc laisser filer les djihadistes chez nous. Merci qui ?

La Ville carnivore de Genève a violé la liberté d'expression et de manifestation des antispécistes, a arrêté le Tribunal fédéral : la Ville avait posé à l'autorisation d'une ma-nifestation antispéciste des conditions que le TF a jugées excessives et in-justifiées, et dont il considère qu'elles violaient les libertés de réunion, et d'expression : interdiction du méga-phone et « d'apostropher les passants », par exemple. La Ville s'était en outre réservée le droit de retirer son autorisation « sur le champ » au cas où le déroulement de la manif devait « susciter des plaintes et heurter la sensibilité d'un certain public ». A quoi le TF rétorque que la tenue d'une manifestation « ne doit pas dépendre de simples protestations ou doléances de passants ». Il est vrai que si on devait interdire les réunions suscep-tibles de « heurter la sensibilité d'un certain public », on ne pourrait ga-rantir longtemps la tenue des séances du Conseil Municipal de la Ville...

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